Marseille réalise l'excellente opération de la soirée. Vainqueurs de Strasbourg (0-1), ils reviennent à hauteur du PSG. De son côté, Auxerre se heurte à Nancy (0-1). Bordeaux récupère la place de dauphin, malgré un décevant résultat nul (0-0). Retrouvez le «Tour des Stades» complet avec Maxifoot !

Une nouvelle fois, les buteurs ne sont pas en réussite. Seulement sept buts ont été inscrits lors des six autres rencontres de la soirée. Les opérations positives prennent le chemin de Marseille et Saint-Étienne, vainqueurs respectifs à l'extérieur de Strasbourg et de Rennes (0-1). Dans le bas du tableau, Metz décroche trois précieux points pour préserver l'espoir, contre Nice (1-0, Borbiconi, 60'). Enfin, Troyes se rassure contre Sochaux (2-1). Désolation en revanche pour Auxerre, qui s'incline à domicile contre Nancy (0-1). Sans convaincre, Bordeaux se retrouve dauphin après un derby sans saveur contre Nantes (0-0). Treize buts, quatre victoires à l'extérieur, deux à domicile et deux nul, le bilan a de quoi surprendre. L'ombre des vacances plane, tout comme la perspective alléchante de la Coupe de la Ligue pour certaines formations.

Marseille surprend (Strasbourg 0-1 Marseille)

Pauvres Alsaciens qui ne méritent certainement pas de perdre lors de cette ultime journée avant la trêve, puisqu'ils ont fait plus que jeu égal avec les Phocéens. Fernandez le reconnaît volontiers. «C'est un peu cruel pour eux. On s'est montré solidaire sur le plan défensif. On a su se reprendre en seconde période et s'organiser différemment pour éviter le hors-jeu. On doit aussi beaucoup à Barthez. On termine bien, contre une équipe pour laquelle ce match était vital. On va devoir récupérer mentalement et physiquement.» Dominateurs, les Alsaciens se sont exposés à un contre décisif qui a permis à la balance de pencher du côté des visiteurs.

Pourtant, ils avaient manqué de surprendre dès l'entame de la rencontre. Farnerud trouvait le poteau (6'). Diané et Gmandia, les deux attaquants titulaires du soir, en l'absence de Pagis, se heurtaient ensuite à la présence efficace de Barthez. Parmi les hommes forts de l'équipe phocéenne, on retiendra l'excellente prestation de Nasri, indéniablement une clé du jeu mis en place par Fernandez. Vigilants et accrocheurs en défense, les Strasbourgeois prenaient régulièrement leurs adversaires au piège du hors-jeu. Mais sur l'un de ces offensives à la limite, Niang venait prendre le meilleur sur Puydebois (0-1, 61'). L'ancien alsacien, transféré à l'inter-saison, joue là un bien vilain tour à ses anciens coéquipiers, même si Puydebois lui enlevait le but du doublé (69'). Au bout du compte, les Marseillais enchaînent avec prestige sur un cinquième résultat positif. Excellente opération mathématique, pour un retour symbolique à la hauteur du PSG (5e avec 31 Pts). De quoi passer de satisfaisantes fêtes de Noël. Farnerud manquait d'égaliser dans le temps additionnel, se heurtant à un très bon Fabien Barthez. Du côté des Alsaciens, malgré la large satisfaction européenne, il y a de quoi voir s'assombrir l'avenir. 2006 va s'avérer une année très délicate à gérer.

Nancy charme avec classe (Auxerre 0-1 Nancy)

Décidément, les Gones peuvent profiter des fêtes sereinement et dormir sur leurs deux oreilles. Tout comme Paris ou Bordeaux, les Bourguignons n'ont pas su profiter de l'aubaine contre une équipe nancéienne astucieuse et patiente. «Les Nancéiens ont logiquement gagné. Leur collectif solidaire, simple et plein d'abnégation a payé. Ce ne fût pas notre cas. On est déçu car si on a connu une période avec de la réussite, là il nous fallait faire preuve de qualité et non de suffisance. on aurait dû savoir se remettre en question. On a donné un but à notre adversaire.» La réaction de Jacques Santini se montre éloquente de réalisme. Techniquement trop justes, en manque de véritables repères défensifs et collectivement inefficaces, les Auxerrois laissent passer là une vraie chance de réveiller le Championnat de sa torpeur. La décision s'est produite très rapidement, sur un penalty transformé par Zerka (5'). Il se voulait la sanction immédiate d'une faute de Sagna sur Brison. La physionomie de la rencontre est en suite idéalement résumée par le coach nancéen Pablo Correa. "On courait depuis un petit moment après une victoire à l'extérieur. On a marqué trop tôt, car ensuite on a souffert énormément. Lyon semble si loin que c'était, à nos yeux, comme affronter le leader. On se rattrape de notre faux pas de la semaine dernière. Bracigliano a réalisé quelques arrêts décisifs, notamment au-devant de Pieroni (25'), Luyindula (48') ou encore Mignot (72'). Les Auxerrois restent dès lors à douze grosses longueurs des Lyonnais (3e avec 32 Pts). Plus inquiétant, les Bourguignons enchaînent sur une seconde défaite consécutive. Du côté de Nancy, les fêtes s'annoncent paisibles, avec une intéressante douzième place (24 Pts).

Les Girondins se contentent de peu (Bordeaux 0-0 Nantes)

Traditionnel derby de l'Atlantique, ni les Bordelais, ni les Nantais ne sont parvenus à se prendre à défaut. Il en résulte un partage des points qui satisfait plus le camp des Canaris. Pour Serge Le Dizet, " il s'agit là d'un résultat très satisfaisant. On aurait pu surprendre Bordeaux. Ce soir, on n'a pas pris de buts, malgré qu'ils nous aient mis en difficulté. On s'exposait à leur puissance physique. " Un constat logique, à la vue des absences en défense de Delhommeau et Signorino, suspendus. D'ailleurs, Landreau se devait de boxer un premier tir de Cheyrou en début de rencontre (4'), puis sortir au-devant de Darcheville (8'). Le tournant restait sans doute ce loupé de Savinaud. Servi à la précision par Diallo, il manquait le cadre (30'). Les Nantais terminaient la rencontre en infériorité numérique, suite à l'expulsion pour deux cartons jaunes de Capoue (74' et 88'). Rien de plus ne venait vraiment emballer les ultimes minutes, alors que se profile à l'horizon un huitième de finale en Coupe de La Ligue, dès mardi. On prend les mêmes (ou presque) et on recommence. Bordeaux retrouve toutefois provisoirement la place de dauphin, à la différence de buts (+6 contre +5).

Les Verts retrouvent la couleur (Rennes 0-1 Saint-Étienne)

Le moral des Bretons ne va pas au mieux. Éliminés de la Coupe d'Europe, en délicatesse dans le Championnat, ils pensaient profiter de la venue des Verts pour terminer en beauté cette série de matches aller. Les Stéphanois ne l'ont pas entendu de cette oreille. Puisqu'ils ne sont pas parvenus à battre les Gones et ne connaissent plus le goût de la victoire depuis cinq journées, ils devaient se relancer impérativement pour préserver le mental. A la fin de la première période, ils pouvaient remercier Janot de capturer la frappe de Monterrubio (44'). L'esprit combatif des Verts finissait par l'emporter sur celui des Bretons. A l'issue d'une bonne combinaison, Feindouno adressait une balle piquée qui trouvait le chemin des filets (0-1, 67'). Réduits à dix après l'expulsion directe d'Ilunga (87'), pour une faute sur Utaka, les Stéphanois conservaient ce mince avantage. De quoi satisfaire Elie Baup, qui retient surtout les progrès de son groupe utilisant les leçons du passé. " A l'image de nos matches aller, on a progressé dans la gestion du temps. Ne pas s'affoler et continuer à sortir le ballon sans le perdre nous a aidé. C'est intéressant pour la suite. C'est le résultat d'une équipe jeune, unie et travailleuse. Il y a beaucoup de progrès. «Les verts se positionnent à quelques longueurs des Européens (8e avec 29 Pts). En revanche, Rennes (10e avec 26 Pts) nourrit des regrets, comme le note Laszlo Bölöni.» Question d'envie ou de volonté, je ne peux rien reprocher aux joueurs. Il nous a manqué la précision pour nous créer plus d'occasions devant le but adverse. Saint-Étienne était bien organisé. "

Troyes s'adjuge trois points (Troyes 2-1 Sochaux)

Désormais seizième (21 Pts), tout comme l'adversaire du soir, les Troyens se rassurent avant d'affronter les matches retours. Furlan en a bien conscience. " Les joueurs ont su rester concentrés. Ils ont beaucoup appris. Il y a un type de jeu qui a su se mettre en place depuis un mois. On a retrouvé des jambes et de l'entrain. Sur le plan comptable, je ne pensais pas qu'on afficherait autant de points au compteur fin décembre. On tient à distance les équipes à l'arrière, tout en restant au contact des équipes du milieu de tableau. " La victoire contre les Lionceaux a donc une double saveur. Les Troyens ouvraient le score peu après la reprise. Dallet trouvait la tête de Boucansaud (1-0, 48'). Quelques minutes plus tard, Dallet ajustait une nouvelle passe décisive. Cette fois-ci, Jaziri trouvait la faille à bout portant (2-0, 55'). Les Sochaliens ne pourront pas se consoler du magique retourné d'Isabey dans les arrêts de jeu (93'). Les Aubois méritaient la victoire, sans aucune contestation possible, ce qui avait le don de mettre en colère l'entraîneur sochalien, Dominique Bijotat. " On n'a rien montré. Nous n'avons absolument pas appliqué ce que nous avions préparé. Contre une équipe entreprenante, cela n'explique pas l'écart que nous avons pu observer sur le terrain avec notre adversaire. Sochaux doit se remettre vite.

Bilan global à la trêve

A l'heure de la trêve hivernale de notre Championnat, l'heure est venue d'afficher un premier bilan. En ce qui concerna la course au titre, Lyon affiche un déconcertant cavalier seul. La défaite concédée vendredi soir contre Lille à domicile (1-3), ne vient en rien atténuer cette impression de domination. Si l'on omet le leader, le Championnat se révèle par contre très resserré. Aucune formation ne parvient à maintenir une constance évidente. Du coup, Bordeaux (2e avec 32 Pts), Auxerre (3e avec 32 Pts), Paris (4e avec 31 Pts), Marseille (5e avec 31 Pts) ou encore Lille (6e avec 30 Pts) et Saint-Étienne (8e avec 29 Pts), se livrent un duel implacable pour les places européennes. Il convient d'y ajouter Lens ou Monaco qui doivent encore jouer. Cela promet un véritable suspens. Pour le reste, le PSG reste la meilleure équipe à domicile avec 22 Pts (7 victoires, un nul et deux défaites). Une statistique à relativiser puisque Lyon ne compte que neuf rencontres contre dix aux joueurs de la Capitale, tout comme Auxerre (21 Pts). Sans surprise, Strasbourg ferme la marche avec zéro victoire pour cinq matches nul et cinq défaites.

Du côté des prestations en déplacement, Lyon affiche sa domination (22 Pts pour six victoires et quatre nul). Pour information, Bordeaux et Monaco suivent avec quatorze points uniquement. Marseille n'est que neuvième et Paris treizième. Metz ferme la marche avec aucune victoire. Côté buteurs, le sacre semble promis à Pauleta (12 buts). La meilleure défense est Bordeaux (11 buts encaissés) et la plus médiocre prend le chemin de Rennes (30 buts).