Un hold-up «à l'ancienne» , un Champion qui s'est fait peur, une rencontre riche en buts et en rebondissements, des redressements encourageants, voici le programme de la 15ème journée d'une Ligue 1 toujours aussi accrochée.

Changement sur la plus petite marche du podium. Auxerre retrouve la 3ème place suite à un beau duel entre européens face à Lille (3-2). La course à l'Europe est aussi définitivement lancée pour Monaco, convainquant face à Saint Etienne (1-0), alors que Lyon s'est fait peur mais reste invaincu. Sochaux et Metz tentent de rattraper leur retard alors que Strasbourg et Ajaccio s'enfoncent dangereusement. Dans l'après-midi, l'OM s'est imposé (2-1) contre Nantes avec un but de Wilson Oruma, une égalisation sur coup franc de Bamogo, et l'avantage donnée par Franck Ribery, d'une frappe superbe du pied droit sous la barre. L'OM aurait même pu tuer la rencontre dans les dernières minutes, mais Landreau a été impérial. Ribery est toujours aussi en forme, et l'homme fort de l'OM.

Monaco se relance (Monaco 1-0 ASSE)

Le Prince Albert II peut être rassuré. Le week-end de son intronisation, le nouveau souverain de la principauté monégasque a vu son équipe de l'ASM venir à bout de surprenants Stéphanois avec de nets progrès dans le jeu. Entreprenants, les joueurs Monégasques ont donné le ton dès l'entame de la rencontre, réalisant dix premières minutes de grande qualité au cours desquelles ils auraient pu ouvrir le score par l'intermédiaire d'Adebayor, de retour en grâce samedi après-midi, ou de Meriem, qui retrouvait sa place de prédilection en soutien de l'attaquant Togolais. Mais cette domination s'avérait stérile tout au long de la première période, malgré la passivité de l'ASSE, qui réagissait seulement par l'intermédiaire de coup de pieds arrêtés. La seconde mi-temps permettait au duo Adebayor - Meriem de concrétiser enfin la domination des locaux. Une belle remise du premier bénéficiait à Meriem qui concluait en deux temps ce nouvel enchaînement monégasque de qualité (1-0, 55'). Dans les minutes suivant cette ouverture du score méritée, Kapo manquait la balle du KO, partant seul face aux buts adverses pour finalement jouer de façon trop altruiste pour Adebayor, contrarié par l'intervention d'Hognon. Saint Etienne et Frédéric Piquionne manquaient ensuite l'occasion de revenir au score au cours d'un match toujours aussi vivant, la faute à une belle intervention de Warmuz. La fin de rencontre était équilibrée, Monaco cherchant au fil des minutes à préserver son avantage, face à des Stéphanois qui auront joué leur va-tout jusqu'au coup de sifflet final. L'ASM revient à la 5ème place, à égalité de points de son adversaire du soir qui cède sa place sur le podium (4ème, 24 points). La bataille pour la qualification en Ligue des Champions est bien engagée.

Troyes «Crissifié»  (Lyon 2-1 Troyes)

Pendant 75 minutes au stade Gerland, l'ESTAC a défié la logique. Les joueurs de Jean-Marc Furlan se sont même payés le luxe d'ouvrir le score par l'intermédiaire du milieu de terrain Nivet qui reprenait de la tête un centre d'Amzine (1-0. L'OL avait pourtant réalisé une entame de qualité, avec un onze de départ remanié (titularisations de Berthod, Pédretti et Ben Arfa). Les Troyens, beaucoup plus réalistes et appliqués en défense qu'à l'accoutumée, allaient toutefois subir la réaction des Lyonnais huit minutes plus tard, Cris coupant victorieusement un coup-franc tiré par Pédretti (1-1, 28'). L'OL reprenait alors sa marche en avant mais Wiltord manquait son face à face avec Le Crom. Au retour des vestiaires, Lyon continuait à faire le siège des buts troyens. Mais Govou croisait trop sa frappe alors qu'il s'était retrouvé seul face à le portier troyen. L'ESTAC pensait alors que le plus dur était sans doute passé et reprenait confiance, se montrant malgré tout assez peu dangereux. Mais cette soirée allait être une affaire de coups-francs, et plus particulièrement celle de Cris. Le défenseur brésilien surgissait de nouveau pour une reprise du gauche et un doublé, le premier de sa carrière en L1 (2-1, 75'). Troyes semblait alors perdre ses dernières illusions, mais sur une erreur de Caçapa, Grax s'engouffrait dans le dos de la défense mais l'égalisation s'échappait, la faute à une frappe rasant le poteau. Les Gones évitaient le match piège, mais la tâche aurait sans doute été simplifiée avec un soupçon de réalisme. L'ESTAC repart de Gerland avec beaucoup de regrets, à l'image de son entraîneur Jean-Marc Furlan : «C'est une frustration car les joueurs ont fait une bonne performance et nous espérions bien être les premiers à faire trébucher Lyon» . Troyes devient le premier non relegable (17ème), alors que Lyon reste évidemment leader comptant provisoirement 12 points d'avance sur Bordeaux.

Du spectacle en Bourgogne (Auxerre 3-2 Lille)

Cinq buts dans un match de Ligue 1, le fait est suffisamment rare pour être souligné. L'AJ Auxerre et Lille ont fait le spectacle. Les premières minutes laissaient augurer de belles choses. Une tête de Tavlaridis sur son propre poteau était suivie sur l'action suivante d'un penaltyen faveur du LOSC. Bodmer exécutait alors la sentence et donnait l'avantage à son équipe (0-1, 5'). Ce but de Lille n'affolait nullement les locaux, qui trouvaient à leur tour les filets adverses grâce à un débordement côté gauche de Pieroni qui servait impeccablement Lachuer (1-1, 18'). La rencontre offrait alors un nouveau rebondissement aux spectateurs de l'Abbé Deschamps avec une reprise de Cabaye, qui, avec beaucoup de réussite, permettait à son équipe de reprendre l'avantage (1-2, 23'). Les Lillois démontraient alors leur habituelle solidité défensive en ne concédant que très peu d'occasions à leurs adversaires jusqu'à la mi-temps. Les hommes de Claude Puel manquaient le break dès le retour des vestiaires, la tête de Fauvergue sur un centre de Dernis manquant de précision. Vient ensuite la 65ème minute et une affaire de barres transversales, celle trouvée d'abord par Aboucherouane, l'attaquant du LOSC puis de l'autre côté du terrain suite au contre auxerrois où Violeau connaissait la même mésaventure. Mais l'AJA a de la ressource et provoquait dans la foulée un penalty transformé par Pieroni (2-2, 66'). Assurément le tournant de cette rencontre. Sur un déboulé d'Akalé, Pieroni inscrivait un doublé récompensant une équipe de l'AJA survoltée qui prenait l'avantage à la marque pour la première fois dans cette partie riche en évènements (3-2, 72'). Lille tentait alors de réagir mais une certaine lassitude physique et un manque de précision dans les derniers mètres empêchaient les visiteurs de revenir. L'AJA refait son apparition sur le podium alors Lille a déjà la tête tournée vers la Ligue des Champions et mardi soir, son entraîneur Claude Puel prenant tout de même la peine de revenir sur cette rencontre : «c'est dur de perdre ce match quand on l'a dominé et qu'on s'est fait reprendre deux fois. Mais mes joueurs ont été naïfs sur certaines actions auxerroises pendant 10 minutes» .

Metz en redressement (Lens 0-0 Metz)

En déplacement sur le terrain de Lens, le FC Metz a livré un match sans ambiguïté : passer la totalité de la rencontre à jouer regroupé dans l'espoir de ramener un point précieux. Le résultat ? Les deux équipes se sont séparées sur un score nul et vierge, au grand dam des spectateurs de Bollaert sifflant leur équipe à la fin de la rencontre, visiblement déçu du spectacle proposé. Pourtant, un avec un peu plus de réalisme, les Lensois auraient pu venir à bout de leurs adversaires. La barre sauvait les Lorrains sur un dégagement d'Obraniak contré par Cousin, puis Thomert manquait son face à face avec Wimbée. Le FC Metz ne s'est procuré aucune occasion franche au cours de cette première période, préférant se regrouper dans sa moitié de terrain. La seconde période allait se révéler pour le moins insipide, les Lensois ne parvenant pas à faire preuve d'enthousiasme et à emballer la rencontre et faisait les affaires de leur visiteur d'un soir, qui prenait confiance. Un réveil tardif provoqué par Thomert au point de penalty qui envoyait le ballon au dessus des cages de Wimbée sur une offrande de Cousin, puis par Dindane, entré en jeu mais ne qui ne parvenait pas à cadrer une frappe excentrée. Ce sera tout pour Lens qui concède le match nul face à des Messins qui avaient clairement affiché leurs intentions et repartent satisfaits de ce point obtenu à l'extérieur qui ne fait pourtant toujours pas leur affaire au classement (avant-derniers avec 8 points). Lens a perdu une bonne occasion de recoller au wagon des européens (8ème, à 4 points du podium).

Des promus sans complexes (Nancy 1-0 Le Mans)

Pensionnaires de L2 la saison passée, Nancy et Le Mans réalisent un début de Championnat satisfaisant, relativement éloigné des eaux troubles de la relégation (13ème et 7ème avant la rencontre). Evoluant à domicile, Nancy prenait logiquement la rencontre en main en s'installant dans le camp du Mans. Avantage territorial peu efficace puisque l'ASNL se montrait réellement dangereuse pour la première fois à la 21ème minute sur une reprise au second poteau de Duchemin qui ajustait mal sa tête suite à un centre de Zerka. Le Mans commençait alors à s'enhardir et à provoquer des frayeurs au gardien de Nancy, Brascigliano, sur une frappe lointaine de Hautcoeur de très peu à côté, puis une contrôle manqué de Thomas totalement oublié sur coup-franc au second poteau par l'arrière-garde nancéenne juste avant la mi-temps. Les vingt-deux acteurs éprouvant des difficultés à faire basculer cette rencontre, c'est finalement l'arbitre qui va s'en charger. Monsieur Piccirillo sortait un deuxième carton jaune à Bangoura, l'attaquant du Mans (66'). Nancy sentait alors les trois points à sa portée et se voyait récompensé de ses efforts par le une-deux entre Adailton et Kim en pleine surface, ce dernier trompant Pelé de près (1-0, 74'). La rencontre restait malgré tout équilibrée, Brascigliano manquait sa sortie sur un centre de Fanchone repris au second poteau par Matsui mais dégagé en catastrophe par Adailton. Cette occasion manquée par Le Mans précédait la balle de match de Chrétien qui sur une belle montée butait par deux fois sur Pelé. Cet exploit du portier manceau restera vain puisque Nancy remporte une rencontre équilibrée, dans l'ensemble assez peu animée, et qui aura surtout eu le mérite de basculer avec l'expulsion de Bangoura. Nancy se détache des relégables (11ème, 20 poins) alors que les Manceaux se maintiennent dans la première moitié de tableau malgré cette défaite (9èmes).

Strasbourg n'y arrive pas (Strasbourg 0-0 Nice)

L'impuissance strasbourgeoise résumée sur cette rencontre face à l'OGC Nice. A domicile, la plus mauvaise attaque de L1 cette saison (5 buts en 15 matchs) s'est procuré un nombre conséquent d'occasions face à de bien ternes niçois mais n'a pu faire trembler les filets adverses. La première mi-temps se révélait avare en occasion de but, Nice manquant malgré tout de réaliser un contre d'école, mais Koné reprenait hors-cadre un service de Bagayoko alors que le but était grand ouvert. La seconde mi-temps repartait sur les mêmes bases, les deux équipes semblant incapables d'emballer la rencontre et s'extraire d'un milieu de terrain surchargé. Mais les grognements de la Meinau allaient bousculer les Strasbourgeois dans les vingt dernières minutes, Pagis reprenant du plat du pied un centre de Farnerud qui passait juste à côté des buts de Gregorini. Puis une belle percée dans l'axe de Diané, rentré en jeu, amenait de la vivacité et de la percussion à son équipe, mais sa frappe était bien captée par le portier azuréen. Puis, à deux minutes de la fin, Arrache, très actif dans cette fin de rencontre, se voyait joliment décaler dans la surface par Pagis, mais sa frappe croisée se voyait repoussée en corner par Gregorini. La réaction Strasbourgeoise dans les dernières minutes de la rencontre aura été vaine car trop tardive, devant le manque de réalisme de ses attaquants, il devient urgent pour Strasbourg de débaucher un nouvel attaquant. Pour autant, son nouveau président Alain Afflelou ne s'inquiète pas de la place de lanterne rouge occuppée par sa nouvelle équipe et met l'accent sur la belle réaction des dernières minutes : «Je sors de ce match optimiste, alors qu'à la mi-temps je dois dire que je me demandais un peu dans quelle galère je m'étais lancé. En première période les joueurs n'étaient pas à leur niveau. Ils ont été plus libérés en deuxième mi-temps» . Les Niçois stagnent à la 14ème place et devront surveiller leurs arrières au cours des semaines à venir.

Sochaux fait le hold-up (Ajaccio 0-1 Sochaux)

Un scénario classique. Une équipe en mal de point, en l'occurrence Sochaux (17ème avec 13 points avant le début de la rencontre) en déplacement en Corse sur le terrain d'Ajaccio, qui peine en L1 après un bon début de saison. Une rencontre subie par les visiteurs, qui ne devront leur salut qu'à la toute dernière minute en concrétisant une de leurs rares occasions. Le scénario classique du hold-up à l'extérieur. L'AC Ajaccio y a sans doute apporté sa contribution, incapable d'ouvrir la marque au cours d'une première mi-temps assez tranquille mais dominée par les locaux. Ses brésiliens, Lucas qui expédie une reprise de la tête au dessus, puis Antonio Carlos, reprenant à bout portant sur corner un ballon finalement dévié par le pied de Richert manquant de réalisme. Score nul et vierge à la mi-temps, la suite de la rencontre verra une domination progressive de l'ACA, qui exerce une pression constante sur les visiteurs, avec une reprise de Diawara sur une remise de Rocchi passant à quelques centimètres seulement des buts de Richert. Les deux ajacciens combinent de nouveau, mais c'est cette fois Rocchi qui se retrouve seul face au gardien sochalien qui sauve son équipe en se jetant dans les pieds de l'ancien joueur du PSG. Du côté de Sochaux ? Rien, ou presque. Jusqu'à cette 93ème minute où Erding, jeune joueur issu du centre de formation, lancé en profondeur par Isabey vient battre Porato du plat du pied avec beaucoup de sang-froid. Sochaux porte alors une estocade inattendue à une équipe de l'ACA déjà frustrée de ses occasions manquées. Sochaux respire après un début de saison catastrophique (15ème) alors que l'ACA occupe une position de relegable pour la première fois depuis le début de la saison (18ème).

Avec 14 buts en huit matchs samedi, le Championnat de L1 ne relève pas sa moyenne. Mais aucune équipe n'est décidée à lâcher prise, songeant déjà aux comptes pour la fin de la saison. Suite et fin dimanche soir de cette 15ème journée de L1 avec Bordeaux-PSG et Rennes-Toulouse.