Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, Spécial Euro. Côté valeurs en hausse, Les Bleus ont l'âme, L'attaque rêvée, et Les Tchèques "up". Pour les valeurs en baisse, Sans surprises et Personne au portillon. 

Les valeurs en hausse

Les Bleus ont l'âme 

Tuméfiée par les coups reçus à la sortie du dernier Mondial, l'âme des Bleus se devait de renaître au plus vite. Un groupe éliminatoire à l'Euro 2004 clément lui a permis de retrouver toute la vitalité nécessaire. Oubliée l'adulation à la génération vainqueur du doublé Coupe du monde-Euro 2000, la déroute coréenne est passée par là. Les titulaires sont à peu près les mêmes mais le groupe a été revitalisé et s'est élargi à la concurrence par l'arrivée de plus jeunes - Boumsong, Gallas, Pedretti... Le rachat est donc en marche et les enchères grimpent. Le défi du Portugal est désormais présent et c'est avec un sans faute - huit matches, huit victoires - et sur une série en cours - douze victoires consécutives, record des Bleus de 84 égalé - que les hommes de Santini vont aller se frotter, en amical, à l'Allemagne, les Pays-Bas et le Brésil. De quoi réellement savoir s'ils sont définitivement, et à nouveau, les favoris du prochain Euro. Seule l'anicroche contre les Tchèques peut encore laisser planer un doute... L'âme retrouvée des Bleus incline Maxifoot à parier qu'il sera vite effacé.

L'attaque rêvée

Partie au Mondial avec les meilleurs buteurs du championnat italien, anglais et français, l'attaque des Bleus était revenue bredouille. Trezeguet et Henry, la doublette formée ensemble à Monaco, n'avait notamment pas trouvé la faille, Roger Lemerre rechignant à les aligner ensemble sur le front de l'attaque en contraignant Titi à évoluer sur un côté. L'attaque que tout le monde rêvait, Santini l'a faite. Après une blessure en début de saison dernière, Trezeguet a, petit à petit, retrouvé tout son potentiel alors qu'Henry n'a cessé de marquer sous toutes les couleurs. Avec six buts chacun lors des éliminatoires, le duo, déjà constitué lors du titre de champion d'Europe junior remporté il y a sept ans, s'apprête à redisputer un nouvel Euro. La perspective de revoir un but tel que celui inscrit par David contre Israël, suite à la remise de la tête de Titi et au superbe mouvement collectif des Bleus, nous fait réaliser que nous avons bien de la chance de disposer d'un tel duo offensif. L'attaque rêvée n'est désormais plus un fantasme... 

Les Tchèques "up"

Si les Bleus ont fait un sans faute lors de ces éliminatoires, LA performance est à mettre au crédit des Tchèques. Non content d'être la seule équipe à avoir infligé une défaite à l'équipe dirigée par Santini, elle a surtout obtenu sept victoires et un seul nul, aux Pays-Bas, dans un groupe qui comprenait, outre les Bataves, l'Autriche, la Moldavie et le Bélarus. Les Tchèques sont invaincus depuis dix-huit matches et partent favoris à l'Euro 2004. La formation, en témoigne leur victoire sur la France lors du dernier Euro Espoirs, et l'exode de leur talent dans les plus grands clubs européens la font ressembler, par ces points, à l'équipe de France. L'avènement de Nedved comme véritable patron lui assure une régularité et une pugnacité étonnante pour un pays de cette dimension (10 millions d'habitant seulement). La dernière victoire en Autriche, 3-2, alors que le match comptait pour rien et que la Tchèquie était menée 1-2 à moins d'un quart d'heure de la fin, démontre toute la méfiance et le respect que doit inspirer cette belle équipe à tous ses futurs adversaires au Portugal. 

Les valeurs en baisse

Sans surprises

Certains vont s'en réjouir, mais paradoxalement, le fait que tous les favoris soient au rendez-vous du prochain Euro est un peu rasoir. Car il faut bien l'avouer, on s'est ennuyé lors de ces éliminatoires. Avec l'éclatement des pays de l'Est, les petites nations pullulent et le spectacle s'en trouve amoindri. Résultat : les grandes nations peuvent se refaire d'une petite contre performance face à un rival audacieux et finissent par se qualifier. Seul l'Espagne s'est fait piéger par la Grèce, mais le tirage des barrages qui la voit s'affronter à la Norvège ne semble pas insurmontable. Les Pays-Bas, face à l'Ecosse, et la Turquie, face à la Lettonie, devraient également être du voyage au Portugal. Le football européen des Nations, après celui des clubs, n'autorise plus les surprises. On peut le regretter. Car, non seulement la concurrence sera d'autant plus rude pour nos Bleus mais nous n'aurons pas l'occasion de vibrer pour des "petits" comme lors d'une Coupe du monde. 

Personne au portillon

Le groupe constitué par Santini a répondu merveilleusement à l'attente du sélectionneur et des supporters. On s'en félicite, mais il nous frustre de discussion de café du commerce. En effet, qui peut bien intégrer les vingt deux pour l'Euro qui n'ait déjà été appellé par le sélectionneur ? Personne à notre avis. Seules les blessures peuvent perturber l'ordre établi, lorsque l'on pense que Govou ou Kapo risquent de ne pas en faire partie, on mesure bien l'étendue de la tâche des "autres" à s'immiscer parmi les élus. Un superbe parcours d'un joueur évoluant en Champions League, éventuellement ? Dans ce cas, on peut penser à Patrice Evra ou à Jérôme Rothen. En fait, il risque bel et bien qu'il n'y ait personne de nouveau à se présenter au portillon pour l'envol vers le Portugal. 

Merci, et à la semaine prochaine !