Monaco n'a pas confirmé sa belle semaine européenne et subit la loi du Stade Rennais (0-2). L'ASM n'est qu'à trois petits points de la zone de relégation. L'OM n'a pas les mêmes soucis. Les Marseillais gagnent enfin à domicile aux dépens de Troyes (2-1). Lens n'avance plus et Ajaccio perd son brevet d'invincibilité au profit d'Auxerre (2-0).

Monaco s'enfonce (Monaco - Rennes : 0-2)

On pensait les Monégasques revigorés après leur récente victoire en Coupe UEFA face aux Hollandais de Willem II. Les joueurs de la Principauté parlaient même de match référence, non pas en terme de jeu, mais au niveau de l'état d'esprit. Les protégés de Didier Deschamps misaient donc beaucoup sur la réception du Stade Rennais pour véritablement lancer leur saison.

Seulement voilà, les Bretons restaient également sur un bon résultat en Coupe d'Europe (victoire 3-1 au Stade de la route de Lorient face à Osasuna) et voulaient, après avoir pris le meilleur sur l'OM en championnat (3-2), frapper un grand coup contre un gros du championnat. Leur souhait a été exaucé. Sans son meilleur buteur, Frei, ni son gaucher Monterrubio, mais avec Briand, Gourcuff et John Utaka titulaires, l'équipe de Laszlo Böloni a profité des faiblesses et de la fébrilité monégasque pour construire sa victoire. Coup franc de Gourcuff mal repoussé par la défense de l'ASM. Les joueurs de Deschamps font preuve de laxisme à la récupération et voit Kallström ouvrir le score, sous leurs yeux ébahis (36', 1-0). La suite n'est pas plus positive pour le club du Rocher, à l'image d'Adebayor incapable de faire la différence offensivement. Les Monégasques sont à la peine, Zikos rejoint les vestiaires avant tout le monde pour avoir manqué de respect à Mr Ledentu (52'). Rennes frappe de nouveau par l'intermédiaire de Gourcuff, concluant d'une frappe limpide sous la barre une merveille d'action rennaise (59', 2-0). La fin du match est terrible pour l'ASM. Squillaci écope également d'un rouge pour un tacle à retardement sur Utaka (64'). Les mines monégasques sont sombres, le moral est atteint. Gaël Givet : «Il va falloir vite essayer de se changer les idées, de se tranquilliser l'esprit, de se calmer parce que là…» . Monaco n'a pas encore gagné le moindre match de la saison à domicile, et des tribunes, on voit déjà mal comment Didier Deschamps pourrait continuer sur le banc de la Principauté. «Deschamps, démission, Deschamps démission» : l'ASM est quinzième de Ligue 1, à trois points de la zone rouge. Grand club ou pas comme semblait l'affirmer l'ancien champion du monde et d'Europe, Monaco devra vite réagir. Sous peine de prolonger encore un peu plus le cauchemar….

Marseille, enfin maître chez lui ? (Marseille - Troyes : 2-1)

Les Marseillais vont mieux et cela se voit. Vainqueurs de Sochaux le week-end dernier (1-0), les Phocéens avaient à coeur d'enchaîner avec pourquoi pas une victoire à domicile. Une victoire qu'ils pensaient tenir au détriment d'Ajaccio, mais qu'un penalty en fin de partie a finalement plombé (1-1). En face, des promus Troyens bien disposés à ne pas faire figure de faire-valoir et décidés à respecter les vertus du jeu offensif prôné par leur coach, Jean-Marc Furlan.

Mais les Olympiens ont le mérite de vite entrer dans le vif du sujet. Et de quelle manière ! Après un but refusé à Gimenez pour une position de hors-jeu sur une frappe de Niang repoussée par Le Crom dans les pieds de l'Argentin, Franck Ribéry libère le Vélodrome. L'international espoir est à la conclusion d'un coup franc plein axe contré du Nigérian Taiwo. Niang crocheté par Kouassi, l'international sénégalais voyait finalement l'ancien Messin ouvrir le score (21', 1-0). Libérés, les Olympiens affichaient plus de maîtrise et sur un long ballon dans la surface de Taiwo, Lamouchi, côté droit, expédiait une mine dans la lucarne de Le Crom (34', 2-0). La suite du match est un récital de ce que font le mieux les Marseillais depuis le début de saison : reculer et s'exposer à la pression adverse. La fatigue aidant, l'OM, après la pause peinait à prendre le jeu à son compte. L'ESTAC en profitait et poussait les défenseurs phocéens dans leurs derniers retranchements. A l'image de Taiwo qui bousculait Grax dans la surface. L'attaquant troyen, prêté par Monaco, réduisait l'écart (54', 2-1) et renvoyait les Marseillais face à leurs spectres ajacciens. Mais cette fois, le score était acquis pour la formation de Jean Fernandez ; qui savoure : «Ce sont trois points importants. Les joueurs étaient déterminés pour valoriser la victoire à Sochaux. On reste sur deux victoires consécutives c'est bien pour l'équipe et le club. Mais des matchs difficiles nous attendent, comme mercredi par exemple à Toulouse» . Treizième avec 8 points, l'OM va mieux. Et rêve déjà de la passe de trois.

Lens et Ajaccio stoppés en plein élan

Lens, en cas de victoire, pouvait piquer la place de dauphin au Mans. Encore fallait-il bien négocier un déplacement difficile en Alsace, face à un Racing complètement d'aplomb après sa victoire à Graz (2-0). Tout avait bien commencé pour la formation de Francis Gillot qui ouvrait la marque par l'intermédiaire d'Aruna Dindane (42', 0-1). Tout, jusqu' à la 45ème minute et l'expulsion d'Alou Diarra. Une infériorité numérique qui avait pour principale conséquence de donner des ailes aux Strasbourgeois. Mickaël Pagis mettait à égalité les deux formations et empêchait sa formation de connaître une nouvelle désillusion en championnat (62', 1-1). Le Racing est toujours reléguable, dix-septième avec quatre petits points. Pour Lens, qui reste sur trois nuls consécutifs, le moteur tourne sérieusement au ralenti.

L'AC Ajaccio était l'une des dernières équipes invaincues dans ce championnat. Etait, car Auxerre, depuis, est passé par là. Les Corses n'ont pas pu afficher leur maîtrise habituelle et pensaient même avoir fait le plus dur en ouvrant la marque par l'intermédiaire du Brésilien Rodrigo. Mais le but était refusé pour une position de hors-jeu (51'). Derrière, c'est un revenant de l'effectif bourguignon, l'ivoirien Akalé, qui ouvrait la marque sur un coup franc de Kahlenberg (74', 1-0). Puis Luyindula aggravait le score sur un centre de Poyet (84', 2-0) mettant fin ainsi à la terrible période sombre de l'AJA. Trois défaites consécutives avec 12 buts encaissés, c'en était trop. Les joueurs de Jacques Santini ont mis fin à cette fâcheuse série. Dixième avec 10 points, l'AJA se donne de l'air, se rassure, et c'est déjà pas mal avant un périlleux déplacement en Lorraine face à des Messins au pied du mur.

C'est la crise en Principauté. Le finaliste de la Ligue des Champions 2003/2004 n'arrive pas à élever son niveau de jeu et la situation du club monégasque commence sérieusement à être inquiétante. Lens est quatrième, mais a perdu le goût de la gagne. Une saveur que l'OM a retrouvée dans son jardin du Vélodrome face à Troyes. Auxerre relève la tête, tandis qu'Ajaccio n'est plus invincible.