Le LOSC s'incline dans les ultimes secondes de la rencontre à Lisbonne contre le Benfica (1-0). Hermétique pendant 90 minutes, la défense des Dogues a finalement cédé sous la pression de l'excellent Miccoli. Que de regrets en perspective du côté de Lille !

Les enjeux de la recontre

Ce soir, le LOSC renoue avec la Ligue des Champions, quatre ans après y avoir vécu une première et honorable expérience. Avec un déplacement au Stadio de la Luz de Lisbonne, les Dogues n'ont pas hérité d'une entame de compétition aisée puisqu'il faudra affronter les champions du Portugal en titre, le Benfica. L'adversaire est prestigieux, certes, mais la période semble idéale pour défier les Lisboètes. En effet, les hommes de Ronald Koeman ont débuté leur saison de façon catastrophique avec un match nul et deux défaites. Selon l'ailier de Benfica, Simao, cette rencontre de Ligue des Champions arrive à point nommé pour changer les idées des joueurs portugais. «Notre seul objectif est de gagner sans penser aux matchs suivants» , déclare l'international lusitanien sur le site officiel de son club. Pour défier l'équipe lilloise, le coach néerlandais a la chance de posséder l'intégralité de son effectif. Trois joueurs restent toutefois à quai, Alcides, Karyaka et Joao Pereira qui n'ont pas convaincu Koeman pour l'instant. Dans un 4-4-2 sans surprise, la force du Benfica résidera certainement dans son quatuor offensif : Geovanni-Simao-Nuno Gomes-Miccoli. Les internationaux lusitaniens, Ricardo Rocha, Manuel Fernandes et Petit, seront tous présents ce soir dans le secteur défensif.

Du côté lillois, c'est sans complexe que l'on aborde la rencontre de ce soir. Revigorés par la victoire à Metz (0-2) le week-end dernier qui a porté le club à la 8ème place de la Ligue 1, les Dogues se sont refait une santé et espèrent désormais réaliser une bonne performance à Lisbonne. La force du LOSC version 2004/05, c'est-à-dire la solidarité et l'abnégation, semble être en passe d'être retrouvée. Cependant, les joueurs de Claude Puel sont loin d'être favoris car avec seulement deux joueurs ayant l'expérience de la Ligue des Champions, Tafforeau et Rafael, les Nordistes font figure de novices dans une telle compétition. C'est justement le latéral gauche et capitaine lillois, Grégory Tafforeau qui résume le mieux les enjeux du match : «on ne va pas se mettre de pression trop rapidement. Il sera important d'être costaud au Portugal puis de gagner à la maison» . Pour répondre aux souhaits de l'ancien Caennais, il faudra donc faire attention aux erreurs de jeunesse et d'inexpérience. L'ancien entraîneur de Monaco doit composer son onze de départ en tenant compte de l'absence de Dumont (reprise) et de Tavlaridis (entorse de la cheville). Dans ces conditions, Puel devrait aligner un 4-5-1 qui ressemblera fortement à la formation qui a connu le succès en Moselle samedi dernier. Matt Moussilou retrouvera sa place d'attaquant de pointe et sera épaulé par un milieu de terrain renforcé où figureront des valeurs sûres telles que Bodmer, Makoun ou encore le suisse Gygax.

Les temps forts de la rencontre

- Sur un centre de Nelson, Miccoli tente de reprendre de volée mais c'est trop écrasé pour inquiéter Sylva (5').

- Les joueurs de Benfica semblent quelque peu empruntés pour le moment. Mais il suffit d'une fois… Manuel Fernandes lance Simao sur l'aile gauche. Le petit Portugais lève la tête et centre au second poteau pour Miccoli, esseulé. L'ancien attaquant de la Juve envoie un boulet de canon de volée qui fracasse la barre transversale de Sylva. Le gardien pousse un énorme soupir de soulagement (9').

- Même s'ils sont dangereux offensivement, à l'image d'une reprise manquée de Nuno Gomes à bout portant (16'), les joueurs du Benfica semblent en revanche très friables défensivement. Dernis tire un coup-franc depuis le côté gauche que Moreira claque en corner (19').

- Quelle occasion manquée par le LOSC ! Dernis sollicite un une-deux avec Bodmer sur le côté gauche. Ça passe et le chemin s'ouvre pour le milieu gauche lillois. Il centre en retrait devant le but pour Moussilou qui s'arrache entre Ricardo Rocha et Leo pour reprendre du gauche devant le but vide…mais ça passe juste à droite du but. Dommage (25').

- Simao manque de peu la lucarne gauche de Sylva sur un coup-franc à l'entrée de la surface (30').

- Miccoli s'enfonce dans la défense lilloise et décoche un tir rasant de plus de vingt mètres qui oblige Sylva à se détendre et à concéder le corner (38').

- Après un énorme travail de Miccoli côté gauche et un centre au second poteau, Geovanni arrive à frapper au but mais ça finit dans les gants de Sylva, une nouvelle fois impeccable (42').

- Nouvelle parade de Sylva qui se couche parfaitement sur une frappe de Miccoli des seize mètres. Le petit Italien est un véritable poison pour la défense lilloise (45').

- Suite à un corner, Sylva marque un temps hésitation dans sa sortie aérienne. Anderson en profite pour frapper le ballon de la tête. Le cuir navigue dans la surface de réparation jusqu'à Luisao qui frappe à son tour du crâne mais Sylva s'est bien replacé et empêche le grand défenseur brésilien d'ouvrir le score (52').

- Demi-volée somptueuse de Debuchy qui effleure le poteau gauche d'un Moreira médusé par la puissance de la frappe du jeune Dogue (60').

- La pression s'intensifie devant les buts de Sylva qui renvoie tous les ballons dangereux des poings (70').

- Dernis sauve le LOSC en dégageant de la tête un centre de Miccoli que Nuno Gomes n'aurait plus eu qu'à pousser au fond des filets (75').

- Karagounis pénètre comme dans du beurre dans la surface lilloise mais sa frappe du gauche est trop molle pour inquiéter Sylva (81').

- Benfica jette ses dernières forces dans la bataille tandis que les Lillois construisent une muraille devant leur portier sénégalais (88').

- But de Miccoli ! Les arrêts de jeu sont déjà bien entamés lorsque Mantorras emmène le ballon sur l'aile gauche. L'Angolais centre devant le but, Miccoli se fait oublier de Rafael et place un coup de tête parfait dans le petit filet droit de Sylva qui ne peut rien faire cette fois-ci. Que c'est cruel pour les Lillois (92').

La prestation de Benfica

Gros ouf de soulagement du côté de Benfica où ce but venu d'ailleurs a réjoui les supporters et peut-être donné un sursis au coach Ronald Koeman. Les Lisboètes ont entamé le match avec beaucoup de bonnes intentions offensives. Le côté gauche a été privilégié et le duo Leo-Simao s'en est donné à coeur joie dès les premières minutes pour mettre à mal le bloc lillois. Si les coéquipiers de Luisao ont été irréprochables dans leurs attaques, on ne peut pas en dire autant de la défense qui a vécu une première mi-temps pénible avec énormément de mauvaises relances et de fautes inutiles. La rentrée d'Anderson à la pause a changé la donne et a empêché Matt Moussilou de trouver les espaces qu'il apprécie tant. Le but miraculeux de la dernière seconde, en partie due à un excellent centre du remplaçant Mantorras, récompense l'abnégation et la volonté d'aller de l'avant des Portugais, qui ont toutefois pêché par excès de précipitation et manque de concentration.

Le portier Moreira n'a pas eu à beaucoup s'employer puisque les deux meilleures occasions lilloises ont rasé ses montants, en première et en seconde période. Si Ricardo Rocha est apparu dépassé par les événements, son remplaçant brésilien Anderson a été très efficace au côté du roc Luisao. Les latéraux Nielson et Leo ont apporté leur pierre à l'édifice en accumulant les débordements et les centres. Au milieu de terrain, le récupérateur Manuel Fernandes est monté en puissance au fil des minutes alors que Simao a beaucoup donné. Le Brésilien Geovanni a quant à lui été transparent, mais pas autant que Nuno Gomes. Le buteur portugais a livré une prestation fantomatique, tout le contraire du feu follet Miccoli qui, par sa vitesse et son activité ininterrompue, a livré un excellent match et s'est offert le but victorieux dans le temps additionnel.

La prestation de Lille

Les regrets vont évidemment hanter les esprits lillois jusqu'à la fin de la semaine et le retour au championnat. Quel dommage que ce but soit venu gâcher une très bonne prestation des joueurs de Claude Puel ! Jusqu'à cette maudite 92ème minute, les Dogues avaient réalisé un match très discipliné, commettant quelques erreurs de jeunesse mais faisant preuve d'un enthousiasme exemplaire. Le sentiment de frustration est d'autant plus grand que les Lillois ont parfois laissé entrevoir la possibilité de remporter les trois points de la victoire. Loin d'être rassurante, la défense portugaise a failli craquer sous les assauts sporadiques de Dernis et Moussilou ou sous le boulet de canon envoyé par Debuchy. Dommage ! Il n'y a pas d'autre mot.

Excellent match de Tony Sylva qui pestera longtemps après la faute d'inattention de sa charnière centrale sur le but de Miccoli. C'est en effet Rafael qui perd de vue l'attaquant italien et lui laisse le champ libre pour placer son coup de tête imparable. Mise à part cet événement tragique, le secteur défensif lillois avait été très bon, notamment les latéraux Tafforeau et Dernis qui ont multiplié les courses pour défendre leurs couloirs. Jean Makoun a ratissé un nombre important de ballons qu'il n'a pas toujours su redistribuer proprement. Même constat pour Mathieu Bodmer qui s'est trop précipité dans certaines phases de jeu et qui a manqué de lucidité à de nombreuses reprises. En attaque, Matt Moussilou n'a pas su concrétiser sa seule action du match en première période et a totalement disparu du match par la suite.

Les Dogues repartent de Lisbonne avec seulement leurs yeux pour pleurer. Le point du match nul leur tendait les bras mais une faute de marquage dans les arrêts de jeu a ruiné tous les efforts consentis jusqu'alors. Du côté lisboète, ce succès sur le fil permet à la formation de Koeman de prendre la tête du groupe.

La fiche technique

Benfica Lisbonne 1–0 Lille Olympique Sporting Club
Au Stadio de la Luz
Arbitre : M. Temmink

Buts : Miccoli (92’)
Avertissements : Ricardo Rocha (19’) - Gygax (7’), Plestan (11’), Cabaye (53’)


Les équipes :

Benfica : Moreira – Nelson, Ricardo Rocha (Anderson, 45’), Luisao, Leo – Simao, Manuel Fernandes, Petit (Karagounis, 66’), Geovanni (Mantorras, 79’) – Nuno Gomes, Miccoli.

Lille : Sylva – Chalmé, Rafael, Plestan, Tafforeau – Cabaye, Makoun, Gygax (Debuchy, 45’), Bodmer, Dernis (Lichtsteiner, 83’) – Moussilou (Odemwingie, 70’).