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Lyon croque le Real
Par Marie Ange Kostoff - Actu Champion's League, Mise en ligne: le 13/09/2005 à 23h29
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Ils l'ont fait ! Au terme d'un match mené de main de maître, notamment en première mi-temps, les Lyonnais ont facilement écarté une bien pâle équipe du Real (3-0). Tremblez pauvres gens, l'Olympique Lyonnais version européenne est de retour !

Lyon croque le Real

Les enjeux de la rencontre

Si Lyon veut construire son histoire et franchir un cap en Ligue des champions, il doit passer par des succès sur des clubs mythiques, comme le Real Madrid. Sans avoir beaucoup à perdre - les deux équipes ne disputant, après tout, que le premier acte du spectacle qui en comptera six – Lyon doit jouer sans complexe et ne pas se laisser impressionner par le palmarès madrilène. «C'est une équipe très forte mais qui a manqué de régularité la saison dernière. Je crois que l'OL jouera à son niveau et si nous évoluons comme nous en avons eu l'habitude les années précédentes à Gerland, il sera possible de l'emporter. J'ai confiance en notre équipe qui répondra présente» confirme Juninho. Jouer son jeu, ne pas resté timoré dans sa moitié de terrain, les ingrédients pour "bouger" le Real.

Sans bon nombre de ses cadres, le Real Madrid n'aborde pas la rencontre sous les meilleurs auspices. D'autant plus que les joueurs de Vanderlei Luxemburgo n'ont pas encore eu le temps de se mettre en jambes en compétition et n'ont disputé que deux rencontres en Liga (une victoire face à Cadix et une défaite face au Celta Vigo). Enfin, les Madrilènes gardent un mauvais souvenir de la France où ils avaient été éliminés de la Reine des coupes d'Europe par l'AS Monaco en 2004. Mais Julio Baptista promet une belle opposition aux Rhodaniens. «À Lyon, on verra un Real Madrid différent sera vu parce que les deux équipes vont vouloir jouer au football et ne resteront pas en arrière. Ce sera une partie différente de celle du Celta parce que nous aurons les espaces et que Lyon n'aura pas huit joueurs pour défendre» .

Les faits marquants de la rencontre

Première occasion pour les Madrilènes. Dans l'axe, Crios obtient un bon coup-franc indirect. David Beckham est à la manoeuvre mais le cuir ne fait que frôler le montant gauche de Grégory Coupet (4').

Nouvelle frayeur pour les locaux. Le Real obtient un nouveau coup-franc légèrement sur la gauche. Cette fois, c'est Roberto Carlos qui s'y colle et le frappe en force. Légèrement détournée par Raul, la balle file encore une fois à côté du poteau gauche de Coupet (8').

Carew ouvre la marque ! Légèrement excentré sur la gauche de la surface, Juninho délivre une merveille de coup-franc effleuré par Carew. Casillas ne peut rien faire et doit s'incliner (1-0, 21').

Ouf ! Les Lyonnais peuvent remercier la Providence. Sur un nouveau coup-franc, Roberto Carlos récolte le ballon à 20 mètres et frappe. Le cuir, dévié par Baptista fait trembler le poteau gauche de Coupet puis rebondit sur le portier lyonnais. Raul essaie d'en profiter mais sa tête est captée par le gardien rhodanien (23').

Les Gones doublent la mise ! Encore une fois Juninho est dans le coup. A 35 mètres dans l'axe, le Brésilien distille une merveille de coup-franc que personne ne parvient à intercepter. La balle se loge dans le soupirail de Casillas (2-0, 26').

Extraordinaire ! Les Gones assomment les Madrilènes ! Réveillère déborde sur le côté droit et centre en retrait pour Wiltord. Bien fiché sur ses appuis, l'ancien Gunner reprend la balle de volée et trompe Casillas pour la troisième fois de la soirée (3-0, 31').

Penalty pour l'OL ! Le Real est à la rue. Sur une percée de Juninho côté gauche, Salgado fauche le Brésilien et provoque le «coup de pied de réparation» Le joueur auriverde veut se faire justice lui-même et tire sur la droite de Casillas mais le portier espagnol se détend bien et repousse la balle (40').

Dernière frayeur de la mi-temps pour les Gones. Robinho élimine Réveillère à l'entrée de la surface et tire. Coupet dévie le ballon devant Beckham mais le "Spiceboy" ne parvient pas à détourner le ballon dans les filets lyonnais (43').

Les Madrilènes reviennent sur le terrain avec de meilleures attentions et essaient de reprendre la maîtrise du ballon. Roberto Carlos tente encore sa chance d'une frappe surpuissante plein cadre mais trouve Grégory Coupet sur son chemin (50').

La réponse du berger à la bergère ! Juninho s'enfonce à son tour dans la surface espagnole et frappe au but mais le ballon est une nouvelle fois repoussé par Casillas (62').

Raul tente de sonner la charge et alerte la défense lyonnaise si un tir. Mais sa frappe n'est pas cadrée et frôle montant gauche de Coupet (68').

Le Real frôle la débâcle ! Bien servi en profondeur, Fred tente de tromper Casillas pour la quatrième fois mais ne cadre pas sa frappe. Dommage, le portier espagnol semblait battu (87').

La prestation des Lyonnais

Les Lyonnais l'avaient promis, ils ont fait le jeu ! Certains se seraient terrés dans leur moitié de terrain, espérant que les vagues successives des offensives madrilènes ne les atteignent pas. Mais loin de se comporter en simples spectateurs, les hommes de Gérard Houllier ont progressivement pris le jeu à leur compte et profiter d'une rapide ouverture du score. Certes, si les Madrilènes n'avaient pas touché du bois juste après le but lyonnais, le scénario du match aurait pu être tout autre. Mais la force des Rhodaniens a été d'enfoncer le clou au bon moment et de plonger la tête de leurs adversaires sous l'eau. Sans vraiment céder dans la facilité, hormis en fin de première période, les Lyonnais ont tenu le match sans grande difficulté, faisant preuve d'un sérieux sans faille, montrant que leur formation sera très difficile à bouger cette saison.

Impérial ! Grégory Coupet a été souverain sur sa ligne de but et a rapidement dégoûté les attaquants adverses. Devant lui, les défenseurs n'ont pas démérité et se sont eux aussi montrés particulièrement solides, à l'image de Cris dont le forfait aurait été préjudiciable à ses coéquipiers. Au milieu, que dire encore de la prestation de Juninho dont le coup de patte a une nouvelle fois fait des ravages. Impliqué sur deux des trois buts, le Brésilien a éclaboussé le match de sa classe. Dommage qu'il n'ait pas inscrit le quatrième but des Lyonnais sur penalty. Malouda a lui aussi réalisé une belle partie et aurait pu, en fin de match marquer le plus beau but de la soirée sur une percée incisive. Carew et Wiltord ont enfin été égaux à eux-mêmes, réalisant une partie particulièrement solide. Son physique impressionne, ses couvertures de balles aussi, Carew s'est trouvé là au bon endroit au bon moment, tout ce qu'on demande à un attaquant en somme. Quant à l'ancien Bordelais, il n'a pas cessé de s'activer sur le front de l'attaque, et si ses mouvements n'ont pas toujours été nécessaires, ils auront eu le mérite d'occuper les défenseurs madrilènes.

La prestation des Madrilènes

Sans Zidane et Ronaldo, le Real et ses stars brillent bien moins au firmament du football. Légèrement dominateurs dans les vingt premières minutes, ils n'ont jamais vraiment su faire vaciller l'équipe lyonnaise hormis sur quelques actions bien senties. Prenant l'eau au fur et à mesure du temps et des réalisations adverses, ils ont semblé complètement à la rue après leur troisième but lyonnais. Abattus, vaincus, dégoûtés par un gardien adverse particulièrement en forme, ils se sont ensuite peu à peu éteints, perdant jusqu'à leurs qualités techniques qui, seules, auraient pu les sortir du marasme.

Le pauvre Casillas prend trois buts mais n'est responsable sur aucun d'entre eux, sa prestation restant bonne dans l'ensemble. La défense madrilène n'est quant à elle pas exempte de tous reproches, tant les attaquants lyonnais se sont fait une joie de faire tourner en bourrique ses éléments. Par ailleurs très nerveux, comme Salgado ou Helguera, ils se sont rapidement fait prendre au piège des Lyonnais. Roberto Carlos a quant à lui fait preuve d'une verve offensive qu'on lui connaît mais s'est montré trop imprécis dans ses tentatives de tir au but. Au milieu, l'ombre de Zidane a plané, et le jeu madrilène s'en est ressenti. Personne n'a su prendre vraiment le jeu à son compte, à l'image d'un Beckham pas toujours à l'aide. Enfin en attaque, Raul a bien essayé de rameuter ses troupes en montrant l'exemple mais a trop souvent trouvé les gants de Grégory Coupet, impérial. Robinho a lui aussi réalisé une belle partie, mais sa technique n'a pas compensé sa jeunesse et son inexpérience en Ligue des champions.

C'est un grand coup que les Lyonnais ont frappé mardi soir en dominant si largement les Madrilènes. Si on les attendait au tournant, ils ont répondu présents et ont montré qu'ils avaient tout d'un grand. Reste maintenant à confirmer dans quinze jours, à Rosenborg.


La fiche technique

Lyon 3 – 0 Real Madrid (3-0)
Au Stade Gerland
Arbitre : M. de Santis

Buts : Carew (21'), Juninho (26'), Wiltord (31')
Avertissements : Berthod (22'), Diarra (51') – Salgado (20'), Pablo Garcia (38'), Beckham (90')

Les équipes :

Lyon : Coupet – Réveillère, Cris, Caçapa, Berthod – Tiago (Pedretti, 86'), Diarra, Juninho, Malouda – Carew (Fred, 71'), Wiltord (Govou, 80')

Real Madrid : Casillas – Salgado, Ramos, Helguera, Roberto Carlos – Beckham, Gravesen (Guti, 61'), Pablo Garcia, Baptista – Robinho, Raul



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