L'équipe de France accueille la très modeste équipe des Iles Féroé samedi à 21h00. C'est l'occasion rêvée d'emmagasiner de la confiance quatre jours avant le déplacement en Irlande qui sera certainement bien plus corsé.

Les enjeux de la rencontre

Les Bleus sont arrivés à Lens jeudi matin, soit plus de deux jours avant d'affronter les Iles Féroé au Stade Bollaert où il faudra impérativement remporter les trois points. Logiquement, les joueurs de Raymond Domenech ne devraient pas être inquiétés par cette sélection qui ne compte qu'un point après sept matchs dans le groupe 4 des qualifications pour la Coupe du Monde. «Je ne vais pas dire que l'on redoute les Îles Féroé, ce serait grave quand même» , a déclaré Lilian Thuram ces derniers jours, preuve que les têtes françaises sont déjà à Dublin. Attention tout de même à bien prendre les trois points face aux Féroé avant de penser au match contre Damian Duff et ses compatriotes ! A l'aller, les Français avaient connu un match assez difficile puisqu'ils ne s'étaient imposés que 0-2 grâce à Giuly et Cissé. Devant le public lensois, les Bleus devront réaliser une performance au moins identique pour ne pas détruire les certitudes acquises face à la Côte d'Ivoire. C'est justement pour surfer sur cette vague de confiance que le sélectionneur national a convoqué un groupe sans réelle surprise. Les trois papys, Zidane, Thuram et Makelele, sont là ainsi que Patrick Vieira dont la douleur ressentie peu avant la rencontre contre les Eléphants n'est plus qu'un mauvais souvenir. Les principaux absents sont David Trezeguet, qui purge sa suspension suite à son carton rouge face à l'Israël, Jonathan Zebina et Jérome Rothen, qui se sont blessés le week-end dernier, et enfin l'éternel indésirable, Robert Pires.

Le salut français face à la sélection des Féroé passera donc par une certaine concentration. Le scénario idéal étant de marquer vite pour ne pas se casser les dents sur une défense qui sera évidemment renforcée au maximum. Pour faire rapidement craquer l'équipe adverse, Raymond Domenech espère que ses joueurs débuteront le match tous azimuts «Il faut jouer à fond pour être tranquille le plus vite possible. Si ce n'est pas le cas, il faudra continuer. Insister» , explique-t-il à L'Equipe. Même une victoire par le plus petit des écarts comblerait le sélectionneur qui sait que l'échéance du mercredi suivant sera bien plus importante. «Ce match est fondamental. On se moque de la manière. Après, on aura oublié comment on a joué» poursuit l'ancien coach de l'Olympique Lyonnais. Quatrième de son groupe à deux points de la Suisse et à trois du leader irlandais (qui a joué un match de plus que les Bleus), l'enjeu de match est clair côté français : s'imposer sans puiser dans les réserves afin de se rendre à Dublin dans les meilleures conditions possibles et ainsi se repositionner dans la course à la Coupe du Monde.

Du côté féroïen, c'est avec le plaisir de jouer contre les anciens champions du monde comme seule motivation que l'on va aborder le match de samedi. Evidemment, la sélection de cette île située au Nord de l'Ecosse n'est plus en course pour la qualification pour le Mondial mais elle tient également à ne pas être un simple sparring-partner pour les Bleus. Henrik Larsen espère que ses 19 joueurs parviendront à rivaliser le plus longtemps possible contre Zidane et consor. Les Féroïens restent sur trois défaites consécutives lors de ces éliminatoires, contre la Suisse début juin, (1-3), contre l'Irlande dans la foulée (0-2) et contre Chypre il y a deux semaines (0-3). Avec un seul petit point en sept match (match nul 2-2 à Chypre il y a onze mois), les adversaires des Bleus n'ont toujours pas gagné le moindre match dans ce groupe et il est hors de question qu'ils se réveillent miraculeusement samedi. «Toutes les rencontres sont des matches pièges. Tant que le match n'est pas joué, on peut se dire que tout peut arriver. On prend ce rendez-vous très au sérieux. Cela serait stupide de faire un faux pas juste avant l'Irlande» admet Domenech. Effectivement, ce serait ballot…

Les déclarations :

Raymond Domenech, sélectionneur de l'équipe de France, dans L'Equipe : «Il faut gagner pour être tranquille le plus vite possible. Celui-là est le premier, pas le droit à l'erreur. Comme dans une Coupe. Si l'on ne gagne pas à Lens, l'Irlande deviendra un match amical.»

Gaël Givet, défenseur de l'équipe de France, sur le site de la FFF : «On n'a pas le choix Il reste quatre rencontres et si on désire aller en Allemagne, on doit tout gagner pour être maître de notre destin. Cela passe par les Iles Féroé. Sur le papier, c'est un adversaire qui semble plus» facile «à battre que l'Irlande, la Suisse ou Israël, mais il vaut 3 points comme les autres !»

Ludovic Giuly, milieu offensif de l'équipe de France, sur Football365 : «Le retour de Thuram, Zidane et Makelele change la donne. C'est important qu'ils soient là. Ils apportent leur expérience. Il y a beaucoup de respect envers eux mais on vit bien ensemble. Ce sont trois leaders. Ils essaient de donner confiance au groupe. Ils sont au sein du groupe et non à part. Cela se passe normalement.»

Les statistiques

Cinq comme le nombre de buts que l'équipe de France a inscrit depuis le début des éliminatoires, soit six matchs. C'est peu, très peu puisque les Bleus version Santini inscrivaient en moyenne quatre buts par match lors des qualifications pour l'Euro 2004. Espérons que les tricolores démarrent doucement, mais sûrement.

Du côté féroïen, la moyenne de buts encaissés par match est de 2,8. La plus grosse «valise» subie depuis le début de la compétition a eu lieu face à la Suisse le 4 septembre 2004 (6-0). Les fans des Bleus espèrent aussi compter les buts sur leurs doigts…et pourquoi pas les doigts des deux mains.

Au match aller, Ludovic Giuly avait ouvert le score en fin de première mi-temps (37'). Alors que l'on pensait l'affaire bien engagée, Patrick Vieira écopa d'un carton rouge au retour des vestiaires (55'). Heureusement, Djibril Cissé plia l'affaire en inscrivant le but de la victoire (0-2, 73').

L'option tactique

A l'heure actuelle, Raymond Domenech hésite toujours entre assurer la victoire face aux Féroé en alignant ses meilleurs atouts d'entrée ou économiser ses forces au maximum en prévision du rendez-vous à Dublin, mercredi. Cette deuxième option est tentante certes, mais elle entraînerait sans doute un changement tactique par rapport au match contre la Côte d'Ivoire. Au cours de ce match, la France avait évolué dans un 4-3-1-2 avec Zidane placé en vrai numéro 10. Si Zizou est laissé sur le banc, qui sera capable d'endosser le rôle de meneur de jeu ? Dhorasoo, qui a joué à ce poste avant de devenir un milieu relayeur ? Wiltord qui est capable de jouer comme un attaquant décroché derrière deux attaquants ? Les options ne manquent pas mais on peut penser que, face à une équipe extrêmement défensive, la présence de trois milieux défensif n'est pas indispensable. Un 4-4-2 plus classique devrait être choisi. Dans les cages, Grégory Coupet sera titulaire et Mickael Landreau sa doublure. En défense centrale, nous devrions retrouver Boumsong et Thuram. Une vraie incertitude concerne le nom du latéral gauche étant donné la frustration de William Gallas à l'idée d'évoluer encore à ce poste. Gaël Givet pourrait donc être aligné sur l'aile gauche tandis que Willy Sagnol semble indétrônable sur le côté opposé. La paire Vieira-Makelele devrait être alignée, comme au bon vieux temps, mais il est possible que le sélectionneur laisse l'un ou l'autre au repos. Cela permettrait à Vikash Dhorasoo d'être aligné, lui qui est excellent dans les petits espaces et qui a un profil plus offensif que les numéros 6 de Chelsea et de la Juve. Sur les côtés, Florent Malouda (à gauche) et Ludovic Giuly (à droite) devraient se voir confier la mission de dynamiter le coffre-fort adverse en percutant, dribblant, débordant et éventuellement en marquant. Enfin, même si Thierry Henry préfère être seul en pointe, il devrait être accompagné d'un autre attaquant. Sylvain Wiltord, dont l'entente avec le Gunner n'est plus à prouver, ou Djibril Cissé, très en verve en ce début de saison. Et donc, quid de Zidane ? Il serait logique que Raymond Domenech laisse son maître à jouer au repos mais le sélectionneur sait aussi qu'une contre-performance des Bleus sans Zizou ne lui serait jamais pardonnée. A suivre…

Les équipes possibles :

France : Coupet – Sagnol, Thuram, Boumsong, Givet – Giuly, Vieira, Dhorasoo, Malouda – Wiltord, Henry.

Iles Féroé : Knudsen – Johannesen, Hansen, J. Jacobsen, Olsen – Jorgensen, R. Jacobsen, Borg, Samuelsen, Flotum – Jonsson.

Les Bleus ne doivent pas négliger l'apéritif féroïen et penser déjà au plat de résistance irlandais qui aura lieu mercredi prochain. Un seul mot d'ordre : gagner !