Cette semaine, Claude Makelele est prêt à tout pour que la France aille en Coupe du Monde en Allemagne, et Grégory Coupet constate que sa place de titulaire est indéfectiblement liée à Fabien Barthez. Les déclarations d'entraîneurs jaloux (Jacques Santini), satisfaits (Freddie Shepherd), ou sereins (?) (Jean Fernandez). Sans oublier Rafael Benitez, Jérémy Janot, Laurent Fournier, Pierluigi Collina et Jens Lehmann.

Maxifoot vous recense un listing des 10 déclarations les plus intéressantes, pertinentes ou originales de la semaine. A ne pas manquer pour avoir un oeil complet sur toute l'actu de la semaine. Le but étant uniquement d'apporter un coup de projecteur, avec une certaine tonalité légèrement décalée, et non dans le but d'être satirique.

La fin justifie-t-elle réellement les moyens ?

Claude Makelele (Chelsea) - «Mais il ne faut pas dramatiser (…). A part l'Allemagne (qualifiée d'office), personne n'est dans une situation plus confortable. Ce n'est pas anormal que l'équipe de France n'ait pas dix points d'avance. (…) Maintenant, il faut gagner ces quatre matchs. C'est fondamental. On se moque de la manière, même s'il faut marquer de la main. L'essentiel est qu'on soit qualifiés. Comment on y sera parvenu ? Tout le monde l'aura oublié» .

Claude Makelele confie, lors d'une interview réalisée par Cédric Rouquette (l'Equipe), son point de vue sur la position de la France dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2006. Pour le confort de la situation, certaines équipes sont tout de même en positions plus favorables (Ukraine, Italie, Pays-Bas, voire Suisse…). Pour ce qui est de la manière, personne aujourd'hui n'a oublié «la main de Dieu» . Sommes-nous désespérés à ce point ? Achetons les arbitres alors, au moins ce n'est pas filmé…

Le talent et le travail ne sont parfois pas suffisants

Grégory Coupet (Lyon) - «Je ne crois pas que je le serai (titulaire) si la France se qualifie pour le mondial en Allemagne. A la télé, quand un gardien super balèze part en extension pour claquer un ballon qui filait pourtant au-dessus de la transversale, on parle de parade exceptionnelle. C'est pour moi le comble du ridicule» .

Coupet tire un constat lucide et teinté d'amertume lors d'une interview faite par France Football. Jusqu'à ce que Fabien Barthez prenne sa retraite (a priori en 2006), il risque d'être éternellement dans l'ombre du gardien de l'OM. Certes, ce dernier est exceptionnel, mais Coupet est également excellent. Il reconnaît volontiers de n'être probablement pas assez «spectaculaire» . Mais après tout, il est efficace et c'est tout ce qui devrait compter.

La jalousie est un pêché

Jacques Santini (entraîneur d'Auxerre) - «Si j'avais eu les résultats de Raymond Domenech, moi, je ne serais déjà plus à la tête des Bleus. Mais tant mieux s'il est encore là» .

Cette déclaration de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France, faite à France-Soir, manque assurément d'élégance. Envier ainsi son successeur n'est pas un sentiment très saint, et critiquer ses homologues ne rend pas meilleur.

Revenir après la trêve pour gagner

Jean Fernandez (entraîneur de l'OM) - «Cette place de dernier est anecdotique car nous avons un gros potentiel. Nous avons eu beaucoup de matchs depuis le début, nous n'avons pas encore dégagé une équipe-type, ni une véritable organisation. (…) Il faut surtout retenir que l'on est en Europe, ce n'était pas facile mais on l'a fait et bien fait. Maintenant, il faut rebondir en championnat» .

Raymond Domenech a fait des fidèles, la philosophie suisse «y a pas le feu au lac» a désormais d'autres adeptes, comme en témoigne l'interview de Fernandez sur le site officiel de l'OM. Certes, Marseille ne restera probablement pas longtemps dernier de la Ligue 1, mais il faudrait tout de même commencer à s'inquiéter avant que le retard sur les équipes de la première partie de Championnat ne soit irrattrapable.

Redescendre sur terre

Laurent Fournier (entraîneur du PSG) - «Cette défaite va peut-être nous faire du bien et nous permettre de nous remettre en question. (…)Nous allons profiter de la mini trêve pour se remettre au travail et redescendre sur terre. J'ai toujours dit qu'il fallait faire preuve d'humilité, mais samedi soir nous avons produit moins d'effort que Nice» .

Sur le site officiel du PSG, Laurent Fournier ne souhaite pas minimiser la défaite à domicile face à Nice (2-1). Il ne trouve aucune excuse à son équipe, et déplore des erreurs d'inattention. En dépit d'une troisième place au classement et d'un bon début de saison, Fournier ne veut pas prendre cette déconvenue à la légère, et espère bien revenir plus conquérant après la trêve.

Le libre jeu de la concurrence

Rafael Benitez (entraîneur de Liverpool) - «Un joueur doit ressentir la pression pour mieux se dépasser. Et il faut faire en sorte que la concurrence lui morde le cul. C'est la règle du jeu. Dans notre monde c'est même une règle de survie» .

Voici la théorie de Benitez sur la saine émulation entre les joueurs au sein d'un même effectif, rapportée dans les pages de l'Equipe magazine. Les paroles sont censées. Djibril Cissé reste donc au club grâce à ses deux buts inscrits lors de la victoire de son équipe (3-1) en Supercoupe d'Europe face au CSKA Moscou. Non, c'est plutôt parce que Michael Owen n'est pas venu. Cela ne marche pas sur ce coup là Monsieur Benitez.

Owen pour sauver Newcastle

Freddie Shepherd (entraîneur de Newcastle) - «Emmener Michael a Saint-James Park sera, avec la signature d'Alan Shearer, comme mon plus grand moment de fierté depuis que je suis à Newcastle United. Les supporteurs de Newcastle aiment les attaquants et Michael est un fantastique buteur. C'est quelqu'un autour de qui nous aimerions articuler notre équipe et nous espérons qu'il pourra nous aider à apporter le succès au club» .

Newcastle espère probablement qu'en revenant en Angleterre, Owen retrouvera peut être l'efficacité qu'il avait avec Liverpool (158 buts en 297 matchs). Espérons le pour les supporters, car les Magpies sont très mal partis cette saison. Une élimination au deuxième tour de la Coupe Intertoto par le Deportivo la Corogne, et un seul petit point en quatre rencontres de Championnat, sans avoir marqué le moindre but.

Un petit pourtant grand

Jérémy Janot (St-Etienne) - «J'ai entendu des dizaines de fois que je ne ferais jamais carrière, que j'étais trop petit, que ça ne passerait pas au haut niveau. (...) Je compense par une détente plus grande que celle d'un gardien de 1,90 m. Au total, les avantages et les défauts de ma taille s'équilibrent» .

Tel qu'il le déclare dans une interview pleine d'humilité réalisée par France Football, réussir au poste de gardien de but du haut de ses 176 centimètres ne fut pas évident. Mais Janot a prouvé ses qualités dans les cages des verts. Spectaculaire, efficace et plein d'abnégation, Janot a atteint le nombre impressionnant de 1 411 minutes d'invincibilité à domicile. Belle performance !

Rendre son sifflet

Pierluigi Collina (arbitre en Italie) - «J'ai décidé de me démettre de l'AIA (l'Association Italienne des arbitres). J'ai pris cette décision après 28 ans de service, et à la fin nous sommes tous perdants (…). Si l'on ne fait pas confiance aux arbitres, ce n'est pas la peine de continuer» .

Pierluigi Collina a déclaré, lors d'une conférence de presse qu'il avait lui-même convoquée à Viareggio, qu'il démissionnait de ses fonctions. A 45 ans, après avoir obtenu une dérogation pour officier un an de plus que l'âge limite en Italie, Collina n'a pas voulu se plier à l'ultimatum de l'AIA (renoncer à son parrainage avec Opel, sponsor du Milan AC). Il rend donc son tablier pour garder les précieux revenus de son contrat avec la marque automobile, en évitant du même coup une relégation en Série B en guise de sanction.

Le principal est d'avoir confiance en soi…

Jens Lehmann (Arsenal) - «Je suis sûr que je serai dans la cage. (…) Depuis trois ou quatre ans, j'ai un niveau de jeu constant. Cela va payer» .

A 35 ans, le gardien d'Arsenal montre une confiance insolente (qui va probablement encore envenimer ses rapports avec Oliver Khan), lors d'une déclaration au quotidien allemand Bild. Il a semble-t-il oublié qu'être constant ne signifie pas forcément être compétent. Lehmann est-il assez fort pour prendre la place du monument de la mannschaft Khan ? La décision appartient à Jürgen Klinsmann, le sélectionneur de l'équipe d'Allemagne.

A la semaine prochaine !