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Vikash Dhorasoo, nouvel élan a Paris
Par Vincent Rouze - Le Portrait De La Semaine, Mise en ligne: le 28/07/2005 à 21h23
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Vikash Dhorasoo fait parti avec Bonaventure Kalou des recrues phares du Paris-Saint-Germain. Sa modestie, son élégance et son jeu flamboyant doivent donner un nouvel élan au club de la capitale. Sans doute devra-il mener le jeu de PSG, et donner plus de plaisir aux supporters. Portrait d'un joueur sur lequel l'équipe de France et les Parisiens fondent beaucoup d'espoirs.

Le HAC lance sa carrière

Originaire de l'île Maurice, Vikash Dhorasoo est né le 10 octobre 1973 à Harfleur, près du Havre. Cela tombe bien puisque c'est au Havre qu'il débute dans le football. Il suit une formation où il impressionne déjà. En 1993, le jeune homme alors âgé de 17 ans fait ses grands débuts en L1. Hasard ou pas, son premier match se déroule contre l'un des plus grands clubs français de tous les temps, l'AS Saint-Etienne, le 11 août 1993. Pour sa première saison, il ne joue que sept matches, histoire de s'adapter. Mais dès l'année suivante, le petit lutin haut de son mètre soixante huit s'impose comme un titulaire indiscutable, et régule parfaitement le jeu havrais. Au bout de 5 saisons passées au HAC et 137 rencontres de L1, le milieu de terrain comprend qu'il est temps de s'en aller. Mais son dernier match à Jules-Déchaseaux n'est pas sans émotion. Remplacé et ovationné par tout le stade, Dhorasoo s'écroule et s'effondre sur le banc, en larmes. Il faut dire qu'en 5 ans, il est parvenu à maintenir le club en L1. A seulement 22 ans, le football français le considère comme l'un de ses plus grands espoirs.

C'est donc à Lyon que l'ancien havrais décide de s'épanouir. L'entraîneur de l'époque s'appelle Bernard Lacombe, et le président, un certain Jean-Michel Aulas. Ce dernier affirme ses ambitions haut et fort, il veut faire de Lyon le plus grand club de France dans les années à venir. Le Normand est donc chargé de faire grandir le club. Chose qu'il réussit à merveille, dirigeant de mains de maître le jeu lyonnais. Car ce joueur sait se sacrifier. Utilisé derrière les attaquants sur les phases offensives, Vikash doit redescendre afin de récupérer les ballons au milieu. Son abattage sur le terrain reste impressionnant pour un joueur de ce gabarit. Il court partout, aussi bien dans la largeur que sur la longueur, et surtout ne perd quasiment aucun ballon. Roger Lemerre le sait, et le sélectionne en équipe de France pour la première fois, le 27 mars 1999 contre l'Ukraine (0-0), match qualificatif pour l'Euro 2000. Le mercredi 9 juin 2000, Dhorasoo joue son deuxième match parmi les Bleus, dans une rencontre sous tension face à Andorre. Zidane absent, il doit le remplacer. Mais ses coéquipiers, qui ne le connaissent pas vraiment, semblent ne pas vouloir lui faire de passes. Au bout du compte, Christophe Dugarry se fait expulser mais Franck Leboeuf donne la victoire aux Français sur pénalty (1-0). La France l'a échappé belle, l'élimination pour l'Euro 2000 n'est pas passée loin. Dès lors, le Lyonnais ne reviendra plus en équipe de France pendant 5 ans.

L'embrouille Santini l'expédie à Bordeaux

En 2000, Jacques Santini prend les reines de Lyon et devient l'entraîneur à la place de Bernard Lacombe, lequel passe directeur sportif. Le numéro 10 fait toujours parti des plans du nouveau coach. En championnat, Lyon décolle et bataille avec Nantes pour le titre de Champion. Mais ce sont les Canaris qui sont sacrés, les Gones échouant à une longueur. Cependant, Nantes reste le seul vainqueur du championnat à avoir bénéficié de la victoire à trois points. En effet, si l'ancienne formule s'était appliquée (victoire à deux points), Dhorasoo aurait été champion de France. Peu importe, le Rhodanien se rattrape en remportant son tout premier trophée, la Coupe de la Ligue. Lyon gagne sur le fil 2-1 aux prolongations face à Monaco, grâce à un but de Müller. Deuxième du championnat et une Coupe de la Ligue en poche, on pourrait penser le meneur de jeu comblé. Mais ce n'est pas le cas. Durant toute la saison, ses relations avec Santini se sont révélées désastreuses. Lors du match de Ligue des Champions à Gerland contre Arsenal (0-1), Vikash réalise une partie quasi parfaite. Inexplicablement, le coach décide de le sortir sous les sifflets de la foule, qui ne comprend pas ce choix. Dans les vestiaires, le Normand explose. Il est furieux et le fait savoir. Hélas, ses coéquipiers n'apprécient guère, le jugent trop intellectuel et trop à l'écart du groupe. Son comportement agace et un départ devient inévitable.

Contraint à l'exil, Bordeaux se fait un plaisir de l'accueillir en prêt. Elie Baup l'utilise sur le côté droit, lui demandant de servir devant le portugais, Pedro Miguel Pauleta. Mission parfaitement réussie puisque l'Aigles des Açores termine cette année là meilleur buteur du championnat, auteur de 20 réalisations. Hélas, les Girondins ratent de peu la Ligue des Champions, terminent quatrièmes, mais remportent la Coupe de la Ligue. Le prêt touchant à sa fin, le Bordelais doit retourner à Lyon. Edmilson facilite sa réintégration, Peguy Luyindula aussi. Grégory Coupet et Sonny Anderson, avec qui il était fâché, entèrent la hache de guerre. Quant à Paul Le Guen, promu nouvel entraîneur, il ne voit aucun inconvénient à faire jouer Dhorasoo. Dès lors, la saison de son retour est grandiose. Vikash joue milieu défensif, aux côtés de Philippe Violeau. Le Guen décide de l'aligner à ce poste pour qu'il puisse partir de plus loin lors de ses rushs offensifs. Très efficace, Lyon est champion pour la deuxième fois de suite, et l'ancien havrais pour la première fois de sa carrière. La saison suivante n'en n'est pas moins fantastique. Bien qu'il entame l'année sur le banc, barré par Diarra, Essien et surtout Juninho, repositionné en milieu défensif, le Français revient en force durant la seconde partie de la saison. Lyon se qualifie pour la première fois en quarts de finale de Ligue des Champions, et remporte un troisième titre de Champion. Sur ce, Dhorasoo, en fin de contrat, quitte le club pour rejoindre le Milan AC. Comme pour son dernier match au HAC, une ovation lui est réservée par Gerland. Un grand moment d'émotion.

Milan et Paris, les deux clubs de ses rêves

A 31 ans, le petit bonhomme réalise un des ses plus grands rêves : jouer au Milan AC. Au final, la saison n'est pas exceptionnelle. En effet, les Rossoneri aiment avoir un banc rempli de très grands joueurs. Dhorasoo en fait parti, de même que Rui Costa. Malgré d'excellentes performances lors de ses titularisations, et les éloges faites par les supporters et Silvio Berlusconi, l'entraîneur Carlo Ancelotti le considère toujours comme un joueur de l'équipe bis. De plus, pour ne pas arranger ses affaires, l'ancien lyonnais se blesse au tibia durant sa meilleure période. L'international ne regrette pas son choix et ressort grandi de sa saison au Milan. Il remporte la Coupe d'Italie, mais surtout est à nouveau sélectionné en équipe de France par Raymond Domenech. Ce dernier ayant remplacé Jacques Santini, les Bleus redeviennent accessibles. Car Santini, rancunier, s'est entêté à écarter l'un des meilleurs joueurs du championnat de France les années précédentes. Le Milanais effectue donc son retour contre les Iles-Féroé, le 2 septembre 2004 (2-0). Surtout, il fait montre de toute sa classe le 2 février 2005 contre la Suède, s'imposant comme le nouveau meneur de jeu des Bleus. Depuis ce jour, toute l'équipe de France compte sur lui pour espérer se qualifier au Mondial 2006, en Allemagne. Nul doute que Raymond Domenech l'utilisera, d'autant que le Milan AC vient de céder le joueur au… PSG.

Après des négociations de longue durée, Paris est parvenu à arracher le Français du Milan AC. Incontestablement l'un des meilleurs coups de ce mercato d'été. L'entraîneur Laurent Fournier se montre d'ailleurs aux anges. «C'est une excellente nouvelle pour le club, les joueurs et les supporters. Un international français fort d'une grande expérience rejoint le PSG et va donc apporter toute son expérience au groupe» s'est-il réjoui. «Dès que son nom a été évoqué par Pierre Blayau et Jean-Michel Moutier j'ai de suite été emballé. Vikash va tirer le groupe vers le haut, c'est donc que du bonheur !» a affirmé le technicien parisien. Dhorasoo, lui, est ravi. «C'est un choix sportif mais aussi de vie. Mon coeur m'a guidé. Je voulais avant tout venir au PSG, apporter quelque chose au club et à l'équipe. Je veux vivre une grande saison» . A priori, le néo-parisien devrait évoluer dans une position axiale, soit en milieu défensif, soit en meneur de jeu derrière les attaquants. Mais bien entendu, le joueur de la capitale peut combler tous les postes du milieu de terrain, et remplacer Rothen à l'occasion en cas de blessure. En outre, Vikash Dhorasoo portera le numéro 10, celui qui appartenait dans le temps à l'immense Rai. Même s'il ne lui ressemble pas du tout physiquement, on peut établir un parallèle avec un autre grand brésilien du PSG, Valdo. Et si Dhorasoo prenait le même chemin ? En tout cas, le nouveau président Pierre Blayau compte sur lui et sur tous les autres pour viser la première place.

Finalement, Dhorasoo n'a connu que cinq clubs dans sa carrière : Le HAC, Lyon, Bordeaux, Milan, et maintenant Paris. Dans chacun d'entre eux, il a toujours réussi à bien jouer, même s'il n'est pas parvenu à s'imposer au Milan AC. Mais à Paris, il ne devrait avoir aucun mal à trouver sa place. De quoi faire rêver les supporters du PSG.



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