Monaco s'est relancé dans la course à la Ligue des champions en disposant de Lillois sérieux mais frileux en match décalé de la 32ème journée (2-0). Squillaci puis Adebayor ont ainsi redonné l'espoir aux Monégasques, qui reviennent à une longueur des Nordistes.

Les enjeux de la rencontre

Si les Monégasques portent toujours le deuil du Prince Rainier, ils n'ont pas encore tiré un trait sur la deuxième place du championnat, directement qualificative pour la Ligue des champions. Troisièmes à quatre points des Lillois, les hommes de Didier Deschamps espèrent donc profiter de cette rencontre à domicile pour revenir sur les talons des Nordistes mais aussi pour se détacher de Marseillais à l'affût, avec une seule longueur de retard. «Il y a eu beaucoup de matches cette saison et certains joueurs commencent à être un peu fatigués. Le coach a la possibilité de faire tourner. Mais tout le monde est concerné pour accrocher cette deuxième place» assure Gaël Givet, conscient que l'absence de blessés dans le groupe monégasque pour ce duel au sommet procure au club du Rocher un bel avantage. Seul Patrice Evra, suspendu, sera en effet absent.

Côté lillois, le soleil est au beau fixe. Trois victoires lors des trois dernières rencontres, 12 buts inscrits, seulement deux encaissés, de quoi permettre aux hommes de Claude Puel de retrouver une deuxième place qu'ils connaissent bien et de conserver quatre points d'avance sur leurs adversaires du soir. La pression n'est donc pas de mise. Une victoire et les Nordistes seraient sur la voie royale de la Ligue des champions. Une défaite et leurs espoirs ne seraient pas pour autant réduits à néant. «Si nous avons le bonheur de les battre chez eux, je pense qu'on aura fait un grand pas vers la Ligue des Champions. Ils seraient à sept points. Cela serait magnifique. Tout peut arriver» confirme ainsi Nicolas Fauvergue. Reste que Claude Puel, qui aura certainement un pincement au coeur en retrouvant le club où il a passé 25 ans, devra faire sans Dante et Odemwingie, blessés et Chalmé, suspendu.

Les faits marquants de la rencontre

- Première opportunité pour les hommes de Didier Deschamps qui obtiennent un bon coup-franc, à 30 mètres, légèrement sur la droite. Plasil le tire mais trouve les poings de Tony Sylva (2').

- Sur un corner de Maicon, Brunel manque son dégagement et redonne involontairement le ballon au Brésilien qui centre alors pour Plasil, à l'entrée des 16 mètres. Le Tchèque reprend de volée mais voit son tir échouer à quelques centimètres du poteau droit de Sylva (5').

- Enfin la première grosse occasion du match ! Saviola côté gauche centre pour Plasil qui remise sur Camara. Malheureusement pour les Monégasques, le Sénégalais bien qu'esseulé dans la surface, reprend le ballon de demi-volée en déséquilibre et dévisse sa frappe (31').

- Le but de la délivrance pour le club de la Principauté ! A 30 mètres des buts, dans l'axe, Chevanton, à peine entré en jeu, tire un bon coup-franc que Squillaci, démarqué, reprend de la tête sans que Sylva y puisse quoique ce soit (1-0, 66').

- Lille proche du K.O. ! Chevanton à la manoeuvre côté gauche, tire un corner au premier poteau. Sylva tente de s'en saisir mais relâche le ballon qui atterrit dans les pieds d'Adebayor. Mais le Togolais ne parvient pas à exploiter l'erreur du portier lillois (72').

- Et de deux pour Monaco ! Chevanton, encore lui, récupère le ballon sur la droite puis remet pour Adebayor qui ajuste Sylva et double la mise à bout portant (2-0, 90+4).

La prestation des Monégasques

Dominateurs quasiment tout au long de la rencontre, les hommes de Didier Deschamps ont toutefois peiné à enflammer le match. Car s'ils ont fait le jeu, prenant bien plus d'initiatives que leurs adversaires, il leur a fallu du temps pour se démontrer véritablement dangereux. La faute à une bonne organisation défensive lilloise mais également à une fatigue qui semblait peser lourd dans les jambes. Visiblement libérés par leur but peu après l'heure de jeu, les Monégasques ont ensuite multiplié les actions offensives plus percutantes, profitant d'une qualité technique retrouvée et d'un bon pressing exercé plus efficacement en seconde période. Solides, sereins, concentrés, les Monégasques ont finalement géré tranquillement leur fin de match, laissant les hommes de Claude Puel tomber dans un faux-rythme leur permettant de crucifier leurs adversaires en toute fin de match.

Difficile de juger de la prestation de Flavio Roma tant le gardien monégasque n'aura pas eu beaucoup de travail. Car à l'image de sa défense, le portier italien a été relativement tranquille. Peu occupés en défense, certains en ont donc profité pour s'occuper en attaque. Maicon s'est ainsi souvent aventuré au-delà de sa surface sans que toutes ses montées soient couronnées de succès. Squillaci a quant à lui utilisé ces talents offensifs à bon escient, marquant le but libérateur. Le milieu de terrain a, quant à lui, paru plus endormi, à l'image d'un Javier Saviola qu'on aura peu vu. Enfin, l'attaque n'aura pas été des plus efficaces jusqu'à l'entrée d'Ernesto Chevanton, véritable déclencheur. A l'origine des deux buts monégasques, l'entrée de l'Uruguayen a été, comme souvent, décisive. Technique, volontaire il reste le détonateur monégasque, le sauveur des situations «désespérées» …

La prestation des Lillois

Pourtant adepte du beau jeu, les Lillois n'ont pas brillé par leur volonté offensive au Stade Louis II, dimanche soir. Se concentrant davantage sur leurs tâches défensives avec l'espoir de profiter d'une bonne situation de contre, les Nordistes ont fait jeu égal avec leurs adversaires en première période mais ont peu à peu reculé en seconde. Mis sur le reculoir, récupérant assez loin des buts monégasques ils ont ensuite peiné à sortir de manière efficace et à développer de véritables actions dangereuses. Difficile alors de se procurer une quelconque occasion de but en seconde période et encore plus de revenir au score. Dommage pourtant pour les hommes de Claude Puel qui aurait peut-être pu espérer un meilleur sort s'ils avaient passé la vitesse supérieure. Mais comme anesthésiés par leurs adversaires, ils n'ont su trouver la faille à aucun moment.

Globalement performant au cours du match, Tony Sylva, le portier lillois, a pourtant peiné à quelques reprises et a bien failli précipiter un peu plus les siens dans la défaite sur un ballon relâché dans la surface de réparation. Devant lui, la défense nordiste n'a pas été pilonnée par les flèches monégasques et a globalement tenu le coup, ne s'inclinant que sur coup de pied arrêté puis en fin de match, privée de deux de ses éléments, Tafforeau, blessé puis Tavlaridis expulsé. Au milieu de terrain, les joueurs se sont montrés solides mais n'ont pas su allumer la flamme qui aurait apporté la petite étincelle offensive. Jean II Makoun et Mathieu Bodmer (par ailleurs fautif sur le but de Squillaci) notamment, n'ont pas réussi à dynamiser et à accélérer l'entrejeu. Enfin l'attaque a surtout brillé par son absence. Etincelant ces derniers temps, Matt Moussilou a semblé totalement éteint et n'a pas vraiment pesé sur la défense rouge et blanche.

Mauvaise opération pour les hommes de Claude Puel qui voient revenir les Monégasques sur leurs talons. Reste que cette défaite ne ruine pas pour autant leurs espoirs de Ligue des champions mais qu'il leur faudra réussir un bon résultat le week-end prochain face à Paris pour récupérer les points perdus dimanche soir. De leur côté, les Monégasques se sont totalement relancés, laissant les Marseillais à quatre longueurs…

La fiche technique

Monaco 2 – 0 Lille (0-0)
Au Stade Louis II
Arbitre : M. Kalt

Buts : Squillaci (72’), Adebayor (90+4)

Avertissements : Bernardi (33’) - Tafforeau (24’), Bodmer (31’), Tavlaridis (45’ et 90+1)

Les équipes :

Monaco : Roma – Rodriguez, Maicon (Modesto, 81’), Squillaci, Givet – Bernardi, Zikos, Plasil, Saviola – Camara (Chevanton, 56’), Adebayor

Lille : Sylva – Tafforeau (Vitakic, 27’), Angbwa, Tavlaridis, Schmitz – Brunel (Dernis, 74’), Landrin (Audel, 74’), Makoun, Dumont – Bodmer, Moussilou