L'OL ne jouera pas les demi-finales de la Ligue des Champions. Les Lyonnais ont été éliminés par le PSV Eindhoven aux tirs aux buts, après avoir mené au score pendant une mi-temps (1-1, 4 tirs aux buts à 2). C'est donc l'équipe de Guus Hiddink qui jouera pour une finale face au Milan AC. Quant aux Gones, ils devront encore attendre avant de se faire un vrai nom en Europe.

Les enjeux

Faire de ce match un moment historique de l'histoire du club : voilà le défi qui attend ce soir l'Olympique lyonnais sur la pelouse du PSV Eindhoven, avec à la clé une place en demi-finales de la Ligue des Champions. Tenus en échec au match aller à Gerland (1-1), les Gones n'auront pas le droit au faux pas au Philips Stadion. Il faudra, pour passer, gagner sur n'importe quel score, ou obtenir un match nul en ayant inscrit au moins deux buts. Une tâche compliquée qui a le mérite d'éviter toute tergiversation, puisque les joueurs de Paul le Guen devront marquer pour avoir leurs chances. «Le résultat de l'aller nous a un peu refroidis mais tout le monde ici est convaincu que le potentiel de l'Olympique lyonnais est supérieur à celui du PSV, équipe qui n'est pas imbattable à domicile» , estimait Grégory Coupet dans l'Equipe. Certes, mais prudence tout de même, d'autant que le PSV n'a pas l'intention de passer son temps à défendre. «Le nul blanc ne sera pas notre obsession. L'idéal sera de marquer car Lyon marque quasiment toujours un but à l'extérieur» , prévenait Guus Hiddink, l'entraîneur batave, interrogé par l'AFP. Pour cette rencontre, l'OL mettra sur pied son équipe type, mais devra faire sans Pierre-Alain Frau, dont le claquage à l'entraînement mardi le privera de terrains jusqu'à la fin de la saison. Côté hollandais, tout le monde sera également sur le pont parmi les titulaires habituels. Seul De Jong, attaquant absent de longue date, manquera à l'appel chez les locaux.

Les temps forts

- But de Wiltord ! Dès la 9ème minute, sur la première occasion du match ! Malouda centre pour Govou, mais Bouma repousse dans l'axe. Le ballon parvient à Wiltord, qui s'avance sans opposition et frappe puissamment du droit à l'entrée de la surface. Gomes ne peut que ralentir le ballon qui finit au fond des buts. Ca ne pouvait pas mieux débuter pour l'OL (0-1, 9').

- Bon contre de Wiltord, qui déborde côté gauche et centre à ras de terre pour Malouda. Gomes doit se détendre pour devancer le Guyanais (14').

- Les Lyonnais reculent dangereusement, mais les Bataves n'en profitent pas. Ooijer de la tête, puis Park de loin n'inquiètent pas Coupet (21').

- OUF ! Venegoor of Hesselink, seul dans la surface suite à une erreur de jugement de Caçapa, rate son contrôle. Le PSV pousse, et l'OL souffre (39').

- Bon centre de Réveillère pour Govou, qui est un poil trop court pour reprendre ce ballon chaud (42').

- Le PSV égalise. Van Bommel joue vite un coup franc et met dans le paquet. Abidal repousse de la tête sur Alex, qui a tout le temps de contrôler de la poitrine et de fusiller Coupet de volée, de près (1-1, 49').

- Sur un corner bafouillé par la défense du PSV, Cris frappe mais le ballon est sauvé sur la ligne par la défense. Sur le corner suivant, Cris, encore lui, tente un retourné qui passe juste à côté (71').

- Grosse occasion pour le PSV. Van Bommel décale Beasley, idéalement placé à droite de la surface. Coupet ne peut détourner son centre, mais Caçapa parvient à dévier en corner (84'). Les deux équipes joueront la prolongation (84').

- Sur un ballon perdu par Cris, Cocu tente une frappe excentrée qui frôle le premier poteau de Coupet (95').

- Incroyable M. Nielsen, qui oublie un penalty indiscutable pour une faute de Gomes sur Nilmar, qui l'avait devancé. C'est ahurissant. L'arbitrage du Danois est par ailleurs très moyen (99').

- Juninho peut enfin frapper des 20m. Ce n'est pas cadré (103').

- Park, à 20m, élimine Essien et frappe. Juste à côté. Deux minutes plus tard, Van Bommel frôle le cadré sur un coup-franc puissant des 20m (107').

- Rien n'a été marqué. Ce match se finira donc aux tirs aux buts (120').

- Essien et Abidal échouent sur Gomes, alors que seul Beasley manque son essai face à Coupet. Robert inscrit le tir au but qui qualifie son équipe. Quelle déception pour l'OL !

La prestation du PSV

Cette équipe donnera sans doute du fil à retordre au Milan AC. Face aux robustes Néerlandais, l'OL n'a jamais réussi à développer son jeu si chatoyant depuis le début de la compétition. Pourtant, tout avait mal commencé pour Van Bommel et les siens. Mis dos au mur par le but précoce de Wiltord, les Bataves ne se sont jamais affolés, soumettant les Gones à une pression constante, même si les occasions de but ne furent pas légion. Mais cette équipe est réaliste, et l'a prouvé une fois de plus en égalisant sur la première occasion digne de ce nom, grâce à la malice de Van Bommel et à l'adresse d'un Alex décidément en réussite devant le but dans cette C1. Après avoir rétabli une égalité parfaite entre les deux équipes, les joueurs de Guus Hiddink ont desserré l'étreinte, laissant les Lyonnais ressortir plus facilement tout en les contrôlant jusqu'à la fin du temps réglementaire. La première mi-temps de la prolongation fut autrement plus difficile, et le PSV a eu très chaud en voyant M. Nielsen leur épargner un penalty pourtant évident. La deuxième partie fut beaucoup plus convaincante, et les Nérlandais se sont créés quelques occasions, sans parvenir à faire la différence. Apparemment moins éprouvés physiquement que les Gones, ils ont montré plus de lucidité aux tirs au buts pour se qualifier. Le PSV s'en est sorti de justesse, mais il fallait être solide pour éliminer un OL qui avait de grandes ambitions dans cette compétition.

En difficultés au match aller, Gomes a fait cette fois-ci un match plus convaincant, et s'est montré décisif aux tirs aux buts après avoir eu un match relativement tranquille. Il ne pouvait pas grand chose sur le but de Wiltord. En défense, Ooijer a mis Malouda au supplice, multipliant les petites fautes à 40m du but. Il aurait mérité un carton, mais le solide Batave a rempli sa mission. Très bon match d'Alex, buteur, et qui a compensé les hésitations d'un Bouma malheureux sur le but et peu à l'aise dans ses relances. A gauche, Lee a totalement contrôlé Govou, et a fait souffrir les Lyonnais sur des contres bien menés. Au milieu de terrain, Van Bommel, très provocateur, a amené le but sur un coup-franc rapidement joué, et a orienté le jeu à merveille. Match plus discret, mais bon travail de sape de Vogel et Cocu. Park a comme d'habitude été partout, et a mieux terminé le match qu'il ne l'avait débuté. Preuve d'une endurance exceptionnelle. Farfan a mis Abidal en difficultés. Enfin, discret et moins souverain dans les airs qu'à l'aller en pointe, Venegoor of Hesselink a laissé sa place à un Beasley bien plus percutant, qui a fait souffrir le même Abidal.

La prestation de Lyon

Quelle frustration ! Les Lyonnais avaient les moyens de passer ce tour, c'est évident. Mais il aurait fallu plus de lucidité dans les actions offensives, moins de ballons bêtement perdus dans la relance, et un arbitre mieux inspiré dans ses choix, souvent très contestables. Mis sur orbite par le but de Wiltord, les Gones avaient fait le plus dur. Mais jusqu'au début de la seconde période, ils ont eu un mal fou à éloigner le cuir de leur camp, multipliant les imprécisions dans les remontées de balle. Et à force de voir sans cesse leurs adversaires revenir les mettre sous pression, ils ont fini par craquer en début de seconde période. Volontaires, les Lyonnais ont par la suite repris les choses en main, se montrant plus présents au milieu de terrain et réinvestissant le camp néerlandais, sans réussite toutefois. Le dernier geste fut trop imprécis, seules deux occasions de Cris sur coup de pied arrêté venant mettre le danger sur le but de Gomes. Plus percutants au début de la prolongation, les Lyonnais ont failli obtenir un penalty, et ont eu le monopole du ballon, mais n'ont pas trouvé la faille. Ils ont par la suite souffert jusqu'à la fin de la rencontre, et ont été trahis par les tirs aux buts trop mous d'Essien et d'Abidal. L'OL finit donc cette brillante campagne européenne sur une élimination qui leur laissera longtemps un goût amer. Quasi-assurés d'un quatrième titre de champion de France, les hommes de Paul le Guen voient filer une qualification historique pour les demi-finales. A charge de revanche…

Comme au match aller, Coupet n'a quasiment rien eu à faire. Et comme au match aller, le gardien lyonnais a encaissé un but imparable. Il n'a ensuite rien pu faire lors des tirs aux buts, son arrêt devant Beasley n'ayant finalement servi à rien. En défense, match difficile d'Abidal face à Farfan puis Beasley. Averti très tôt dans la rencontre, le latéral gauche, s'il a souffert parfois face à leur vivacité, n'a pas commis d'erreur et a gardé son couloir tant bien que mal. De l'autre côté, Réveillère s'est parfois fait passer par Lee, mais a rarement été pris en défaut par Park. Les deux latéraux ont de plus souffert de la comparaison avec Lee et Ooijer, dont l'apport offensif fut bien supérieur au leur. Un match mitigé, donc. Cris et Caçapa (un peu moins) ont bien tenu l'axe central, faisant très peu de fautes, mais ont été surpris comme les autres sur la fourberie de Van Bommel. Au milieu, Diarra a été chahuté, a souffert physiquement, mais a fait preuve d'une volonté et d'un engagement impressionnants. Essien a beaucoup travaillé à la récupération, mais a été très discret dans le jeu, tout comme Juninho, jamais en bonne position de frappe et invisible en première mi-temps. Sur leurs ailes, Govou et Malouda n'ont jamais pu faire la différence, contrairement à Wiltord, buteur et très actif en début de match, avant de s'éteindre progressivement. Entrés en jeu, Nilmar et Ben Arfa n'ont pas laissé la même impression. Le Brésilien s'est bien battu, et aurait mérité d'obtenir ce penalty. En revanche, le jeune Hatem a fait une entrée catastrophique, s'obstinant à dribbler au lieu de jouer collectivement, et perdant pas conséquent tous les ballons qu'il a eu à négocier. Il y avait pourtant de bons coups à jouer, mais le jeune prodige a cruellement manqué d'esprit d'équipe. Un défaut majeur qu'il devra vite corriger s'il veut rester sur la pente ascendante.

Lyon quitte donc la compétition aux portes des demi-finales, laissant le PSV en découdre avec le Milan AC. Cette déception ne fera pas oublier les superbes prestations qu'ont offert les Gones face à Fenerbahçe, à Manchester, au Sparta Prague et surtout au Werder Brême. L'autre demi-finale mettra aux prises deux clubs anglais, Liverpool ayant réussi l'exploit d'éliminer la Juventus de Turin (0-0, 2-1 à l'aller). Lyon s'arrête, mais la Champion's League continue.

La fiche technique :

PSV Eindhoven 1–1 Lyon (PSV vainqueur 4 t. a. b. à 2)
Au Philips Stadion
Arbitre : M. Nielsen
Buts : Alex (49’) / Wiltord (9’)
Tirs aux buts : Réussis par Van Bommel, Ooijer, Bouma et Robert, raté par Beasley pour le PSV. Réussis par Juninho et Ben Arfa, ratés par Essien et Abidal pour Lyon.
Avertissements : Venegoor of Hesselink (29’) / Abidal (11’), Cris (21’)

Les équipes :

PSV Eindhoven : Gomes – Ooijer, Alex, Bouma, Lee – Cocu, Vogel, Van Bommel – Park, Farfan (Robert, 85’), Venegoor of Hesselink (Beasley, 56’).

Lyon : Coupet – Réveillère, Cris, Caçapa, Abidal – Diarra, Essien, Juninho – Govou (Ben Arfa, 87’), Wiltord (Nilmar, 94’), Malouda