Une superbe frappe de Pauleta dans les ultimes minutes de la rencontre, permet au PSG de s'imposer au Parc des Princes pour la seconde fois consécutive (1-0). Retour sur une rencontre demeurée bien trop terne avec Maxifoot !

Les enjeux de la rencontre

Éliminé de la coupe de France, le PSG ne vise plus modestement que le maintien en Championnat. Pourtant, comme le rappelle Selim Benachour dans le programme du soir destiné aux supporters, «on a fait tout un fromage concernant le maintien du PSG, mais nous ne sommes qu'à trois points du septième Toulouse. En cas de victoire, nous pouvons effectuer un bond au classement.» En attendant de si folles espérances, le PSG doit se méfier d'un adversaire qui se bat également pour échapper à la zone rouge. Les deux formations ne sont séparées que de trois points, avec une différence de buts très proche (-4 contre -5). Au match aller, les coéquipiers de Jérémy Toulalan s'étaient imposés grâce à un penalty à l'ultime minute de la rencontre (1-0). A l'époque, les deux équipes se trouvaient déjà confrontées à une situation périlleuse. Le spectacle était de qualité. «Sur le terrain il n'y aura pas de cadeau. Nous ne viendrons pas pour regarder le PSG se réveiller. J'aimerai me montrer plus décisif et peser davantage sur le jeu» , déclarait d'ailleurs avec enthousiasme l'international espoir. Paris s'en trouve prévenu. Il reste à convaincre les supporters qui ne garnissent plus autant le Parc des Princes. «Il faudra absolument qu'ils nous soutiennent, même si le début de la rencontre est difficile.» Paris cherche à remettre les pendules à l'heure, après un match disputé à huis clos contre Bastia, soldé d'une victoire suite au penalty de Benachour. A noter qu'aux abords du Parc des Princes, les accès ont semblé encore plus sécurisés et contrôlés que d'accoutumée.

Les temps forts

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ceux-ci se voulurent trop peu nombreux, devant deux équipes très fébriles et peu entreprenantes.

- Le PSG se procure une véritable occasion de but après dix premières minutes de jeu crispées. Sur l'aile droite, Pancrate jaillit, puis accélère. Il centre en profondeur au-delà du second poteau. Le ballon trouve le pied de Rothen qui tente sa chance. Landreau s'offre une première parade décisive. Le ballon reste en jeu. L'arbitre laisse jouer. Pauleta trouve Reinaldo qui ajuste une reprise de volée trop enlevée. La défense nantaise était aux abois (10').

- Beaucoup plus tard, les Nantais trouvent de quoi se motiver, avec une tentative de Diallo qui ne cadre pas sa reprise, à l'issue du centre de Quint (26'). Dans l'ensemble, les deux formations ne semblent toujours pas oser animer la rencontre et prendre des risques.

- Deuxième parade décisive de la soirée pour Landreau ! Rothen décale pour Semak qui se rapproche du but dans l'axe, avant d'ajuster une lourde frappe cadrée. Le portier nantais s'envole pour écarter le danger en corner (31'). Le russe montre enfin de quoi il peut être capable.

- A la pause, les supporters ne cachent pas leur mécontentement. Ils assistent à une petite rencontre. Nantes n'ose pas bousculer assez la défense du PSG, alors qu'il y a de quoi prendre à revers la défense.

- Coup franc pour Keseru ! Le Roumain adresse une bonne frappe, mais celle-ci passe à droite du poteau (51'). Quelques minutes plus tard, il se charge à nouveau d'un coup franc dans l'axe qui s'envole au-dessus de la transversale (58'). Au gré de plusieurs changements intéressants, les Canaris peuvent prétendre bousculer le PSG. Il manque l'audace.

- Paris ne brille pas, mais se crée quelques véritables occasions franches, à l'image d'un ballon servi en retrait par Pauleta dans la surface à destination de Rothen. Ce dernier frappe au but. Landreau écarte le danger d'un bel écart. Le danger reste présent, avec un Reinaldo qui ne peut correctement ajuster sa reprise (65').

- Letizi intercepte sans broncher une reprise de volée de Bagayoko au second poteau (78').

- Le but que tout le Parc (ou presque) n'osait plus espérer ! Sur une relance de Letizi, enfin percutante, Texeira trouve Pauleta sur sa gauche avec l'aide involontaire de Cetto qui a dévié la trajectoire du ballon dans sa direction. Le Portugais ajuste une frappe somptueuse en demi-volée qui prend à défaut un Landreau totalement surpris. Pauleta laisse éclater sa joie et vient saluer la tribune Auteuil, en incitant les supporters à soutenir plus franchement leur équipe qu'ils viennent de chambrer avec beaucoup d'ironie (1-0, Pauleta, 86').

- Nantes ne peut revenir au score dans les ultimes minutes, alors que Paris s'enflamme enfin. Le PSG tient là une très précieuse victoire, sans les honneurs de la qualité mais ceux du courage.

La prestation du PSG

La victoire était au bout du chemin. Trois points essentiels pour la formation parisienne qui n'a pourtant pas vraiment convaincu sur la pelouse. Un score vierge n'aurait pas manqué de justifier au mieux l'aboutissement d'une rencontre, au cours de laquelle les deux équipes ressentaient une énorme pression. Indigne d'un grand match de Ligue 1, cette confrontation, généralement guise d'affiche, avait vraiment des allures de bons derniers de la classe. Attentistes, souvent très lents à la relance, à l'image de Letizi qui attendait encore et toujours que tout les adversaires se soient bien replacés avant de dégager, on ne peut pas se satisfaire côté parisien de la qualité du jeu proposé. Habitué au froid, Semak devrait mieux se comporter que de gesticuler incessement et tant bien que mal sur la pelouse, pour finalement perdre trop souvent et trop vite les ballons qui lui sont transmis. Sa belle frappe cadrée en première période vient toutefois atténuer cet amer constat. A ses côtés, Cissé a un peu mieux brillé, sans montrer non plus une franche autorité sur ses adversaires. Il n'a pas été le seul à sembler manquer d'efficacité, à défaut de punch.

Sur les côtés, les Parisiens semblaient vraiment ne pas trouver la solution, ni avoir l'audace de prendre véritablement des risques. Le brave Yepes, sur une accélération foudroyante le long de la ligne de touche, en seconde période, a suffi par sa seule attitude à venir réveiller des supporters qui ne pouvaient se satisfaire du spectacle jusqu'ici offert. Trop souvent, les Parisiens cherchaient vainement à contourner une équipe nantaise qui fermait bien le jeu. "Yepes, Yepes" venait donc saluer logiquement cette prestation. Pancrate, comme Reinaldo ne manquent pas non plus de bonne volonté. Mais ils n'arrivent pas à maintenir une certaine régularité dans le jeu. La bonne volonté ne semble pas faire défaut à Rothen, ravi de retrouver les pelouses et qui a lui aussi bougé énormément. Avec Pauleta, il semble trouver un complice de jeu prometteur. Le Portugais en a profité pour se racheter une conscience, en inscrivant un somptueux but dans les ultimes minutes, manquant ensuite de peu le doublé. Reste que tout cela ne suffit pas à coordonner une équipe qui n'a vraiment pas offert un spectacle digne de ce nom. Benachour, rentré en seconde période, tout comme Texeira, ont cherché à apporter plus de fluidité. Quant à Ljuboja, il n'a pas vraiment eu de ballons pour s'exprimer. Tout le problème réside dans l'efficacité et le rythme. Psychologiquement, le PSG retrouve de l'oxygène.

La prestation de Nantes

S'ils l'avaient bien voulu, les Nantais auraient eu les armes pour bousculer cette formation parisienne qui n'a pas vraiment poussé son jeu, ni chercher à presser suffisamment son adversaire. Seulement, tout aussi fébriles moralement, les Canaris se sont contentés du minimum, avant de se laisser surprendre en fin de rencontre. Du côté des satisfactions, on retrouve à peu près les mêmes. Keseru se montre appliqué à la tâche et cherche à provoquer le danger. Il ose même avec audace, prendre à revers la défense adverse. Dommage qu'il la joue parfois trop individuel. Toulalan a prouvé qu'il faudrait compter avec lui à l'avenir. Très physique, percutant, mobile, il a véritablement cherché à booster son équipe vers l'avant lorsqu'elle en avait la possibilité, souvent en vain ! La rentrée de Fae en seconde période a aussi convaincu qu'ils formaient un duo efficace. Quant à Da Rocha, lui aussi cherche à apporter du jeu et du tonus en milieu de terrain. Landreau a été fidèle a lui-même avec trois arrêts de grande classe, avant de s'incliner sur la frappe de Pauleta. Quint a manqué de bons ballons. Yapi-Yapo se montra volontaire et combattif. La défense nantaise reste fébrile, notamment avec un Guillon qui est très mal rentré dans la partie, peu à l'aise dans ses placements. Diallo n'a pas non plus fait l'unanimité au sein des supporters nantais. Une chose reste certaine, Nantes a perdu de sa superbe, comme Paris. Les Canaris cherchent aussi le chemin pour renouer avec l'efficacité traditionnelle du jeu à la nantaise.

La prestation des supporters

Après un match à huis clos victorieux, il se révélait intéressant de suivre l'attitude des supporters. Les Nantais, pour leur part, affichaient complet et ont très chaleureusement encouragé leur équipe, jusqu'au bout. La présence de quelques fumigènes aux couleurs du club, vient un peu ternir ce comportement impeccable. Quant aux Parisiens, déjà bien difficile de venir leur reprocher de ne plus afficher complet au Stade. La tiédeur du jeu s'ajoute à la froideur environnante et n'incite pas à se bousculer au portillon. Très mesurés dans leurs encouragements, ils ont toutefois manifesté haut les coeurs durant la mi-temps, leur soutien à l'organisation des Jeux de 2012 à Paris. Les "Larue démission" venaient boucher les trous du manque d'actions parisiennes. Après plus de soixante-dix minutes d'un jeu bien trop timoré et trop peu qualitatif, ils ont lâché prise, ironisant symboliquement sur la formation de la Capitale et scandant «Équipe de M.... !»

Tout cela en est presque amusant, parce que bien franchement, on peut aisément comprendre cette lassitude grandissante. Toutefois, Paris et ses supporters restent bien sur fidèles et derrière leur club, comme en témoigne cette joie après le but de Pauleta venu arranguer la foule en guise de «nous vous comprenons, mais nous avons encore et toujours besoin de vous» ou le "Yepes, Yepes" pour cette accélération sans conséquences mais impressionnante, le long de la ligne de touche. Dans le fond, voilà bien ce qui doit primer au Parc : du spectacle avec des joueurs qui en veulent. Certains cris de singes renouvelés, apparaissent inexorablement inadmissibles et irrespectueux. Le Parc enchante bien plus de ses échos chaleureux de Tribune Auteuil à Tribune Boulogne, avec tous ses nombreux chants enthousiastes qui font trop cruellement défaut ces temps-ci. Il reste à retrouver une certaine ferveur qui ne s'accompagnera que d'une élévation globale du niveau de jeu au sein du PSG. La confiance revient, alors tous les espoirs sont permis pour les supporters, témoins directs et éreintés, de cette saison blanche et sèche.

A défaut de redresser la tête dans son niveau de jeu global, les Parisiens enchaînent avec une seconde victoire à domicile qui relègue les Nantais à six points. Avec 36 Pts, à seulement six du maintien et des Toulousains pas si inaccessibles que cela (6e avec 41 Pts), qui sait si les Parisiens ne peuvent encore rêver un peu à une fin de saison plus glorieuse ? Nantes regarde derrière avec inquiétude (16e avec 26 Pts) et devra s'insurger à domicile pour ne pas s'exposer aux retours des équipes Corses. La venue de Caen lors de la 29e journée augure d'un nouveau match couperet. Paris se déplacera à Ajaccio.

Les réactions

Laurent Fournier (Entraîneur du PSG) : «Les joueurs ont fait preuve de détermination pour aller chercher cette victoire, à défaut de talent. On a eu la chance avec nous ce soir. Nous sommes soulagés et nous allons pouvoir travailler plus sereinement. A la pause, j'ai du bouger mes joueurs dont le comportement était difficile à accepter. Avec un tel groupe, on est en droit d'espérer plus.»

Serge Le Dizet (Entraîneur de Nantes) : «La rencontre était assez fermée à cause de la situation des équipes au classement. Il n'y a pas eu beaucoup de spectacle. Nous nous sommes livrés au maximum avec les forces en présence. C'est un coup du sort qui nous vaut la défaite. Pauleta a bien suivi un ballon dévié par Cetto. Je ne reproche rien aux joueurs qui ont tout donné.»

Pauleta (buteur) : «Nous devions impérativement gagner cette rencontre. On gagne trois places au classement. Nous méritons ces trois points, même sans que ce ne soit un grand match. La victoire était importante, surtout pour les joueurs qui étaient présents à Auxerre et qui méritaient de gagner.»

PSG 1-0 Nantes (0-0)
Arbitre : M. Ledentu
Parc des Princes / Spectateurs : 34 000 environ
But : Pauleta (89')
Avertissements : Helder (26'), Cissé (76'), Pauleta (83') pour PSG / Toulalan (53')

Les équipes :
PSG : Letizi, Armand, Yepes, Helder, Mendy, Pancrate (Benachour, 45'), Rothen (Teixeira, 82'), Cissé, Semak, Reinaldo (Ljuboja, 65'), Pauleta
Nantes : Landreau, Savinaud, Cetto, Delhommeau, Guillon, Da Rocha, Quint (Bagayoko, 83'), Yapi-Yapo (Fae, 67'), Toulalan, Keseru (Bouguerra, 71'), Diallo