Mission accomplie ! Venus chercher le nul à Stamford Bridge, les joueurs du PSG sont repartis de Londres avec un point dans la musette après un bon match nul obtenu face à l'ogre londonien, Chelsea (0-0) et ont désormais les cartes de leur avenir en main !

Les enjeux de la rencontre

Tout semble réussir aux Blues de Chelsea. Et pour cause ! En tête de la Premier League devant Arsenal, premiers de leur groupe en Ligue des Champions et déjà qualifiés pour les huitièmes de finale de la reine des coupes européennes, la machine Chelsea est en route. C'est donc confiants et sereins que les Londoniens devraient aborder leur rencontre face au Paris Saint-Germain, sûrs de leur jeu et de leur première place dans ce groupe H. Mais loin de penser un seul instant laisser filer ce cinquième match de la compétition, les Blues restent motivés et ne comptent pas lâcher quoique ce soit. «J'ai dit à mes joueurs que nous sommes la meilleure équipe, je n'ai pas peur de le dires. Mais en football, la motivation fait souvent la différence. Si nous pouvons oublier que nous n'avons pas besoin de points et si nous avons la même motivation qu'eux, alors nous gagnerons. Sinon, nous n'avons aucune chance» confiait le sorcier portugais, visiblement sûr de son fait mais méfiant quant à l'esprit de révolte qui pourrait régner au sein de la formation parisienne. «Au match aller, nous avons gagné tranquillement (3-0). Paris peut encore se qualifier en huitièmes de finale, mais pour ce club, terminer troisième et aller en Coupe de l'UEFA, ce serait déjà bien» rajoutait-il enfin, un brin frondeur… Mais attention de ne pas céder à l'excès de confiance qui pourrait être le pire ennemi des Londoniens !

Un esprit de revanche devrait flotter à Stamford Bridge. Humiliés à domicile lors de leur premier match de Ligue des Champions de la saison (0-3), les hommes de Vahid Halilhodzic voudront certainement faire oublier à leur supporter ce match où les lacunes étaient encore nombreuses. Relancés dans la course à la qualification, les Parisiens vont mieux physiquement, techniquement et surtout moralement… Une solidité, une hargne retrouvée qui pourrait les aider à faire la différence face à l'ogre londonien. «On est capable de faire quelque chose à Chelsea. On ne s'attend pas à ce qu'ils lèvent le pied parce qu'ils sont déjà qualifiés mais la Ligue des champions, c'est une autre compétition» assurait le capitaine parisien, José Pierre-Fanfan. Et si les Parisiens avouent espérer ramener au moins un point de Stamford Bridge ( «Un match nul à Chelsea serait un exploit» estimait coach Vahid dans le Parisien du 24 novembre), ils aimeraient bien évidemment faire mieux et repartir de la Perfide Albion avec trois points supplémentaires dans la besace. Car même si Vahid Halilhodzic la joue profil bas, clamant haut et fort que «les remplaçants de Chelsea, je les prends tout de suite comme titulaires au PSG» , le tacticien bosniaque aura certainement tenté d'insuffler un esprit de révolte à son groupe.

Les temps forts de la rencontre

- Malgré un stade pas tout à fait plein, l'ambiance monte à Stamford Bridge. Après un petit round d'observation, la machine londonienne se met en route. Mateja Kezman et Joe Cole donnent le tournis aux défenseurs parisiens et, après un une-deux sur le côté gauche de la surface, le Serbe centre fort devant le but. Létizi semble battu mais heureusement pour le club de la capitale, Cole ne s'empare pas du ballon que dégage Pierre-Fanfan en corner, d'un tacle rageur (4').

- Les débats s'intensifient après dix minutes de jeu. Quelques secondes après une frappe lointaine d'Edouard Cissé, les Londoniens repartent à l'attaque. Bien servi en profondeur par Robben, Kezman dribble Yepes et profite d'un contre favorable pour se retrouver seul à l'entrée de la surface. Le Blue tente sa chance mais sa frappe, trop croisée, échoue à quelques centimètres du poteau droit de Létizi (9').

- Alors que les clameurs parisiennes se font entendre dans les tribunes, les Parisiens, loin de fermer le jeu, jouent leur chance à fond. Après une belle action collective, Pedro Pauleta sert Reinaldo dans l'axe. Le Brésilien prend ses responsabilités et tente un tir du droit qui ne surprend pas Cudicini (24').

- Les deux équipes jouent le jeu et proposent un spectacle digne de ce nom. Après plusieurs contres favorables, Joe Cole récupère le ballon et centre fort devant le but pour Robben. Mais toujours aussi vigilant, Lionel Létizi se détend bien et capte la balle dans les airs, juste devant l'attaquant londonien (32').

- Le club de la capitale tient bon et se fend même de quelques belles offensives. Sur le côté droit de la surface londonienne, Edouard Cissé récupère la balle qu'il glisse immédiatement à Reinaldo. Dans un angle fermé, l'attaquant parisien tente une frappe du droit mais la balle échoue dans le petit filet de Cudicini (42').

- La fin de mi-temps est animée et le ballon navigue d'un camp à l'autre. Servi côté gauche par Joe Cole, l'insaisissable Arjen Robben s'enfonce dans la surface parisienne après s'être débarrassé de Yepes et Pichot puis frappe au but, alors que deux de ses partenaires étaient seuls en retrait, à l'entrée de la surface, mais son tir n'est pas cadré (45+1).

- A l'image de leur public, les Londoniens ont retrouvé leur entrain au début de seconde période. Damien Duff, entré à la mi-temps, obtient un bon coup franc sur le coin gauche de la surface. L'Irlandais se fait justice lui-même et tire le coup de pied arrêté. Joe Cole, au premier poteau, tente de couper la trajectoire de la balle que parvient toutefois à capter Lionel Létizi (59').

- Sur l'action suivante, les Londoniens obtiennent un nouveau corner que tire une nouvelle fois Damien Duff. Captain' Lampard reprend le ballon de volée au premier poteau mais Létizi est une nouvelle fois sur la trajectoire et capte le ballon, juste avant sa ligne (60').

- Les Parisiens sont passés tout près de la correctionnelle ! Damien Duff sert Didier Drogba dans le dos de la défense. A la limite du hors-jeu, l'ancien Marseillais récupère le cuir et se présente seul devant Lionel Létizi. Il frappe au but mais heureusement pour le PSG, le portier parisien est bien resté sur ses appuis et repousse la balle dans les pieds de Smertin qui ne cadre pas sa frappe (80').

- Les deux équipes naviguent d'un but à l'autre en cette fin de match. Branko Boskovic se retrouve en bonne position à l'intérieur de la surface et tente sa chance mais rate la balle et se fait finalement contrer de justesse par Johnson (86').

- Sur l'action suivante, Damien Duff s'enfonce dans la surface de réparation parisienne et tire au but mais sa frappe manque de conviction et de force et n'inquiète pas outre mesure Lionel Létizi (87').

La prestation de Chelsea

Loin de prendre l'équipe parisienne à la légère, les Blues de Chelsea ont montré leur force de frappe dès les premières minutes, l'attaque londonienne faisant preuve d'une rapidité et d'une maîtrise technique sans faille. Fluide et sereine, la circulation de balle des Blues avait de quoi faire tourner en bourrique la défense de la capitale. Mais loin de se laisser avaler par les hommes de Mourinho, les Parisiens ont peu à peu montré les dents, obligeant leurs adversaires à lancer leurs offensives de plus loin. Certainement gênés par le positionnement haut des Parisiens, les Londoniens ont, après un quart d'heure de jeu, reculé un peu plus, sans pour autant être acculés sur leur but. Récupérant ainsi les ballons plus près de leur surface, les Blues ont toutefois démontré leur percussion et leur remontée de balle plus vive que l'éclair, leurs contre-attaques menées par Cole, Robben ou autre Kezman étant un danger permanent. La seconde période est cependant partie sur un rythme plus élevé pour les joueurs de Chelsea. Visiblement remontés par José Mourinho à la mi-temps, les hôtes des Parisiens mettaient le turbo dès l'aube des quarante-cinq dernières minutes, privant rapidement leurs adversaires de ballons. Plus déterminés, plus pressants, les Londoniens se montraient bien évidemment plus dangereux et se créaient plusieurs belles occasions. Dominateurs, ils auraient toutefois pu être pris à revers par des Parisiens capables de belles offensives, les débats s'équilibrant bien plus en fin de rencontre.

Sans avoir à s'illustrer par de superbes parades, le portier londonien, Carlo Cudicini a réalisé un bon match même s'il a failli se louper sur un ballon aérien en fin de rencontre. La défense de Chelsea a elle aussi réalisé un match correct avec une mention spéciale pour Ricardo Carvalho qui a multiplié les actions décisives et a fait preuve d'une belle présence dans sa sphère d'intervention, retrouvant un niveau qu'on connaissait il y a encore quelques mois. William Gallas a lui aussi réalisé un bon match, particulièrement décisif en début de rencontre. Le milieu de terrain a lui aussi ses valeurs sûres, en particulier Franck Lampard, le capitaine londonien, auteur d'une bonne performance et qui s'est même fendu d'une frappe au-dessus des buts de Létizi. Mais la palme revient à coup sûr à Joe Cole, insatiable, intenable. Malgré un début de match brouillon, fait de quelques pertes de balle et mauvais contrôles, le Blue s'est bien repris et a su apporter une percussion essentielle au jeu de son équipe. Enfin, l'attaque de Chelsea peut, elle aussi, se targuer d'avoir des éléments particulièrement talentueux. De Kezman, petite perle serbe, à Robben, en passant par Duff (rentré en cours de jeu mais initiateur de plusieurs actions dangereuses) et bien sûr Drogba, tous ont les moyens de dynamiter une défense adverse, tant par leur rapidité que par leur percussion et leur technicité.

La prestation du PSG

Bien en place dès le début du match, les Parisiens entamaient la rencontre avec sérieux, laissant les hommes du sorcier portugais planter les premières banderilles. Puis, peu à peu, le club de la capitale montrait un peu plus son nez, exerçant un pressing de plus en plus haut et de plus en plus efficace. Prenant confiance au fil des minutes, les vice-champions de France, loin de se contenter de défendre, jouaient crânement leur chance, profitant des ballons récupérés assez haut. En défense, à la récupération, les Parisiens montraient beaucoup de détermination et d'agressivité, neutralisant peu à peu l'initiative anglaise et faisant preuve, eux aussi d'une bonne circulation de balle qu'ils n'utilisaient toutefois pas toujours à bon escient en attaque, les flèches parisiennes n'exploitant pas toujours de la meilleure des façons les bons ballons, malgré quelques bonnes percées. Bien pris au retour des vestiaires par des Londoniens plus motivés, les Parisiens ont de plus en plus reculé, se repliant plus facilement devant leurs buts. Alors qu'en première période, ils étaient parvenus à faire déjouer leurs adversaires, les hommes de Vahid Halilhodzic semblaient plus regarder leurs adversaires que les contrer véritablement. Mais forts d'une défense intraitable, les visiteurs se risquaient toutefois à quelques montées offensives, de plus en plus nombreuses en fin de match. Toujours aussi solide mais moins audacieux durant les quarante-cinq dernières minutes, le club de la capitale ramène un match nul mérité de Londres même si on peut regretter sa timidité, compréhensible, dans les phases de jeu offensives.

Est-il encore besoin de le préciser, Lionel Létizi a retrouvé la forme et le montre. Solide, concentré, parfaitement dans son match, il a rassuré son équipe sur les ballons aériens, n'a pas cillé sur ses appuis et a même sorti un arrêt décisif devant une vieille connaissance, Didier Drogba, sauvant ainsi son équipe de l'ouverture du score. Mais si le portier parisien a pu réussir un aussi belle performance c'est également parce la défense rouge et bleue a retrouvé sa superbe d'antan. Tous les défenseurs ont, sans exception, fait preuve d'une solidarité, d'une solidité, d'une homogénéité sans faille. La charnière centrale a été intraitable, Mario Yepes, peut-être soucieux de faire oublier son expulsion face à Lyon, ayant d'ailleurs réalisé un excellent match, plein d'autorité, tout comme son comparse, José Pierre-Fanfan. Sur les côtés, Sylvain Armand et Stéphane Pichot ont eux aussi remplit leur contrat (ce dernier devant toutefois lever le pied en fin de match après son carton jaune), participant même à l'animation offensive de l'équipe. Au milieu, M'Bami reste le maillon indispensable de l'entre-jeu parisien, tant dans sa tâche défensive que dans celle de récupération et de relance. Lorik Cana a de son côté réalisé un match sérieux. Enfin, Bernard Mendy et Edouard Cissé ont tous deux apporté leur pierre à l'édifice, Mendy comptant avant tout sur sa vitesse et sa force physique pour faire la différence. En attaque, si Reinaldo a tenté plusieurs frappes au but, celles-ci restent encore souvent imprécises. Et même si son travail sans ballon et ses appels sont essentiels, on peut regretter ses choix, parfois mauvais. Quant à Pedro Pauleta, il reste très actif sur le front de l'attaque et s'il n'a pas su se créer énormément d'occasions ce soir, il reste un poison permanent pour les défenses adverses.

Loin de démériter, les joueurs de la capitale ont tenu le coup face à un des favoris de la compétition. Solides, les Parisiens conservent toutes leurs chances quant à leur qualification en huitième de finale. Deuxièmes du groupe devant le FC Porto et le CSKA Moscou, les Parisiens ont leur destin en main. Cap désormais sur Moscou que les hommes de coach Vahid affronteront au Parc des princes dans quinze jours, avec à la clé, la possibilité de poursuivre l'aventure en cas de victoire !

Chelsea 0 – 0 PSG (0-0)
A Stamford Bridge
Arbitre : M. Temmink

Avertissements : Pichot (58’)

Les équipes :

Chelsea : Cudicini – Johnson, Ricardo Carvalho, Gallas, Bridge – Smertin, Cole, Lampard (Gudjohnsen, 62’), Parker – Kezman (Drogba, 62’), Robben (Duff, 46’)

PSG : Letizi – Pichot, Pierre-Fanfan, Yepes, Armand – Cissé (Boskovic, 83’), Cana, M’Bami, Mendy– Reinaldo (Coridon, 77’), Pauleta (Pancrate, 89’)