De Lille à Marseille, de Bordeaux à Strasbourg, de Paris à Monaco toutes les équipes de L1 sont sur les starting-blocks à quelques heures de la 11ème journée du championnat. Monaco qui veut recoller, Marseille qui ne veut rien lâcher, Paris qui veut continuer à espérer, tous attendent le week-end avec impatience.

Monaco – Auxerre

Quatrièmes à quatre longueurs du duo Lyon-Lille, les Monégasques ont, depuis deux matches, laisser filer le groupe de tête, notamment après le match nul concédé à Metz après avoir mené une bonne partie du match (1-1). Seul «leader» , avec Marseille, à ne pas s'être imposé lors de la 10ème journée, Monaco a l'occasion de se rattraper, samedi à domicile face à Auxerre. Une victoire et les Monégasques reviendraient sur le groupe de tête mais chiperaient également la troisième place du classement aux Bourguignons. De quoi satisfaire entièrement Didier Deschamps qui terminerait alors la semaine en beauté après une belle victoire en Ligue des Champions, mardi, face à l'Olympiakos (2-1). Très bons en première période, les Monégasques avaient ensuite souffert tenant tout de même leur résultat. De quoi rassurer Didier Deschamps sur les qualités physiques et surtout morales de ses hommes à quelques heures de la rencontre face à Auxerre. «On a paré à l'essentiel, la victoire, et c'est le plus important. Lorsque le talent individuel est mis au service du collectif, cela permet d'avoir des enchaînements de très grande qualité comme cela a été fait ce soir. Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a de la qualité dans cette équipe, je suis content qu'ils soient récompensés après tant d'efforts» indiquait ainsi l'ancien capitaine de l'équipe de France au sortir du match face aux Grecs. Si Didier Deschamps devrait enregistrer le retour de Gaël Givet, il devra en revanche se passer des services de son capitaine, Julien Rodriguez et de Diego Perez, suspendus.

Sans bruit ni fracas, les Auxerrois poursuivent leur petit bonhomme de chemin et pointent désormais leur nez en haut du classement, occupant, après la 10ème journée et leur belle victoire face à Lens (3-0), la troisième place du championnat, avec 19 points. Pourtant défaits à trois reprises au cours de la saison, les Auxerrois figurent sur le podium de Ligue 1 grâce à leurs six victoires (seuls Lille a remporté plus de victoires que les Bourguignons). Un excellent bilan donc pour les hommes de Guy Roux qui doivent avant tout leur succès sur leur efficacité offensive. Meilleure attaque du championnat avec 16 buts, les Bourguignons, réalistes, n'ont rien perdu de leur efficacité et ce malgré le départ de nombre de ses cadres dont, bien sûr, Djibril Cissé parti à Liverpool. Belle satisfaction pour l'entraîneur emblématique des pensionnaires de l'Abbé Deschamps ! Reste que si les Bourguignons sont les maîtres à domicile (quatre victoires, un nul, aucune défaite en cinq matches), leur bilan à l'extérieur est bien moins bon. Avec deux victoires mais surtout trois défaites, les Auxerrois sont bien moins à l'aise hors de leur base, ce qui pourrait avantager l'ASM, battu à une seule reprise à domicile. Autre détail qui pourrait faire la différence, la récupération. Tous deux européens, les deux clubs n'auront pas le même temps de repos. Car si Monaco a joué mardi, Auxerre aura joué, de son côté, jeudi. Deux jours qui pourraient faire la différence.

Lens – Marseille

Alors que leurs voisins lillois tutoient les sommets de L1, les Lensois stagnent désormais dans le ventre mou du championnat, à la 13ème place du classement avec onze points. Pourtant très efficaces et performants en tout début de saison, les Sang et Or se sont ensuite effondrés, enchaînant les mauvais résultats. Depuis leur dernière victoire en championnat face à Istres lors de la 3ème journée (2-0), les hommes de Joël Müller n'ont en effet pu empocher que quatre points sur 21 possibles et restent sur trois défaites et quatre matches nuls. Un triste bilan pour des Lensois peu efficaces devant le but ces derniers temps et qui restent, qui plus est, sur une lourde défaite face à Auxerre (3-0). Sans parler de crise, la situation devient difficile pour le club du Pas-de-Calais qui n'a guère que trois points d'avance sur le premier relégable, Ajaccio. Pourtant, il n'est en aucun cas question, pour Eric Carrière et ses coéquipiers, de se décourager. L'ancien Lyonnais le sait, nul n'est besoin de traquer les responsabilités de chacun. Mieux vaut rester soudés et persister en espérant que la chance tourne. «On ne peut, par exemple, rien reprocher à Daniel Cousin, excepté son manque d'efficacité. Il y a des choses que l'on explique, d'autres non» confirmait ainsi l'entraîneur-adjoint, Georges Tournay, sur le site officiel du club. Tous espèrent que le déclic se produira donc ce week-end face à Marseille. Que l'ambiance à Bollaert les aidera à se dépasser et à vaincre les Phocéens. D'autant plus que si les Lensois laissaient encore filer quelques points à domicile, les choses se compliqueraient pour eux qui affronteront ensuite Bordeaux et Lyon. Joël Müller disposera d'un groupe quasi-complet pour accueillir l'OM. Hormis Yoann Lachor (genou droit), aucun blessé n'est à déplorer, le Racing enregistrant également le retour de Bak et Utaka.

Jusqu'au bout. Les Marseillais ne lâchent jamais rien. Et bien leur en a pris dimanche dernier au stade Vélodrome puisque, au bout du suspens, les Olympiens ont rattrapé des Stéphanois décidémment coutumiers du fait. Mais ce match nul devant leur public du Vélodrome n'a en rien dissimulé les lacunes qui subsistent au sein du jeu marseillais. Dominateurs durant une grande partie de la rencontre, les Marseillais ont eu beaucoup de mal à se montrer véritablement dangereux et à trouver le chemin des filets foréziens. Une inefficacité récurrente pour des Phocéens peu réalistes qui pleurent désormais le néo-londonien, Didier Drogba. Car si l'attaque marseillaise est fournie, elle peine à marquer. Avec à peine plus d'un but par match en moyenne (soit 11 buts depuis l'ouverture du championnat), le bilan n'est pas catastrophique. Mais quand on sait que ces onze buts ont été marqués par huit joueurs différents, on peut se poser davantage de question. Aucun homme ne se détache du lot, à l'image d'un Pauleta à Paris ou encore d'un Frei à Rennes. Ni Péguy Luyindula, ni Steve Marlet n'ont encore trouvé le rythme, les joueurs invoquant avant tout le manque d'automatismes entre eux. Le problème est ailleurs pour Anigo qui réclamait, dimanche, l'arrivée d'un joker, d'un «tueur» , à l'image d'un certain Didier Drogba, avant, tout de même, de renouveler sa confiance à ses attaquants. «Tous les joueurs connaissent des périodes plus difficiles, c'est normal. Cousin a aussi du mal avec Lens, même chose pour Pauleta avec Paris. Ils doivent simplement trouver leurs marques (…) La découverte de l'OM n'est pas évidente. Ils n'ont peut-être pas immédiatement pris conscience de ce qu'on attendait d'eux» confiait-il ainsi après une séance de décrassage à la commanderie. Efficacité et réalisme, voilà les deux mots d'ordre de l'OM face à Lens ! Quelques petits bobos sont à déplorer du côté de la Commanderie mais José Anigo devrait tout de même disposer d'un effectif complet où Bamogo et Costa devraient faire leur retour.

PSG - Ajaccio

Moribonds en championnat, vainqueurs à seulement trois reprises toute compétition confondue depuis le début de la saison, les Parisiens ont réussi, mercredi soir, l'exploit de battre les Champions d'Europe en titre. Certes encore brouillons et imprécis, les hommes de Vahid Halilhodzic sont toutefois parvenus à tenir 90 minutes face aux champions d'Europe en titre, faisant preuve de beaucoup de vivacité et d'envie en attaque et se montrant enfin solide en défense. Une victoire salvatrice au niveau européen mais qui pourrait également relancer la machine parisienne au niveau national. Car 16ème au championnat, les joueurs de la capitale n'ont que deux petits points d'avance sur leurs adversaires de samedi, Ajaccio. La prochaine rencontre au Parc des Princes s'annonce donc bien évidemment décisive pour les Parisiens qui, en cas de défaite, retrouveraient la zone rouge. Motivés, les joueurs de Vahid Halilhodzic n'auront donc guère le temps de savourer leur victoire face à Porto et tels, Miguel Pauleta au sortir du match de Ligue des Champions, veulent à tout prix remporter ce match capital face aux Corses. Nettement plus performants face à Nantes (0-1) puis face à Porto, le PSG doit confirmer ce regain de forme et ne pas laisser trois nouveaux points s'échapper au Parc. Seul point noir, l'incertitude quant à la présence de Jérôme Rothen au sein de l'équipe parisienne. Touché à la cheville face à Porto, l'ancien Monégasque reste incertain. Bernard Mendy, toujours ménagé, ne devrait pas, quant à lui, faire partie du groupe.

Premiers relégables, les Ajacciens flirtent, depuis le début de la saison, avec le bas du classement dont ils ont du mal à s'éloigner. Avec une seule victoire depuis l'entame (face à Istres, 1-0, lors de la 7ème journée), les Corses n'ont pas encore trouvé leur rythme et peinent à décoller, multipliant les résultats nuls, notamment face à un autre club mal en point, Strasbourg, le week-end dernier (2-2). Peu prolixes en attaque (10 buts depuis le début de la saison soit seulement un par match), les Corses connaissent surtout des problèmes défensifs (14 buts encaissés), n'ayant réussi à préserver leurs cages inviolées qu'à une seule reprise face à Istres. Mais face au club de la capitale, les Ajacciens devront resserrer les rangs s'ils ne veulent pas connaître une nouvelle désillusion. Invaincus depuis cinq rencontres, les Corses essaieront toutefois de continuer cette bonne série essayant de ne pas repartir bredouille du Parc des Princes. Car tout point pris sera essentiel pour les Ajacciens qui entament avec cette rencontre face au PSG une série difficile qui les verra affronter successivement Nantes à domicile puis Monaco et Auxerre à l'extérieur. Satisfaction tout de même pour les Corses qui retrouveront le milieu défensif Martial Robin et l'attaquant Cyril Chapuis, de retour de suspension. Seule incertitude, la présence de Nenad Dzodic, blessé à l'épaule.

Les autres matches

Seuls deux clubs n'ont pas encore goûté aux joies de la victoire. Strasbourg et…Istres. Présenté comme l'un des petits Poucet de L1, les Istréens, avant-derniers du championnat avec cinq points, continuent leur difficile apprentissage de l'élite. Une semaine après leur match face à Bordeaux où ils ont obtenu un bon match nul (2-2), les hommes de Bazdarevic sont à nouveau confrontés au très haut-niveau. Après Marseille et les Girondins, les Istréens affronteront en effet en match d'ouverture de la 11ème journée, les champions de France en titre, leader actuel de L1. Un morceau de taille pour une équipe qui prend encore beaucoup de buts (13 en 10 matches) mais qui en marque également très peu (seulement 6 !). L'équation sera donc difficile à résoudre pour des joueurs peu efficaces qui ne peuvent toutefois pas trop oser ni se découvrir sous peine de sanction immédiate… Heureusement pour Bazdarevic, seul un joueur manquera à l'appel, Adel Chedli, expulsé la semaine dernière à Bordeaux et qui purge donc son match de suspension automatique. Cette absence sera toutefois compensé par le retour du milieu défense Abdoulaye Diagne-Faye, de retour de blessure. Quatre jours après sa belle victoire en Turquie face à Fenerbahçe (3-1), les Lyonnais partent de leur côté, une nouvelle fois en campagne, espérant conserver leur invincibilité et leur bilan à l'extérieur. Car avec 13 points glanés hors de leurs bases, un chose est sûre, c'est que les Rhodaniens ne craignent en rien les terrains adverses, au contraire ! Reste que Paul Le Guen devra gérer le physique de ses joueurs, le match européen ayant certainement laissé des traces dans les jambes de ses joueurs. Hormis Jérémie Berthod, toujours indisponible après sa micro-déchirure à la cuisse droite, Sylvain Wiltord (cheville droite) et Florent Malouda (douleur au pied) restent très incertains.

La malédiction s'abattrait-elle sur les Stéphanois ? Une nouvelle fois rejoints en extrême fin de match par Marseille dimanche dernier (1-1), les Verts, malgré un bon niveau de jeu et une grande envie, ne parviennent pas à tenir un résultat. Conséquence immédiate, les hommes d'Elie Baup (qui retrouvera l'équipe avec laquelle il a été champion de France) se retrouvent désormais à la 17ème place du championnat, avec seulement huit points et une victoire en poche. Avant-dernière défense du championnat, la défense forézienne connaît de grosses difficultés (15 buts encaissés en dix rencontres) mais devra se reprendre face à la troisième attaque de L1. Ils pourront pour cela compter sur le renfort de David Hellebuyck et de Vincent Hognon, blessé face à Marseille mais qui devraient tenir leur place. De son côté, Frédéric Mendy, victime d'un claquage à la cuisse, ne pourra tenir sa place, tout comme Anthony Le Tallec, de retour au sein du groupe mais qui ne devrait reprendre que lors de la prochaine journée. Les débats apparaissent ainsi déséquilibrés. Car si les Stéphanois n'ont gagné qu'une fois en dix matches, les Bordelais sont eux invaincus depuis neuf rencontres. On craignait que la fougue de la jeunesse girondine ne fasse pas recette, il n'en est rien. Seul hic, si les hommes de Michel Pavon ne perdent pas, ils ne gagnent pas non plus. Avec seulement trois victoires (un de plus que le PSG), le bilan est maigre, les Girondins devant avant tout leur sixième place à six matches nuls… Seul joueur incertain côté Girondin, l'international grec Kapsis, touché à la cuisse droite et à l'épaule gauche face à Istres.

Surprise du début de saison, les Toulousains se sont peu à peu étiolés au fil des journées. Défaits lors de leur quatre dernières sorties, les Toulousains se placent désormais dans le ventre mou du classement à la 11ème place avec 12 points. Le club de la Ville Rose peine à redécoller et doit maintenant regarder vers l'arrière, ne possédant que quatre points d'avance sur le premier relégable. Erick Mombaerts, toujours privé de Stéphane Dalmat, victime d'une fracture à la cheville, pourra toutefois compter sur le retour de suspension d'Albin Ebondo qui retrouvera certainement son couloir droit en défense. De son côté, Stéphane Lièvre, diminué par une douleur aux ischio-jambiers, pourrait laisser sa place à Lucien Aubey en début de rencontre. Une situation que ne connaissent pas les hommes de Claude Puel. Co-leader du championnat avec Lyon, les Nordistes ont déjà remporté sept matches depuis le début du championnat. Mais contrairement à Lyon, ils ont encore du mal à voyager. Sur 22 points, ils n'ont en effet réussi à prendre que six points loin du Nord. Un avantage donc pour Toulouse qui pourra, de plus, compter sur la fatigue de leurs adversaires qui auront joué leur match européen jeudi, tout comme Auxerre et Sochaux.

La 11ème journée de L1

Samedi

Istres – Lyon
PSG - Ajaccio
Caen – Nantes
Strasbourg – Nice
Saint-Etienne – Bordeaux
Rennes – Metz

Dimanche

Toulouse - Lille
Monaco – Auxerre
Bastia – Sochaux
Lens - Marseille