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Zokora, l'éléphant vert
Par Patrick Audouard - Le Portrait De La Semaine, Mise en ligne: le 05/10/2004 à 21h34
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Dix-septièmes après neuf journées de championnat, les Verts séduisent pourtant dans le jeu, et comptent dans leur effectif quelques joyaux qui devraient à long terme tirer le mythique club français vers le haut. Parmi les Piquionne, Feindouno, Marin et autres Sablé, on trouve le jeune Ivoirien Didier Zokora. Arrivé cet été de Belgique, ce milieu de terrain s'est déjà imposé comme l'une des pièces maîtresses du dispositif stéphanois. Mais qui est «le Maestro» ?

Un bon début de saison

Didier Zokora avait, dès son arrivée, annoncé la couleur. Quand un journaliste du Progrès lui avait demandé en début de saison ses objectifs avec son nouveau club, Saint Etienne, fraîchement revenu des abîmes de la Ligue 2, l'Ivoirien avait surpris son monde. «Décrocher une qualification pour la Ligue des champions» , avait-il ainsi clamé, avant d'argumenter : «Il faut être ambitieux. Je suis venu ici pour obtenir des résultats. J'ai vécu cette expérience avec Genk, je souhaite retrouver cette compétition» . Après le début de saison des Verts, 17èmes et premiers non-relégables, le joueur de 23 ans a dû se résoudre à reporter à plus tard ses rêves de conquêtes. Pourtant, l'équipe stéphanoise pratique un jeu souvent alléchant et porté vers l'avant. Mais le réalisme offensif et la solidité défensive font encore parfois défaut aux Verts, d'où des résultats décevants. En effet, les Stéphanois n'ont gagné qu'un seul match pour l'instant, à domicile face à Auxerre (3-1). Une victoire sans fioritures, avec la manière, qui en appelait d'autres. Mais Sochaux (1-2) et Lyon (2-3) ont alors ramené Zokora et les siens à la réalité.

Mais malgré cette mauvaise place au classement, Didier Zokora peut se targuer d'avoir réalisé un très bon début de saison. Véritable métronome de l'entrejeu vert, l'Ivoirien forme, avec le désormais emblématique Julien Sablé, un duo de ratisseurs très efficace. «Avec Julien, nous nous comprenons, nous nous parlons beaucoup, nous nous soutenons, confirme Zokora. Il y a un dialogue permanent. L'apport de Zoumana Camara et Vincent Hognon est important. Ils nous soutiennent énormément. Nous essayons de reproduire en match le travail que nous effectuons à l'entraînement» , ajoute-t-il. Zokora s'est donc déjà fait une belle place dans l'équipe, s'est tout de suite fondu dans le moule, comme s'il avait toujours été là. Lui préfère mettre en avant l'accueil qui l'a aidé à vite s'intégrer. «Le groupe m'a très vite mis dans le bain. L'accueil des joueurs fut vraiment chaleureux. Je me sens bien à Saint-Étienne» , apprécie-t-il sur le site officiel des Verts. Infatigable travailleur, il a conquis par son abnégation tout un club et ses supporters. La suite logique d'une carrière qui avait démarré sous les meilleurs auspices.

Guillou, le mentor

En effet, Zokora, avant de devenir «Maestro» , a été disciple, d'un homme surtout. Jean-Marc Guillou a été pour lui, comme pour beaucoup d'autres, un mentor. A 13 ans, le petit prodige convainc le Français de le prendre dans son académie de football à Abidjan, sa ville natale. Avec des comparses nommés Kolo Touré (aujourd'hui à Arsenal), Dindane (Anderlecht), Yapi Yapo (Nantes), Zokora apprend son métier et sa formation de défenseur central sous les ordres de Guillou. «On formait une grande famille. Sportivement et humainement, il est comme un père pour nous. Il nous a pris tout petit. Il nous a appris à devenir des hommes, à respecter les adversaires. C'est un mec bien. Plus que ça même. Il est parfait. Il a tout fait pour nous. Si on en est là c'est grâce à lui. On ne l'a jamais oublié» , insiste Zokora dans Le Progrès. A la fin de leur formation, Zokora et ses potes profitent d'un partenariat de l'académie avec l'ASEC Abidjan pour intégrer l'équipe ivoirienne. Ils remportent dans la foulée le titre de champion d'Afrique avec leur club. La finale coïncide avec le premier match professionnel de Zokora. «Nous avions battu en finale l'Espérance de Tunis 3-1. C'était à Abidjan devant 50 000 personnes. Nous avions une moyenne d'âge de 18 ans. J'en avais 17» , se souvient l'Ivoirien.

Après deux ans passés dans le club africain, Zokora quitte l'Afrique et rejoint la Belgique flamande. Repéré par les émissaires de Genk au tournoi international de Toulon en 2000, ceux-ci le persuadent en effet de tenter l'aventure chez eux. Les quatre saisons passées au sein du club resteront inoubliables pour le joueur, malgré une acclimatation difficile à son nouvel environnement. «Il pleuvait beaucoup, il faisait froid, cela m'a beaucoup changé. En plus les gens parlaient le flamand. C'était difficile pour moi de tout comprendre» , se souvient-il. Ce qui ne l'empêche pas de s'imposer très vite comme titulaire en défense centrale, et de ne plus quitter ce poste en quatre saisons passées au club. «J'ai des souvenirs fabuleux. Nous avions un super groupe avec Dagano, Sonk... On pratiquait un jeu offensif, on jouait vraiment au foot» , évoque-t-il avec nostalgie. A l'arrivée, cette belle équipe gagne avec Zokora son deuxième titre de champion de Belgique en 2002, et participe donc lors de l'année suivante à la prestigieuse Ligue des Champions. L'occasion pour Zokora de se frotter à des attaquants du calibre de Raul, ou encore Cassano. Au final, Genk, dans le même groupe que le Real Madrid et la Roma, ne gagnera aucune rencontre, mais ne perdra que deux fois en six matches (dont une fois contre le Real, un cinglant 6-1 encaissé à Bernabeu). «A ce niveau, tout va très vite. La moindre erreur, on la paye cash, ça fait but. Toutes ces expériences m'ont permis de beaucoup apprendre, de gagner en maturité. Ce furent de bonnes leçons» , retient Zokora.

Devenir l'âme des Verts ?

Genk aura donc été un moment fort de la carrière du Stéphanois, d'autant plus que c'est lors de ces quatre années belges qu'il s'est taillé un costume d'international ivoirien qui lui va comme un gant. Sous les ordres de Robert Nouzaret, sélectionneur de 2002 à 2004, Zokora devient l'un des hommes de base de la sélection de la Côte d'Ivoire, et dispute avec son pays la Coupe d'Afrique des Nations 2002, organisée au Mali. C'est d'ailleurs sous le maillot de la sélection qu'il occupe pour la première fois à ce niveau le poste de milieu de terrain. «Si j'évolue désormais au milieu de terrain, je le dois à Robert Nouzaret. C'est lui qui m'a fait monter d'un cran en sélection nationale» , confirme le jeune international. Lors de ce tournoi, les «Eléphants» ne passent pas le premier tour, puis ils ne se qualifient pas pour la CAN 2004. Mais cette série d'échecs pourrait vite prendre fin, tant le réservoir ivoirien est aujourd'hui impressionnant. Les Drogba, Touré, Dindane, Kalou et Zokora sont bien partis pour se qualifier pour le Mondial 2006 face au Cameroun et à l'Egypte, et pourraient fort bien devenir la sensation venue d'Afrique de ces prochaines saisons. Si tel est le cas, nul doute que Zokora peut être un des fondements des succès à venir.

Cela vaut aussi pour Saint-Etienne, qui compte beaucoup sur son joyau pour s'installer en Ligue 1, puis titiller les sommets. D'autres clubs français étaient également sur les rangs. Auxerre le suivait depuis une saison, alors que Nantes, Strasbourg et Lille convoitaient également le joueur. Mais Saint-Etienne avait deux atouts. C'est encore un club mythique, et son public est l'un des plus passionnés de France. «J'ai choisi Saint-Étienne parce qu'il y a un bon public, un stade magnifique. Cela donne envie de jouer» , apprécie Zokora, qui a tout de suite été considéré comme l'un des piliers potentiels des Verts pour cette saison et pour les suivantes. L'Ivoirien a d'ailleurs signé pour quatre saisons au mois de juillet dernier. Bernard Cazzaïo, le président stéphanois, avait alors résumé en une phrase les attentes du club concernant le nouvel arrivant. «Nous avions promis à Élie Baup de constituer l'épine dorsale de l'équipe avant la reprise de l'entraînement. C'est fait» , clamait-il juste après la signature du contrat. Apparemment, Zokora a su répondre aux espoirs de Saint-Etienne, comme de ses équipes précédentes, où il s'imposa également dès son arrivée. La marque des plus grands ?

Didier Zokora est donc déjà «Le Maestro» de Stéphanois qui auront bien besoin d'un guide qui les mène vers le maintien en Ligue 1, puis, pourquoi pas, vers les sommets autrefois régulièrement atteints par les Verts. Le bonhomme semble avoir l'étoffe. A lui de prouver qu'il peut marquer l'histoire du club.

Nom : Zokora
Prénom : Didier
Age : 23 ans
Né le 14/12/1980, à Abidjan
Taille : 1m79
Poids : 72 kg
Poste : Milieu
Club : Saint-Etienne
Clubs précédents : ASEC Abidjan (1998-2000), Genk (2000-2004)
International ivoirien



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