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Monaco et Lyon, pour se relancer
Par Marie Ange Kostoff - Actu Champion's League, Mise en ligne: le 27/09/2004 à 18h58
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Une première journée en demi-teinte, des espoirs déchus… Monaco et Lyon ont perdu une bataille mais pas la guerre. Face à La Corogne et Prague, les deux clubs français visent leur première victoire en première phase de Ligue des Champions, afin de se relancer dans la course aux huitièmes.

Monaco et Lyon, pour se relancer

Monaco – La Corogne

Les enjeux : une première victoire

Largement défaits il y a deux semaines à Liverpool (2-0) après un match sans grande consistance, les Monégasques sont ce mardi dans l'obligation de l'emporter et de prendre les trois points à domicile s'ils ne veulent pas voir leur avenir en Champion's League se noircir dangereusement. Mais les hommes de Didier Deschamps attendent de pied ferme les Espagnols de La Corogne. «La victoire est importante et même impérative. Pour envisager une qualification, il faut gagner à domicile» explique l'ancien capitaine de l'équipe de France, décidé à se relancer au plus vite dans la compétition. Et pour cela, il disposera d'un groupe en tête du championnat de France qui, s'il n'a pas encore totalement rassuré sur son jeu abordera tout de même sa rencontre face au club espagnol avec confiance. Vainqueurs de Paris (1-0) et Nantes (2-1), auteurs d'un très solide match nul face aux Champions de France lyonnais, les Monégasques impressionnent par leur solidité et leur efficacité défensive. Et après la prestation fournie à Lyon où le Rocher, malgré les nombreux assauts lyonnais, ne s'est pas effondré, on peut croire à une bonne performance monégasque. D'autant plus que les flèches rouges et blanches sont motivées, à l'image de Javier Saviola qui espère enfin pouvoir montrer toute l'étendue de son talent. «Après la défaite à Liverpool, il faut commencer notre remontée et gagner. J'espère pouvoir être l'homme du déclic» confiait l'Argentin peu après le match nul des siens face à Lyon. «On peut faire mieux offensivement» , admet également Pontus Farnerud, «on a les joueurs pour. Je sens qu'on s'améliore à chaque match. Mais la Ligue des champions est déjà là et c'est un autre niveau» . La tâche sera rude mais loin d'être impossible pour l'ASM, d'autant plus que leurs adversaires du soir sont loin d'être dans une forme olympienne.

Après un match nul à domicile lors de la première journée face à l'Olympiakos (0-0), les hommes de La Corogne espèrent eux aussi se relancer dans la compétition. Mais leur situation actuelle est loin de rappeler celle de l'AS Monaco. Quatorzièmes de Liga avec 5 points glanés sur 15 possibles, les Espagnols n'ont eu l'occasion de savourer la victoire qu'à une seule reprise, lors de la 3ème journée, face à l'Atletic Bilbao (2-1). Hormis cette victoire à l'extérieur, pas de succès mais deux matchs nuls et deux lourdes défaites à domicile face à Osasuna (1-3) et surtout à Valence (1-5). Les hommes de Irureta sont donc loin d'aborder cette rencontre face à Monaco de la meilleure des façons. Une défense aux allures de passoire, une attaque peu expressive, de quoi rappeler des mauvais souvenirs au club espagnol. Souvenez-vous. C'était il y a environ un an, le 5 novembre 2003. Alors leader du Groupe C, les Galiciens se rendaient confiants au Stade Louis II après leur victoire à domicile (1-0), face à l'ASM. 90 minutes plus tard, les Espagnols sortaient humiliés de la pelouse monégasque, écrasés par un club euphorique, 8 buts à 3. Autant dire que les Galiciens auront soif de revanche… Conscients de leur début de saison calamiteux, les Espagnols pourraient donc faire de ce match le match du renouveau, celui du déclic. «Avec l'envie et l'état d'esprit dont ont fait preuve les joueurs samedi (1-1 face au Betis), la victoire arrivera rapidement. Il ne nous manque pas grand chose» assurait le coach espagnol. La motivation et l'envie sont là, mais suffiront-elles ?

La clé du match : les défenses

Avec cinq buts encaissés en championnat, l'ASM reste la quatrième meilleure défense du championnat. Et c'est face à Lyon lors de la 8ème journée du championnat de L1 (0-0) que Monaco a montré toute l'étendue de son talent défensif. Outre Flavio Roma, étincelant, les défenseurs monégasques ont réalisé une très belle partie. Présents sur tous les duels, récupérant un nombre impressionnant de ballons en défense, les Monégasques ont plié mais n'ont pas rompu face à leurs adversaires. Cette agressivité défensive leur a ainsi permis de se rendre maître du ballon, étouffant littéralement les attaquants rhodaniens, au moins durant la première période. Mais doit-on s'en étonner ? Il ne faut pas oublier, en effet, que Didier Deschamps dispose de l'ossature défensive de l'équipe de France (Evra, Givet, Squillaci) à laquelle il faut bien sûr ajouter le capitaine Julien Rodriguez. Solide et cohérente, la défense du Rocher se connaît parfaitement. La confiance et les performances aidant, la charnière défensive monégasque risque de rapidement devenir un rideau difficilement franchissable…

Côté Galice, confiance et sérénité sont loin d'être de mise. Plus mauvaise défense de Liga avec 11 buts encaissés en cinq matches (soit plus de deux par match en moyenne !), la charnière défensive de La Corogne ressemble plus à une passoire qu'à un rideau de fer. Orphelins du Marocain Naybet parti faire les beaux jours du club anglais de Tottenham, les hommes d'Irureta peinent en ce début de saison. Humiliés à domicile, face à Valence (1-5), la Corogne a coulé défensivement, montrant de nombreuses lacunes. Qui plus est, le club espagnol n'affiche pas non plus une excellente santé offensive. A peine six buts marqués depuis le début de la saison, la pointe offensive de La Corogne dépend avant tout de la forme d'un seul homme, Walter Pandiani qui a marqué à lui seul les deux tiers des buts galiciens (4 buts). Quoiqu'il en soit, s'ils veulent battre l'AS Monaco, les hommes d'Irureta devront retrouver leur solidité défensive mais aussi se montrer bien plus tranchants que face à l'Olympiakos qui avait réussi à imposer son rythme aux Galiciens et s'était montré plus dangereux qu'eux.

Les équipes : le retour des guerriers ?

Privés jusqu'ici de Chevanton, Bernardi et Nonda, les Monégasques pourraient toutefois retrouver le Congolais qui, tout comme ses coéquipiers blessés, a repris le travail avec le groupe, mais semble avoir retrouvé la forme. Et si Saviola et Adebayor devraient être titularisés d'entrée, il pourrait faire son grand retour en cours de jeu. Seul Kallon, souffrant d'une contusion au mollet reste incertain pour la rencontre face à la Corogne. Hormis cet éventuel forfait, l'équipe-type de Didier Deschamps ne devrait pas subir de modifications, Zikos faisant son retour dans le groupe et Farnerud se tenant prêt à palier l'éventuel forfait de Kallon.

L'emblématique capitaine de La Corogne, Francisco Fran a fait son retour au sein de l'effectif galicien samedi face au Betis Séville (1-1). Son apport essentiel au jeu de son équipe devrait lui permettre de retrouver sa place au sein de l'effectif espagnol. Revenant de blessure, Fran pourrait ne pas tenir durant toute la rencontre. Mais c'est dans le secteur défensif que les changements seront les plus significatifs. Outre le retour très attendu du milieu défensif Duscher, Pablo Amo et Romero remplaceront respectivement César et Capdevila qui feront les frais de cette réorganisation. Le très efficace mais parfois brouillon Pandiani sera quant à lui à la pointe de l'attaque, faute de solutions de rechange.

Les équipes probables

Monaco : Roma – Maicon, Squillaci, J. Rodriguez, Givet – D. Perez, Zikos, Farnerud (ou Evra), Kallon (ou Farnerud) – Saviola, Adebayor

La Corogne : Molina – Manuel Pablo, Andrade, Pablo Amo, Romero – Sergio, Duscher – Victor, Valeron, Fran – Pandiani

Sparta Prague – Lyon

Les enjeux : se relancer

Très performants mais loin d'être assez concentrés face à Manchester United, les hommes de Paul Le Guen ont frôlé l'exploit il y a quinze jours. Menant 2-0 à la mi-temps, les Lyonnais ont été rattrapés ensuite par un Van Nistelrooy très en jambes. Mais ce mardi face à Prague, les choses sont différentes. Plus de droit à l'erreur pour les Champions de France qui doivent aller chercher des points en République Tchèque. «Il faudrait essayer de ramener une victoire de l'un de ces deux voyages. Mais deux nuls peuvent aussi nous satisfaire» déclarait le président de l'OL, Jean-Michel Aulas. Ne pas perdre, voilà le minimum syndical à assurer pour les Rhodaniens qui espèrent prolonger leur invincibilité nationale au niveau européen. Deuxièmes du championnat à seulement une longueur des Monégasques, les Lyonnais devraient aborder cette rencontre avec confiance, auréolés de leur «titre» très provisoire de meilleure défense du championnat et de leur très bon bilan à l'extérieur (trois victoires, un nul en quatre matches). Trois buts encaissés en huit matches de L1, la performance est belle et doit se pérenniser en C1.

Les Tchèques espèrent quant à eux réaliser un exploit. Défaits il y a quinze jours par les Turques du Fenerbahce, à Istanbul (0-1), ils n'ont plus le droit à l'erreur et doivent engranger des points à domicile s'ils ne veulent pas passer à la trappe dans un groupe où Lyon et Manchester font figure de favori. Premiers de leur championnat, les Tchèques sont eux aussi invaincus (six victoires, un match nul) et font preuve d'une efficacité offensive impressionnante avec 19 buts marqués en sept matches ! Offensivement au top (du moins au sein de leur championnat), les Praguois sont également efficaces défensivement, n'ayant encaissé que sept buts depuis le début de leur saison. Mais le niveau européen est bien différent et, sans faire offense au championnat tchèque, l'opposition des différents clubs présents en Champion's League est autrement plus dangereuse et talentueuse…

La clé du match : faire la différence

Si les Lyonnais sont deuxièmes du championnat de L1 et font preuve d'une solidité défensive à toute épreuve, ils ont parfois du mal à prendre un avantage définitif. Depuis quatre journées en effet, les Lyonnais ont certes été victorieux à deux reprises face à Rennes (2-1) puis Toulouse (2-0) mais n'ont pas convaincu et ont eu du mal à débloquer leur compteur. De plus, les deux 0-0 face à Bastia et Monaco n'ont pas rassuré sur l'efficacité offensive lyonnaise. Reste qu'avec ses attaquants, l'effectif lyonnais peut s'avérer dangereux à tout moment. Wiltord mort de faim, Govou et Malouda qui veulent faire leur preuve, Frau, toujours capable des plus belles performances, l'attaque lyonnaise a les moyens de percer la défense praguoise…

Côté tchèque, il s'agira avant tout de redorer un blason bien terni en Ligue des Champions. Vainqueurs à seulement quatre reprises lors de leurs 17 derniers matches en Champion's League disputés, les Tchèques ne peuvent pas se targuer de vivre un amour glorieux avec la reine des compétitions européennes. Mais on connaît le jeu tchèque, celui d'une sélection nationale qui faisait figure d'épouvantail avant et pendant l'Euro 2004. Et emmenés par l'un de ces internationaux, Karel Poborsky, remis de sa blessure au dos, ces Tchèques, qu'on ne connaît pas vraiment et dont il faut donc se méfier comme le lait sur le feu, pourraient, pourquoi pas créer l'exploit s'ils parvenaient enfin à mettre fin à cette incroyable mauvaise série.

Les équipes

Pas de gros bobo au sein de l'effectif lyonnais. Juninho, sorti au cours de la rencontre face à Monaco, était touché au mollet droit, mais son hématome semble s'être résorbé et le Brésilien fait partie du groupe en déplacement à Prague. Il n'est toutefois pas du tout acquis qu'il rentre sur le terrain. Hormis Juninho, pas de nouveau blessé en vue, Eric Abidal restant toutefois à quai pour cause de blessure au muscle fessier gauche. C'est donc un groupe sensiblement similaire à celui qui a affronté Monaco qu'on devrait retrouver, Paul Le Guen ayant toutefois ajouté quelques joueurs de CFA à son groupe.

Les Tchèques auront quant à eux le plaisir de retrouver en C1 Karel Poborsky après que celui-ci ait fait son retour en championnat face à Pribam (4-2). Son influence sur le jeu tchèque (trois passes décisives, un but lors de la 7ème journée du championnat) est telle que son absence aurait fortement handicapé son équipe. Mais pas de souci, le meneur de jeu est complètement rétabli après trois semaines d'arrêt pour une blessure au dos. Hormis ce retour, pas de grand changement au sein de l'équipe tchèque.

Les équipes probables

Sparta Prague : Blazek - Pergl, Homola, Ra. Kovac, Cech - Poborsky, Sivok, Zelenka, Urbanek - Jun, Pacanda

Lyon : Coupet - Diatta (ou Réveillère), Cris, Caçapa, Réveillère (ou Berthod) - Diarra, Essien, Malouda - Govou, Frau, Wiltord.

Les autres matches : l'affiche du jour

Rien ne va plus au Real de Madrid. La démission de Camacho, une huitième place en Liga indigne des meilleurs joueurs du monde, les blessures de Zidane (incertain) et d'Owen, la maison Real prend feu. Dans la tourmente en championnat où les Galactiques viennent de subir une nouvelle défaite face à l'Atletic Bilbao (1-2), le Real l'est aussi en Champion's League où il a subi une cuisante défaite à Leverkusen lors du premier match de la compétition (3-0). L'heure n'est donc plus aux tergiversations, les trois points doivent être pris au plus vite et ce, face à une équipe elle aussi mal en point. Rudi Völler a en effet préféré quitter le bateau, du fait des mauvais résultats de son équipe, l'AS Roma. Sans entraîneur, la Roma n'aura pas non plus de public lors de ses deux prochaines rencontres à domicile après l'agression de l'arbitre, M. Frisk, au Stadio Olimpico. Défaits par forfait par Kiev (0-3), les Italiens doivent à tout prix se relancer pour éviter l'implosion du club. L'affiche de cette 2ème journée de Champion's League risque d'être chaude.

Après leur campagne anglaise, Lyon et Monaco doivent se ressaisir, prendre les trois points et se replacer en vue de la qualification pour les huitièmes de finale. Solides, les deux clubs français espèrent sortir vainqueurs de cette deuxième journée de Ligue des Champions et se rappeler ainsi au bon souvenir d'une compétition qui leur avait souri la saison dernière…



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