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L'OM dans le doute
Par Marie Ange Kostoff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 22/09/2004 à 21h50
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Comme la saison dernière, les Marseillais se sont inclinés à Rennes (1-0), après un match qu'ils ont pourtant dominé. Pas encore convaincants, les hommes de José Anigo redescendent au classement et se dirigent doucement vers un début difficile.

Les données de la rencontre

Les hommes de Laszlo Boloni aimeraient se relancer face à l'armada marseillaise. A priori moins dangereux sur le papier que l'Olympique de Marseille, le Stade Rennais a démontré, notamment face à Paris (2-1) et Nantes (1-0), qu'il avait toutes les qualités pour proposer un bon jeu et bousculer les grosses écuries du championnat. Mais après un bon début de saison, avec six points en trois journées, les Bretons ont semblé lever le pied et n'ont pas su décoller depuis, ne marquant que deux points en trois matches. Désormais 11ème de L1, les Rennais doivent reprendre leur bonne série à domicile (interrompue par Lyon lors de la 5ème journée, 2-1) et pourquoi pas empocher une victoire face à des Olympiens peu en verve depuis le début de saison. Alternant bonnes performances et résultats décevants, les hommes de Lazslo Boloni pourraient, grâce à une victoire se replacer dans la première moitié de tableau et ainsi passer devant leurs adversaires du soir. Ils devront pour cela retrouver une assise défensive plus solide, leur 12ème place dans le classement des meilleures défenses ne plaidant pas en leur faveur. «Cette saison, je ne sais pas encore ce que nous pouvons viser et de quoi nous sommes capables. On y verra sans doute beaucoup plus clair après dix journées. Pour l'instant, il est encore un peu trop tôt» confiait l'international suisse, Alexander Frei, lucide sur le début de saison mitigé de son équipe. Un moyen de jouer sans pression, contrairement aux Olympiens… Emmené par leur buteur suisse, qui avait fait couler les Olympiens la saison dernière avec un quadruplé infligé à Fabien Barthez, c'est un groupe de 19 joueurs qui a été appelé par Boloni, dans lequel ne figurent ni Barbosa, ni N'Guéma, ni Tamagro, tous blessés au genou.

Côté visiteur, on ne peut dire que la sérénité est de mise. Bien que 7ème du championnat avec 10 points, à seulement trois et cinq longueurs de Lyon et Monaco, l'Olympique de Marseille n'est pas l'ogre annoncé et attendu. Après une victoire très peu convaincante face aux Toulousains (1-0) au Vélodrome, les hommes de José Anigo veulent se relancer et ne pas laisser s'échapper les favoris du championnat. Las des critiques et autres rumeurs, les Olympiens espèrent une victoire pour évoluer plus sereinement et pouvoir calmer les esprits chagrins qui entourent la Commanderie. Car depuis la piètre prestation marseillaise face au Téfécé, nombreuses sont les critiques qui fusent, notamment à l'égard de l'entraîneur phocéen, José Anigo. «Il en faut vraiment peu pour qu'on s'agite, ici. Il a suffi qu'on perde deux matches pour que ce soit un tremblement de terre. Alors, qu'est-ce qu'il faut ? Qu'on se remette à jouer avec beaucoup de sérénité et ça devrait aller. Il n'y a pas péril en la demeure. Peut-être aurons-nous encore des difficultés, oui. Parce qu'on a un projet de jeu qui est bien défini en 4-4-2 et qu'on ne va pas le changer simplement parce qu'il n'a pas fonctionné comme on le souhaitait. Le projet de jeu, je l'ai établi et défini comme tel, il faut attendre que le groupe s'enrichisse de joueurs expérimentés, capables de nous faire moins douter. On souffre un peu de l'absence de leaders, en ce moment. L'aspect positif, c'est qu'on prend des points en ne jouant pas très bien. Mais on le sait bien qu'on n'a pas bien joué, qu'on aurait pu faire mieux, et ce n'est pas la peine de déplacer le Stade-Vélodrome et de mettre la Bonne Mère à la place. Le groupe et moi, on sait où on va» tempère toutefois l'entraîneur de l'OM dans les colonnes de l'Equipe. Anigo a toutefois un défi à relever dans la composition de sa défense. Déhu et Hemdani toujours blessés, Ecker suspendu, ce sont finalement Demetrius Ferreira, de retour du Brésil, Meïté, Beye et Lizarazu qui sont alignés en défense.

Les faits de la rencontre

- On atteint le premier quart d'heure sans véritable occasion pour l'une ou l'autre équipe. Les Rennais obtiennent un corner sur la droite. Monterrubio à la manoeuvre tire sur Mornar qui, à l'entrée de la surface reprend directement le corner. Barthez semble battu mais Meïté sauve sur sa ligne (14').

- Sur l'action suivante, les Marseillais se retrouvent aux abords de la surface rennaise. Didot commet alors l'irréparable dans la surface de réparation. Sur une faute de main grossière alors qu'il était à la lutte avec Luyindula dans les airs, Etienne Didot provoque le penalty que M. Garibian s'empresse de siffler. Steve Marlet s'élance et tire du plat du pied droit. Malheureusement pour les Marseillais, Isaksson se déploie bien et repousse la frappe peut-être trop prévisible (15').

- Après un bon début rennais, les Marseillais prennent peu à peu l'ascendant sur leurs adversaires. A l'entrée de la surface, Luyindula récupère la balle après une mauvaise relance d'un Rennais apparemment sur un terrain glissant. Le Marseillais tente sa chance mais sa frappe est contrée par la défense bretonne (33').

- Les situations chaudes pour Marseille s'accumulent. Luyindula, encore lui, glisse un ballon pour Fiorèse, mais Sorlin dégage en corner in extremis. L'ancien Parisien tire le corner qu'Habib Beye reprend de la tête. Mais encore une fois, le portier rennais est sur la trajectoire et parvient à détourner le cuir du bout des doigts en corner (35').

- Cette fin de période s'accélère et Rennes tente de sortir le bout de son nez. Kallström déborde côté gauche puis centre pour Frei aux six mètres. Dans sa course, le Suisse reprend du gauche. Mais en déséquilibre et habilement surveillé par Beye, sa frappe s'élève dans les airs et passe largement au-dessus des buts de Barthez (39').

- Visiblement remotivés par leur entraîneur, les Rennais semblent être revenus sur le terrain avec de meilleures intentions. Sous la pression de Sorlin, Lizarazu concède le corner côté droit. Le même Sorlin tire le corner qui trouve les pieds d'Alexander Frei. Le Suisse reprend la balle de l'intérieur du pied droit mais trouve Fabien Barthez, toujours décisif, qui repousse du poing en corner (50').

- Beye concède le corner face au remuant Frei. Toujours à la manoeuvre, Olivier Sorlin tire une nouvelle fois un très bon corner, bien travaillé. Le meilleur buteur du championnat, Alexander Frei, pourtant entouré de deux défenseurs plus grands que lui se détend bien et, grâce à un timing parfait, parvient à couper la trajectoire du ballon qui s'éloigne de Fabien Barthez et vient se ficher au fond des filets olympiens (1-0, 58').

- Dopés par ce but, les Rennais tentent d'enflammer le match. Mais les Marseillais laissent passer l'orage et se ruent de plus belle à l'attaque. Lizarazu, toujours impeccable défensivement, tente d'apporter le surnombre en attaque. Sur la gauche, il centre pour Steve Marlet au premier poteau. L'ancien Lyonnais reprend de la tête mais Isaksson se détend bien et repousse in extremis cette frappe à ras de terre qui filait au but (70').

- Les Marseillais poussent mais ne parviennent pas à revenir à la marque et le temps presse. A peine rentré, Bamogo s'enfonce dans la surface rennaise et s'apprête à armer sa frappe. Mais Cyril Jeunechamp sauve la patrie en taclant le Marseillais, la balle échouant en corner (88').

La prestation de Rennes

Maîtrisant la balle en tout début de match, les Rennais se sont ensuite quelque peu étiolés. Après un premier quart d'heure de domination, les hommes de Laszlo Boloni, laissant trop d'espaces aux Olympiens, ont de plus en plus reculé, subissant notamment le pressing haut de leurs adversaires. Jouant visiblement avec la volonté de bien faire, une perte de balle trop rapide et une maîtrise technique parfois trop juste ont beaucoup nuit à la qualité de leur jeu. Revenus à la mi-temps avec de meilleures intentions, ils ont attaqué la deuxième période tambour-battant, inscrivant un but mais surtout affolant la défense marseillaise, durant les cinq minutes qui ont suivi la réalisation de Frei. Puis comme en première mi-temps, mais cette fois avec l'avantage au tableau d'affichage, les Bretons ont de plus en plus reculé, profitant des rares occasions de contre, et ont fini la rencontre repliés en défense, pliant sous les assauts marseillais mais ne rompant pas.

Isaksson a sans nul doute été le héros du match. Il a stoppé le penalty tiré par Steve Marlet bien sûr, mais il a surtout rassuré sa défense, se montrant très présent sur toutes les situations dangereuses des Marseillais. Faisant preuve de beaucoup d'assurance et d'habilité, le Suédois a démontré lors de ce match qu'il était l'un des meilleurs gardiens de L1. Autre Suédois à avoir brillé au Stade de la Route de Lorient, le milieu de terrain Kim Kallström. Parfois inconstant, il a tout de même beaucoup pesé sur le jeu offensif rennais. Mention spéciale à Olivier Sorlin dont la maestria au corner a permis aux Bretons d'ouvrir le score. Et comment ne pas citer l'international suisse, Alexander Frei. Toujours très actif à la pointe de l'attaque bretonne, il reste le bourreau des Olympiens. Inscrivant son 5ème but de la saison, il a par ailleurs su se créer nombre d'occasions et reste un poison pour les défenses adverses. Enfin, Mornar, bien que très volontaire et montrant beaucoup d'envie, s'impose plus par son physique que par sa technicité. Souvent maladroit, il apparaît parfois mal à l'aise dans le jeu.

La prestation de Marseille

Critiqués pour le niveau de jeu, les Olympiens ont tenté de faire mieux à Rennes. Bousculés durant les dix premières minutes, les hommes de José Anigo se sont ensuite installés dans le jeu. Pratiquant un pressing haut leur permettant de récupérer la balle très tôt et de se porter très vite le danger dans la surface adverse. Mais une nouvelle fois, le manque de réalisme (ou le talent du portier rennais) les a poursuivis. Dominant chaque dernière demi-heure des deux périodes, ils ne sont pas parvenus à mettre à terre la défense rennaise. Certes le niveau de jeu marseillais est apparu bien meilleur que face à Toulouse mais leur domination est restée stérile. Le problème majeur se posant à l'OM est toujours le même. Aucun leader ne vient insuffler un esprit de révolte dans cette équipe. Beaucoup de joueurs jouent en dessous de leur niveau, d'où le manque de performance global du collectif. Tant que les recrues marseillaises, pourtant très talentueuses n'auront pas retrouvé leur meilleur niveau, l'équipe olympienne peinera à hausser son niveau de jeu.

Tout comme leur adversaire, les Marseillais ont en leur sein un gardien de grande classe. Toujours présent aux moments chauds, Barthez est à son meilleur niveau et ne peut rien sur le but encaissé. Devant lui, Lizarazu a lui aussi gardé une forme internationale. Impeccable dans son rôle défensif, il a tenté quelques montées offensives qui, si elles n'ont pas toujours fait mouche, ont eu le mérite d'apporter le danger dans la surface rennaise. En revanche, Benoît Pedretti et Fabrice Fiorèse n'ont pas été au mieux au cours de cette partie. Loin d'un rendement optimal, les deux joueurs ont peiné, même si Fabrice Fiorèse, sur son côté droit a semblé un peu plus dangereux. Enfin, Steve Marlet, après son penalty raté a tenté de se faire pardonner mais le portier rennais était là pour nuire à ses projets.


La fiche technique :

Rennes
1 – 0 Marseille (0-0)
Stade de la Route de Lorient : environ 26 000 spectateurs
Arbitre : M. Garibian
Buts : Frei (58’)
Avertissements : Didot (15’), Frei (42’), Sorlin (51’) - Demetrius Ferreira (7’), Bamogo (75’), Eduardo Costa (79’), Meïté (87')

Les équipes :

Rennes : Isaksson – Perrier-Doumbé, Ouaddou, Faty, Jeunechamp – Sorlin (Gourcuff, 910’), Mornar (Bourillon, 74’), Kallström, Didot (Dudu Cearense, 81’), Monterrubio – Frei

Marseille : Barthez – Demetrius Ferreira, Meïté, Beye, Lizarazu (Olembe, 84’) – Pedretti, Eduardo Costa, Luyindula (Bamogo, 73’), Fiorèse (Batlles, 87’) - Marlet



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