Fin d'une semaine terrible pour le club de la capitale. Après une lourde défaite à domicile face à Chelsea (0-3) en début de semaine, le PSG s'est une nouvelle fois incliné au Parc des Princes face à l'AS Monaco (0-1). Malgré un match plein d'envie, les Parisiens ont calé et plongent dans les profondeurs du classement, à la 17ème place.

Les données de la rencontre

Un fond de jeu inexistant, une confiance qui s'étiole au fil des rencontres, des conflits internes, un classement bien loin des espérances d'un prétendant au titre de Champion de France… Les femmes et les enfants d'abord, le bateau parisien prend l'eau ! Quatorzièmes du championnat avec seulement trois points glanés en cinq matches, les hommes de Vahid Halilhodzic ne peuvent se permettre une nouvelle défaite, qui plus est à domicile, face à Monaco, sous peine de connaître l'une des plus profondes crises de l'histoire du club. La pression est sur les épaules parisiennes, les joueurs savent qu'ils n'ont plus le droit à l'erreur. Les défenseurs d'abord doivent redresser la barre. Neuf buts encaissés depuis le début de la saison (donc quatre à domicile), on est loin de la solidité et de l'imperméabilité de la charnière défensive de la saison passée (28 buts encaissés sur toute la saison) ! Et si l'attaque n'est pas muette (7 buts), efficacité et réalisme ne sont pas les maîtres-mots de la pointe parisienne. Quoiqu'il en soit, le PSG doit gagner, quelle que soit la manière, seule la victoire et les trois points sont importants. Et pour cela, il faudra «être fier de porter le maillot du PSG» comme aime à le rappeler le président du club Francis Graille. Même son de cloche chez l'entraîneur parisien. «On ne peut pas tomber plus bas, surtout au niveau des résultats. On reconnaît les équipes qui ont du caractère dans la difficulté. On doit apprendre à jouer ensemble, à faire des sacrifices pour les autres. Il faut gagner un match le plus vite possible» . Et ce match, il faudra le gagner sans celui qui semble l'un des seuls parisiens à surnager en ce début de saison, Jérôme Rothen, touché aux adducteurs et sorti en cours de match, mardi face à Chelsea, mais aussi sans Danijel Ljuboja qui suivra le match des tribunes. Un ex-yougoslave laisse sa place à un autre puisque Vahid Halilhodzic a décidé de titulariser le jeune Ibisevic, aux côtés de Pauleta. La défense parisienne enregistrera quant à elle le retour de Mario Yepes qui a purgé son match de suspension. En revanche, on s'attendait au retour de Stéphane Pichot, remis de blessure, mais Bernard Mendy tiendra bien son côté droit de la défense. Enfin, on se demandait qui garderait les cages parisiennes. Et le gagnant est… Lionel Letizi !

Côté monégasque, le climat semble moins orageux. Cinquième du classement avec dix points, Monaco reste aux avant-postes et garde le rythme. Mieux encore, une victoire au Parc des Princes permettrait aux hommes de Didier Deschamps de prendre la tête du classement (Metz ayant été défait 4-0 par Auxerre). Et pourtant, le club du Rocher est loin d'avoir retrouvé son niveau de l'an passé et veut avant tout se rassurer au Parc. D'abord parce que son parcours en championnat n'a pas encore convaincu et que le niveau de jeu prodigué semble loin de celui d'un prétendant au titre. Ensuite parce que la défaite en Ligue des champions face à Liverpool (2-0) inquiète, tant elle est apparue méritée. Si les Monégasques, contrairement aux Parisiens, n'ont pas le couteau sous la gorge en championnat, une défaite sèmerait le doute dans les têtes. Les hommes de Didier Deschamps le savent et sont motivés. «Pour éviter de laisser le doute s'insinuer, il faut faire un bon résultat au Parc» avoue Patrice Evra. «On n'a pas le droit de jouer comme on l'a fait à Liverpool. On doit toujours avoir à l'esprit que, pour gagner des matches, il faut faire des efforts pendant quatre-vingt-dix minutes. Si tout le monde ne joue pas le jeu, on le paye immédiatement» assène quant à lui le capitaine Julien Rodriguez, dans le quotidien l'Equipe. Pour arriver à leurs fins, les Monégasques pourront compter sur l'appui de Kallon et surtout de Saviola en attaque afin de porter l'estocade à une défense parisienne peu en verve. Ils devront toutefois compter sans Chevanton, Nonda et Bernardi. Côté statistique, le club du Rocher garde l'avantage. En trente rencontres au Parc des Princes, il l'a emporté à 14 reprises (11 défaites et 5 matches nuls), sa dernière victoire remontant à la saison dernière (4-2). Les Parisiens ont du mouron à se faire…

Les faits de la rencontre

- Pas le temps de souffler au Parc. Si les fumigènes envahissent le terrain, ils n'embrument pas les esprits parisiens. Sur le côté gauche, Ibisevic récupère le ballon. Bien entouré, il tente un une-deux avec Pauleta qui se défait de ses deux vis-à-vis et parvient à centrer vers le but de Roma. Le ballon arrive dans les pieds de Modeste M'Bami qui tente une reprise de volée. Sa frappe du plat du pied droit est un peu écrasée mais oblige tout de même Roma à sortir une belle parade (4').

- Les Parisiens mettent du coeur à l'ouvrage mais leur domination reste stérile. Lorik Cana sert Pauleta en profondeur. A la limite du hors-jeu, l'Aigle des Açores réussit un magnifique contrôle porte-manteau dans la course et frappe. Le portier monégasque est battu mais le poteau droit vient sauver les visiteurs. L'action n'est pas finie pour autant. Lorik Cana récupère le cuir aux 20 mètres et tente sa chance. Malheureusement pour les Parisiens, son missile passe au-dessus des buts monégasques (24').

- Maîtrisant moins le ballon, les hommes de Didier Deschamps semblent pourtant capables d'apporter le danger à tout moment. Sur le côté droit, Ateba commet une faute sur Maicon. Le Brésilien se fait justice lui-même et tire le coup-franc pour Julien Rodriguez qui reprend de la tête. Sa frappe est cadrée mais Letizi, vigilant, s'envole et se saisit du cuir (30').

- Pontus Farnerud sert Javier Saviola dans l'axe. Le petit argentin récupère et se lance dans une course dont il a le secret. Il s'enfonce dans la surface parisienne mais heureusement pour les joueurs de Vahid Halilhodzic, Letizi sort bien dans les pieds du Monégasque et parvient à éloigner le danger (40').

- Pas beaucoup d'occasions franches en cette deuxième mi-temps mais le dernier quart d'heure s'annonce chaud ! Ateba, sur la gauche récupère le ballon et frappe au but. Roma se déploie pour détourner le cuir qui échappe de peu à Pedro Pauleta (73').

- Sur l'action suivante, les Monégasques mettent le feu à la défense parisienne. Maicon réalise un une-deux avec Adebayor sur le côté droit de la surface. Le Togolais récupère la balle et frappe au but mais le cuir passe à quelques centimètres du poteau gauche de Letizi, détourné par Pierre-Fanfan (74').

- Monaco prend les choses en main dans ce dernier quart d'heure, Maicon et Adebayor multipliant les occasions. Le Brésilien justement, ajuste un centre pour Javier Saviola qui tente de tacler la balle dans les buts parisiens, mais une nouvelle fois, le cadre se dérobe et la balle frôle le montant droit des buts de Letizi (75').

- La domination monégasque continue, les Parisiens pouvant toutefois remercier le manque de réalisme des Monégasques. Sur un centre d'Evra, Adebayor, seul au point de penalty tente une reprise de volée qu'il dévisse complètement (79').

- Les Parisiens souffrent. Sur le côté droit, Maicon, encore lui, centre dans la surface vers Adebayor. Seul au milieu de la défense parisienne, le Togolais parvient tout de même à se jeter et à projeter le cuir au fond des filets de Letizi d'une tête puissante (1-0, 82'). Terrible pour des Parisiens qui avaient pourtant affiché une belle envie.

La prestation du PSG

Les Parisiens ont entamé la rencontre tambour-battant, avec, semble-t-il, l'envie de se racheter de la piètre prestation offerte à leur public face à Chelsea. Se battant sur tous les ballons, présents dans tous les duels et exerçant un pressing haut, les joueurs du PSG maîtrisaient bien la balle. Efficaces dans la récupération, les Parisiens l'étaient beaucoup moins dans l'utilisation du ballon, pêchant souvent dans le dernier geste, à l'inverse de Monaco. Toujours volontaires, ils cédaient toutefois le pas physiquement dans le dernier quart d'heure de la première mi-temps, les Monégasques reprenant peu à peu la maîtrise du ballon mais aussi du jeu. Déterminés à proposer un bloc défensif très dense, les Parisiens avaient tendance à beaucoup reculer, laissant Ibisevic et Pauleta loin devant, difficilement atteignables par leurs coéquipiers. La deuxième mi-temps semblaient repartir sur les mêmes bases, les joueurs de la capitale ne parvenant pas à mettre le pied sur le ballon. Peu à peu, ils réussissaient tout de même à refaire surface, reculant moins et remontant la balle plus en bloc. Mais à ce petit jeu-là, ils se découvraient peu à peu laissant de plus en plus d'espaces aux attaquants monégasques, dont Saviola, dont on connaît la rapidité et l'habilité en contre. Certainement émoussés, visiblement incapables de tenir physiquement et moralement pendant 90 minutes, les Parisiens reculaient de plus en plus, laissant les Monégasques faire le jeu et se créer les occasions les plus dangereuses. Un repli que les joueurs d'Halilhodzic payaient cash après le but d'Adebayor, la défense parisienne, trop en ligne ne parvenant pas à contenir le Togolais qui aurait d'ailleurs pu crucifier les Parisiens à plusieurs reprises auparavant. Difficile de gagner quand on ne peut réaliser un match plein de bout en bout. Encore une fois, les Parisiens ont bien tenu le coup pendant la première demi-heure mais ont été trop inconstants par la suite, manquant également de réalisme. A trop reculer , ils ont laissé le champ libre aux flèches monégasques qui n'en demandaient pas tant.

On a beaucoup critiqué la défense parisienne depuis le début de la saison, et à juste titre. Face à Monaco, elle a semblé montré un léger mieux, du moins une partie du match. Si Letizi a livré un match sérieux, où il a rassuré les siens par sa concentration, on peut peut-être lui reprocher un peu de passivité sur le but d'Adebayor. Quant à la défense en elle-même, José Pierre-Fanfan, après un bon match face à Chelsea, semble avoir retrouvé son niveau de l'an dernier. Décisif sur certains ballons chauds, il est redevenu le maillon fort de cette défense parisienne. Autre «satisfaction» , le regain de forme de Yepes, plus déterminant, plus incisif. Il peut toutefois remercier M. Bré qui n'a pas vu deux fautes de mains commises dans la surface. Sur les côtés, Sylvain Armand reste toujours aussi imprécis, que cela soit dans ses centres, ses passes ou même les coups de pied arrêtés (domaine où Rothen a énormément manqué aux Parisiens). Enfin, Bernard Mendy a beaucoup apporté en première période, par sa récupération et ses montées offensives dans le couloir droit. Toujours volontaire, il reste imprécis dans son dernier geste. On l'a moins vu en fin de rencontre, certainement fatigué. Au milieu de terrain, M'Bami reste le «maître» parisien. Toujours à l'affût du ballon, il ne lâche rien. A la récupération, à la relance, il est toujours là. Assurément le meilleur parisien de ce début de saison. Mention spéciale à Lorik Cana qui s'est beaucoup dépensé face aux Monégasques, descendant très bas pour aider à la défense mais tentant également de porter le danger vers les buts de Roma. Enfin, l'attaque parisienne est restée muette. Comme toujours, Pauleta a beaucoup bougé, multipliant les appels, ne lâchant jamais rien. Tout près d'ouvrir le score dès le début de la rencontre, le Portugais n'a toujours pas marqué sur action de jeu cette saison. Ces nombreux hors-jeu ont toutefois entaché sa performance. Ibisevic, quant à lui, n'a pas eu le poids de Pauleta sur la défense adverse (et pas du tout présent en seconde mi-temps) mais il promet de belles choses. A l'heure de jeu, il a été remplacé par Fabrice Pancrate qui a beaucoup plus pesé sur la défense monégasque, par ses accélérations et sa vivacité.

La prestation de Monaco

Avec un jour de récupération en moins, les hommes de Didier Deschamps débutaient la rencontre d'une manière moins tonitruante que les Parisiens. Laissant leurs hôtes maîtres du ballon durant la première demi-heure, l'ASM laissait passer l'orage et attaquait en contre. Car si les joueurs de la capitale dominaient dans la récupération, les Monégasques semblaient plus à même de mener leurs attaques à leur terme. Plus rapide et compact, le club du Rocher prenait l'ascendant en fin de première période et reprenait sa domination en début de deuxième. Visiblement mieux en place, le ballon circulait mieux dans les pieds monégasques que dans les pieds parisiens, le ballon parvenant plus facilement et surtout dans de meilleures conditions aux attaquants. Sans se précipiter, ils ont su laisser venir les Parisiens, pour les prendre en contre et s'infiltrer dans les nombreux espaces. Grâce à une remontée de balle rapide et à une ligne d'attaque très performante, ils ont su trouver le chemin des filets parisiens, même si on peut leur reprocher un certain manque de réalisme. L'AS Monaco, nouveau leader de L1 a montré ce que cherche le PSG : une bonne organisation, une cohérence entre les lignes et la rapidité de son attaque. Certes, les Monégasques n'ont pas flambé, ni impressionné mais peu importe puisqu'ils ont empoché la victoire et les trois points.

Loin d'être assiégée, la défense monégasque a tenu le coup, Patrice Evra réalisant une rencontre correcte, après sa «mauvaise» performance face à Liverpool (0-2) et Flavio Roma confirmant sa bonne forme de la semaine. Le portier italien a démontré, une nouvelle fois, toutes ses qualités, répondant présent aux moments importants. Mais c'est en attaque que les bons points sont à distribuer. Javier Saviola d'abord, apporte un plus incontestable à l'attaque monégasque. Sa pointe de vitesse et sa vision du jeu font de lui un joueur capable d'apporter le danger à tout moment et donc un poison difficilement contrôlable pour les défenses adverses. Son compère offensif, Adebayor est lui aussi un joueur clé du dispositif de Didier Deschamps. Si on peut regretter ses nombreuses occasions vendangées, son entente avec Maicon notamment (par ailleurs très bon) rende l'attaque du Rocher très dangereuse.

Les autres matches

Les journées se suivent et ne se ressemblent pas pour les Bourguignons. Défaits par les Bastiais lors de la 5ème journée, après un match moyen, les Auxerrois se sont rattrapés face à Metz. Menant 3-0 après seulement 24 minutes de jeu, les hommes de Guy Roux ont vite pris la mesure des Messins. S'imposant finalement 4-0 (doublé de Benjani, 6' et 20', Kalou, 24' et Mathis, 69') au terme d'un match bien maîtrisé, les Bourguignons prenaient même la première place provisoire (à la différence de but), avec 12 points. Anciens leaders du classement, les Messins «retombent» quant à eux à la 6ème place avec 11 points. Pas de victoire à l'extérieur en cette fin d'après-midi dominicale puisque Sochaux, après une belle victoire à domicile face à Marseille (2-0), n'a pas su prendre le dessus sur Nice. Malgré l'ouverture du score de Boudarène dès la 13ème minute, les Sochaliens n'ont pas pu maintenir la fougue niçoise remise à flot par Vahirua (27', s.p.) puis Agali (49'). Les Aiglons empochent ainsi leur première victoire de la saison, sortant du même coup de la zone des relégables avec 5 points. Les Lionceaux perdent quant à eux deux places au classement et se retrouvent au 13ème rang avec 7 points. Enfin, trois jours seulement après leur match européen et leur déplacement à Shelbourne (2-2), les Dogues Lillois ont remporté leur troisième victoire de la saison face aux promus caennais. Menés 1-0 après un premier but d'Acimovic à la 23ème minute, les Normands ont eu l'occasion de revenir à la marque en fin de match, sur un penalty tiré par Sarr. Mais Tony Sylva veillait au grain et repoussait la tentative caennaise. Un arrêt doublement décisif puisque sur le dégagement qui suivait, Brunel récupérait la balle et marquait le but de la délivrance (2-0, 90'). Les Lillois font un bond au classement, se hissant dans la première moitié du classement à la 8ème place avec 10 points, les Caennais s'accrochant à une prometteuse 12ème place avec 8 points.

17ème du championnat. Un classement qui rappelle celui des Parisiens en début de saison dernière à l'issue de la 5ème journée… Trois points sur 18 possibles, le club de la capitale est désormais à dix points du nouveau leader, Monaco, à 9 de Lyon. Les ambitions de titre s'éloignent, le spectre d'une crise aiguë se rapproche…

Fiche technique

PSG 0 – 1 Monaco (0-0)
Parc des Princes : environ 40 000 spectateurs
Arbitre : M. Bré
Buts : Adebayor (82’)
Avertissements : Yepes (27’), Cana (58’)- Kallon (17’), Squillaci (27’)

Les équipes :

PSG : Letizi – Armand, Yepes, Pierre-Fanfan, Mendy – Ateba (Boskovic, 87’), M’Bami, Coridon (Cissé, 79’), Cana – Ibisevic (Pancrate, 63’), Pauleta

Monaco : Roma – Evra, Rodriguez, Squillaci, Maicon – Farnerud (Givet, 90’), Zikos, Perez - Saviola, Kallon, Adebayor (El-Fakiri, 84’)