Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
En savoir plus OK
Et Marcel s'en est allé...
Par Marie Ange Kostoff - Equipe De France, Mise en ligne: le 07/07/2004 à 23h21
Taille du texte: Email Imprimer Partager:

Le capitaine de l'équipe de France aurait du faire ses adieux à Rennes, le 18 août contre le Ghana, son pays d'origine, en match amical. Le Ghana ayant décliné l'offre de l'équipe de France, il ne pourra jouer pour le symbole. Ayant annoncé sa retraite internationale le 4 juillet, il aura joué son dernier match face à la Croatie. Une fin de carrière bien triste pour un joueur qui aura tant marqué sa décennie en Bleu. Retour sur le parcours du «roc» .

Une carrière et un palmarès impressionnants

Né au Ghana le 7 septembre 1968, il quitte Accra, la capitale, à l'âge de quatre ans pour la France. Suivant le chemin de son frère aîné, Seth Adonkor, il découvre le football au FC Nantes dont il intégrera le centre de formation avec un certain Didier Deschamps. C'est le début d'une longue amitié qui va conduire les deux Canaris vers les plus hauts sommets nationaux et internationaux. A 18 ans, il joue et gagne son premier match en D1 contre Bordeaux. Déjà, il impressionne par sa présence physique, sa technique et sa vision du jeu. Après six saisons bien remplies à Nantes, il quitte la Beaujoire pour le Vélodrome et rejoint son «pote» Deschamps. La suite, tout le monde la connaît. Il remporte la première coupe d'Europe de l'histoire du football français en 1993 avec l'Olympique de Marseille. A l'époque, il forme, avec Basile Boli, la «garde noire» qui impressionne et écoeure les attaquants de tous bords. Ironie du sort, il rejoint, à la mi-saison 93-94 le club qu'a défait l'OM en finale de Ligue des Champions, le Milan AC. Fabio Cappello, alors entraîneur du club italien, lui offre une opportunité dont il rêvait depuis longtemps, jouer au milieu de terrain. Accueilli avec réserve, son jeu impressionne, son talent en impose et il devient rapidement la coqueluche des tifosi qui le surnomment «Marcello, le géant noir» . Sa première saison transalpine est un succès puisqu'il remporte une nouvelle fois la Ligue des Champions en 1994 et devient ainsi le premier joueur à remporter la reine des coupes d'Europe deux fois de suite sous les couleurs de deux clubs différents. Il passe cinq saisons à Milan remportant au passage deux Calcio, une Coupe d'Italie et deux Supercoupes d'Europe. En 1998, auréolé de son titre de Champion du Monde avec l'équipe de France, il quitte les Milanais pour les Blues de Chelsea où il rejoint… Didier Deschamps. Il rajoute deux nouvelles lignes à son palmarès, remportant la Coupe d'Angleterre et la Charity Shield en 2000. Il passe six saisons à Chelsea, mais la dernière s'achève bien mal. Ne jouant que quinze matches, la saison dernière, il a été poursuivi par les blessures et n'a pas semblé rentrer dans les plans de l'entraîneur lui préférant John Terry et William Gallas. Et alors qu'il lui restait un an de contrat avec le club londonien, il a préféré quitter Chelsea, ne rentrant toujours pas dans les plans du nouvel entraîneur, José Mourinho. Un temps pressenti à l'OM, club qui l'avait révélé il y a dix ans, il pourrait trouver un point de chute doré au Qatar, bien qu'une retraite définitive ne soit pas à exclure.

Desailly et les Bleus

Si Marcel Desailly possède l'un des palmarès les plus impressionnants du football français et européen en club, que dire de sa carrière en équipe de France. Sélectionné pour la première fois le 22 août 1993 contre la Suède, il est de la débâcle contre la Bulgarie. Heureusement pour lui et pour l'équipe de France, ce n'est que le début, certes malheureux, d'une grande épopée. 116 sélections plus tard, Desailly devient le Français le plus capé de l'histoire, loin devant son ami de toujours, Didier Deschamps resté à 103 sélections. Côté palmarès, il peut s'enorgueillir de faire partie de la génération dorée, Championne du monde et Championne d'Europe. Après le cauchemar bulgare, il participe à la reconstruction de l'équipe. Fort de son expérience en club où il a su museler les plus grands attaquants du Monde, il apparaît durant la Coupe du Monde comme une montagne, un «roc» (son surnom), infranchissable. Au sein d'une «défense de rêve» au côté de Blanc, Lizarazu et autre Thuram, il se montre toujours impressionnant en Bleu même quand il connaît quelques baisses de régime en club.

Son palmarès, son expérience, sa rage de vaincre en font naturellement, après l'Euro 2000 et le départ de Laurent Blanc et Didier Deschamps, le capitaine de l'équipe de France. Un rôle que personne ne lui dénie mais qui va peser lourd sur ses épaules lors de la déroute coréenne. Car si son Mondial n'a pas été mauvais, la performance globale de l'équipe lui a certainement nuit. Son capitanat survit pourtant jusqu'à l'Euro 2004 au cours duquel il n'est pas titulaire et où il semble avoir perdu toute sa superbe. Le match contre la Croatie aura été son dernier match avec les Bleus. Paradoxalement, malgré son palmarès en équipe de France et les services qu'il lui a rendus, l'histoire se sera mal terminée. Deschamps aura été le capitaine des victoires en 1998 et 2000, Desailly celui des défaites de 2002 et 2004.

L'hommage de Deschamps

Si toute l'équipe de France regrette le départ de Marcel Desailly, qui mieux que Didier Deschamps pouvait retracer le bilan de l'homme le plus capé de l'équipe de France ? Et l'entraîneur de Monaco ne tarit pas d'éloges sur son ami. «C'est un monument qui s'arrête» . Rappelant la régularité, l'esprit de compétition de Desailly, il insiste également sur les «qualités physiques exceptionnelles» et le «mental à toute épreuve» de l'ancien Nantais. Avec le retrait de Desailly, c'est une page qui se tourne. Et sans occulter la façon dont s'est terminée la carrière internationale du défenseur, il plaide pour sa cause et rappelle que cela ne doit pas effacer «tout ce qu'il a fait avant de très bien» . Car Marcel Desailly aurait pu arrêter sa carrière en Bleu auparavant, peut-être au même moment que son «double footbalistique» , par exemple. Mais comme Laurent Blanc qui avait poussé jusqu'à l'Euro 2000 pour apporter toute son expérience à l'équipe, Desailly a voulu disputer une compétition internationale de plus. «C'est son comportement de gagneur qui lui ont permis pendant de si longues années de rester si fort et si compétitif à ce niveau-là et avec une régularité et une qualité de performances exceptionnelles» . Voilà comment, en une phrase, résumer ce que la plupart des joueurs ont pensé de leur capitaine et ce qui lui a permis de rester au plus haut niveau. Des qualités qui ont peut-être atténué les difficultés physiques qu'il a semblé connaître à la fin de son épopée.

La compétition de trop ?

«Il arrive à un moment donné qu'il faut bien que j'arrête» , a expliqué Marcel Desailly lors de l'émission Téléfoot sur TF1. Lucide, le capitaine de l'équipe de France annonçait alors sobrement son départ de l'équipe de France, départ que l'on pressentait depuis longtemps. Car la saison 2003-2004 semble avoir été la saison de trop pour un joueur de 35 ans qui a beaucoup donné tout au long de sa carrière. Très peu utilisé à Chelsea, il est arrivé à l'Euro 2004 en net manque de compétition, n'ayant pas joué depuis le 18 janvier. De plus, les blessures (hanche, mollet, talon d'Achille, genou) ne l'ont pas épargné. Comment alors retrouver un rythme de haut niveau ? Car si Desailly avait pour habitude de se sublimer lors des compétitions avec l'équipe de France, il arrive un moment où le corps ne peut plus suivre la tête et où la volonté et l'esprit de compétition ne suffisent plus.

Desailly a bien essayé de rassurer les observateurs, assurant retrouver de «bonnes sensations» au fil des matches de préparation à l'Euro. Cependant, une blessure contractée au genou lors de France-Brésil (0-0, le 20 mai au Stade de France) a grevé une fois de plus ses chances de retour en force. Il l'avoue lui-même. «Sans cette blessure au genou (…), je pense que mon Euro aurait été complètement différent. Franchement, j'étais au top à ce moment-là, je me sentais vraiment bien» regrette-t-il. En manque de forme, il ne débute pas l'Euro contre l'Angleterre mais se retrouve vite sur le banc des remplaçants contre la Suisse après le match contre la Croatie. Malheureusement pour lui, son dernier match en Bleu lui laissera un goût amer puisque, après une bourde monumentale, il permet aux Croates de prendre l'avantage sur l'équipe de France. Sa suffisance après cette erreur qu'il qualifiera de «petite erreur» fera grincer certains des dents, précipitant son désaveu auprès du public. Ceux qui l'ont adulé voient aujourd'hui en lui un joueur vieilli, qui n'a plus vraiment sa place en équipe de France. Chose impensable il y a encore peu, où il était encore «the rock» , il est alors remplaçant lors des deux dernières rencontres de la France lors de l'Euro. Frustré de n'avoir pu apporter expérience et confiance sur le terrain, il est pourtant resté impliqué jusqu'au bout dans la vie de l'équipe de France. Jusqu'au bout, il aura même inspiré confiance, respect et compassion à la majorité de ses coéquipiers. «Desailly mérite le respect» avouait Patrick Vieira. «Il aurait du jouer» ajoute même Robert Pirès.

Sa carrière n'aura connu que ce gros nuage noir, mais quelle déception ! Desailly aura attendu la fin de sa carrière pour connaître ses moments les plus pénibles. D'abord en club mais aussi en Bleu. La question de la saison de trop se pose alors naturellement. Desailly n'aurait-il pas du raccrocher les crampons auparavant, alors qu'il était encore en haut de l'affiche. Blanc ou Deschamps avaient su le faire, partant sur des victoires éclatantes, ne laissant d'eux que des souvenirs glorieux. Desailly, certainement poussé par son esprit de compétition, a peut-être voulu trop en faire. La Coupe des Confédérations 2003 qu'il a disputé l'a privé d'une bonne préparation avec Chelsea et l'a précipité dans l'engrenage des blessures à répétition. Physiquement moins bien, il lui a été difficile d'être à niveau. «Je suis moins performant parce que je n'arrive plus à réaliser autant d'allers-retours que par le passé, (...) mais je compense quand même par une expérience» avouait-il. Il est pourtant clair que l'expérience n'a pas suffi. Au sein d'une défense solide aux repères établis, sa baisse de forme physique aurait pu effectivement être compensée par son expérience. Mais la fragilité de la défense française lors de l'Euro demandait un «patron» , capable de suppléer les faiblesses des uns et des autres. Une tâche apparemment devenue trop grande pour lui.

On ne saura jamais si Marcel Desailly aurait pu finir autrement sa carrière en Bleu. Il aurait sûrement mérité de terminer d'une manière plus glorieuse une carrière exceptionnelle. «Cette fin de parcours est douloureuse parce que quelque part, c'est la fin d'émotions fortes (…) Il y a eu des moments forts, des hymnes incroyables, des émotions fantastiques» se souvient-il nostalgique. Marcel Desailly aura connu le meilleur avec l'équipe de France mais il aura terminé avec le pire. Quoiqu'il en soit, il ne faut pas oublier qu'il restera l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire de l'équipe de France et que sa dernière performance ne ressemble en rien à sa carrière, exemplaire.



Taille du texte: Email Imprimer Partager:




Publiez un commentaire avec votre compte Facebook, Yahoo, Hotmail ou AOL   AIDE
Pour signaler un abus, contactez
Ajouter un commentaire ... Les insultes sont passibles d'une amende de 12.000€ et jusqu'à 45.000€ pour les injures racistes, homophobe, handiphobe ou sexiste. N'oubliez pas que vos messages ici sont publics et qu'en cas de plainte votre identité réelle peut être révélée à la justice.
Pour afficher les commentaires Facebook, vous devez être connecté à Facebook



 
 

Liens de la rubrique MONDIAL 2022


Actu Equipe de France


Sondage Maxifoot
OM-PSG, quel est votre pronostic ?

Victoire de l'OM
Match nul
Victoire du PSG
Voter

Voir les resultats - Voir les sondages précédents

Actu et transferts 24h/24

Les + populaires du moment

Ça a fait le buzz depuis 7 jours


 A SUIVRE
Le meilleur effectif
LIGUE 1
mi-saison
2023-24
TOP 10
transferts
en Ligue1

mi-saison 2023-24
TOP 15
PEPITES
jeunes de Ligue 1
Classements des
BUTEURS

en EUROPE
Indice MF :

l'état de
FORME
des clubs en europe
Les FRANCAIS à

l'ETRANGER
Qui joue ?
Qui marque ?


MASQUER LA PUB