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Tigana, Blanc, Domenech ?
Par Marie Ange Kostoff - Equipe De France, Mise en ligne: le 01/07/2004 à 22h59
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Parti vers d'autres horizons, Jacques Santini a laissé sa chaise de sélectionneur de l'équipe de France, vide. Les Bleus, déchus aujourd'hui de leurs deux titres, doivent trouver un sélectionneur au plus vite afin d'attaquer la campagne d'éliminatoires de la Coupe du Monde plus sereinement. Quatre candidatures se détachent, un duel se profile. Qui entre Jean Tigana et Laurent Blanc et plus marginalement Bruno Metsu et Raymond Domenech gagnera la course à la sélection ?

Trois candidats déclarés (Tigana, Blanc et Metsu), un homme à disposition (Raymond Domenech). Claude Simonet, après concertation des différentes instances nationales (dont la Direction Technique Nationale et la Ligue Professionnelle de Football), doit choisir avant le 9 juillet date à laquelle le nom du sélectionneur devrait être arrêté par le Conseil Fédéral de la Fédération. Le nouveau sélectionneur sera désigné pour quatre ans sauf «échec grave au cours de la compétition» (dixit Michel Platini dans le journal L'Equipe) afin d'assurer la continuité et devra présenter un nouveau système cohérent pour l'équipe de France. Mais plus que la mise d'un nouveau sélectionneur qui aura la tâche ardue de reconstruire une équipe convalescente, cette désignation prend l'allure d'une lutte d'influence entre Claude Simonet, président de la fédération française de Football, sur le départ, la DTN d'Aimé Jacquet et le très influent Michel Platini. Retour sur les atouts et les points faibles des quatre candidats les plus sérieux.

Jean Tigana, l'homme de Platini

Son passé de joueur, en tant que membre du «carré magique» . Sa hargne sur le terrain et son intransigeance face à lui-même lui ont permis de faire la carrière qu'on lui connaît (5 titres de champion de France avec Bordeaux et Marseille, deux coupes de France avec les Girondins et un titre de Champion d'Europe avec l'équipe de France). Les qualités qu'il a su développer durant sa carrière de joueur lui permettraient d'être un sélectionneur de caractère, un homme de poigne, capable de relever une équipe en reconstruction. Rigoureux et intransigeant, il a le profil parfait d'un sélectionneur capable de remettre de l'ordre dans une équipe démotivée, où le doute s'est installé et que plusieurs joueurs cadres pourraient quitter. Toujours dans cette optique de reconstruction, l'équipe de France doit repartir sur de nouvelles bases et prendre ses distances avec les résultats obtenus depuis 1998. L'électrochoc attendu se ferait ainsi plus facilement avec un homme loin de la génération «Jacquet» .

De plus, son passé d'entraîneur plaide pour lui. Sa carrière débute à l'OL lorsque, en 1993, Jean-Michel Aulas lui propose le poste d'entraîneur de Lyon. Après seulement deux saisons, il mène l'équipe à la deuxième place du championnat avant de partir pour Monaco où il obtient le titre de Champion de France en 1997. En plus d'avoir lancé David Trézéguet et Thierry Henry, Tigana aura eu le mérite de faire de Monaco l'un des plus beaux champions de France de la décennie. Car il l'avoue lui-même, il «ne néglige pas le résultat, mais veut voir du beau jeu, se régaler sur son banc» . Après deux ans sans club, il est engagé par le milliardaire Mohammed Al-Fayed à Fulham. Le club qui végétait en Division 1 (L2 anglaise) est remonté immédiatement en Premier League après 11 victoires d'affilée grâce à Tigana. Enfin, plus que son palmarès de joueur ou d'entraîneur, l'un des principaux avantages de Tigana est le soutien que lui apporte son ami Michel Platini. Si celui-ci se défie d'influer d'une quelconque façon sur la décision de Claude Simonet, il a pourtant déclaré dans le journal L'Equipe qu'il «ferait effectivement un très bon sélectionneur» . Et quand on connaît l'influence du meilleur joueur français de tous les temps qui avait proposé Jacques Santini au poste de sélectionneur il y a deux ans, on peut imaginer la suite…

Tigana reste toutefois un homme de conflits. Ses expériences en tant qu'entraîneur se sont souvent mal finies à cause de son caractère trop intransigeant. A cela s'ajoute un manque de communication, associé à un manque de patience qu'il avoue lui-même. Or, l'équipe de France va être l'objet de toutes les attentions et de toutes les critiques dans les mois à venir et un entraîneur plus «posé» , capable de faire «bouclier» face à la presse, sans pour autant se la mettre à dos, serait plus utile aux Bleus qu'un entraîneur dont les rapports conflictuels avec les médias (et notamment TF1 contre qui il nourrit un vieux contentieux pour ne pas avoir diffuser son jubilé) sont de notoriété publique. De plus, il ne semble pas qu'il fasse l'unanimité parmi les Bleus d'aujourd'hui. Si les joueurs cadres comme Zidane ou Lizarazu ne verraient pas d'un mauvais oeil l'arrivée de Laurent Blanc, Henry et Trézéguet, de leur côté, ne seraient pas heureux de voir arriver leur ancien entraîneur avec qui ils entretenaient des rapports conflictuels. Enfin, l'équipe de France a besoin de stabilité. Or, Tigana est encore englué dans une affaire judiciaire avec Fulham. Mohammed Al-Fayed l'accuse en effet d'avoir surévalué le transfert de certains joueurs, dont Steve Marlet et l'issue de cette affaire n'aura lieu qu'à l'automne, période où les Bleus auront déjà entamé leur campagne d'éliminatoires pour le Mondial de 2006.

Laurent Blanc, l'homme de Simonet

Il est l'un des deux leaders de la génération dorée qui a remporté la Coupe du Monde 1998 et l'Euro 2000. Sa carrière, son talent, son charisme lui ont valu un surnom, «le Président» , véritable exemple pour tous ceux qui le côtoient. Tout comme Tigana, son passé de joueur joue donc en sa faveur. De Montpellier à Manchester en passant par Auxerre, Marseille et Barcelone, il a évolué dans tous les grands championnats européens, acquérant une expérience et une assurance au fil des titres accumulés (Coupe des Coupes avec Barcelone, doublé Coupe de France – Championnat de France avec Auxerre, Coupe de France avec Montpellier, Championnat d'Angleterre avec Manchester United). Encore aujourd'hui, il apparaît comme une référence, un véritable roc en défense, sur lequel on pouvait compter et qui prenait ses responsabilités en tenant l'équipe à bout de bras quand le besoin s'en faisait sentir. Et c'est grâce à ces qualités que les joueurs qui jouaient avec lui il y a encore quatre ans aimeraient le voir prendre les rênes de l'équipe de France. Les Zidane, Lizarazu, Vieira, Thuram, Barthez et autres apprécient son honnêteté, sa franchise et ses qualités de meneur d'hommes et aimeraient ainsi voir Blanc devenir leur sélectionneur. Il dispose d'un autre avantage sur Jean Tigana, il connaît parfaitement les piliers de l'équipe de France avec lesquels il a joué pendant plusieurs années. Les risques de conflits seraient donc moins grands avec des joueurs qui sont, pour certains comme Fabien Barthez, des amis. Il pourrait également convaincre certains comme Zidane, Lizarazu ou même Barthez de prolonger leur aventure en bleu jusqu'en 2006. En plus du soutien des joueurs, il dispose du soutien non négligeable du président Simonet et d'Henri Emile, souvent entendu par les joueurs. Enfin, Laurent Blanc possède une qualité que n'a pas forcément Jean Tigana, la communication. Apprécié par tous ou presque, il n'a jamais connu de problèmes sérieux avec les médias et ses collaborations tant au journal L'Equipe qu'à France Télévision en tant que consultant témoignent de sa capacité d'homme de communication et de la pertinence de ses analyses.

Mais la candidature de Laurent Blanc a un inconvénient majeur. Il n'a aucun vécu d'entraîneur et sa formation n'est pas complète. En effet, il vient seulement de passer le 2ème degré de son diplôme d'entraîneur professionnel français (DEPF) et même s'il a suivi une formation de manager de sport, il n'a pas les diplômes requis pour être entraîneur. A sa décharge, un sélectionneur avait été dans le même cas, Michel Platini, en 1988 lorsqu'il avait pris les rênes de l'équipe de France. Mais il faut tout de même être honnête : si n'importe quelle autre personne s'était présentée avec la même expérience d'entraîneur que Laurent Blanc, elle aurait été doucement éconduite. Car après tout, si on connaît la valeur du «président» en tant que joueur, on ne sait pas ce qu'il vaut en tant qu'entraîneur. Cependant, Maxime Bossis rappelle dans France Football qu'Henri Michel avait été dans le même cas lorsqu'il a «remporté la médaille d'or aux JO de 1984, avant de conduire l'équipe de France au Mundial 86» . Autre inconvénient de taille, la proximité de Laurent Blanc avec les Bleus. L'avantage de bien les connaître pourrait se transformer en inconvénient dans la mesure où il est difficile d'avoir un quelconque rapport d'autorité sur des joueurs qui sont des amis et qui sont à peine plus jeunes que lui. Et comment rebâtir une équipe nouvelle, souhaitant s'éloigner de la génération précédente, avec un joueur qui en est l'incarnation la plus flagrante ? La coupure nécessaire ne pourrait avoir lieu avec un homme qui, légitimement, aurait du mal à écarter de la sélection des joueurs qu'il côtoie depuis près de dix ou quinze ans. Enfin, dernier «handicap» et pas le moindre, Michel Platini ne croit pas en lui en tant que sélectionneur, du moins dans l'immédiat. Il trouve la candidature de Blanc trop «prématurée» , surtout si ce dernier veut poursuivre une carrière d'entraîneur. Car accepter une telle charge dès son premier poste serait prendre un risque pour sa future carrière . Peut-être devra-t-il d'abord faire ses armes au sein d'un club avant de devenir le sélectionneur de l'équipe de France.

Bruno Metsu, le «troisième homme»

Selon Claude Simonet, parmi la douzaine de candidatures qu'il a reçues, la sienne est la troisième qui mérite «une attention» . Après une carrière de joueur sans grands titres, passée en Belgique et pour majorité dans le Nord de la France, il commence sa carrière d'entraîneur en 1987 à Beauvais où il reste jusqu'en 1992. Mais si le grand public le connaît, c'est surtout grâce aux merveilles qu'il a accomplies avec l'équipe nationale du Sénégal et à la victoire acquise face à la France lors du premier match de la Coupe du Monde 2002. Principal artisan de la qualification du Sénégal pour la Coupe du Monde 2002 durant lequel il a hissé ses hommes jusqu'en quart de finale où ils ont été difficilement battus par l'équipe turque (1-0 ap), il est auréolé de son parcours asiatique exceptionnel, Bruno Metsu a déjà prouvé ses qualités de sélectionneur. Cependant, ses méthodes pourraient lui desservir dans la course au poste de sélectionneur. En effet, il est adepte d'une méthode proche de «l'autogestion» où il préfère jouer le rôle du «grand-frère» , de l'entraîneur plus que du «flic» selon ses propres mots. «Quand je suis avec eux, je me considère comme un ami...Ce n'est pas parce qu'on crie qu'on est respecté. Avec moi, les joueurs bénéficient d'une liberté totale» confie-t-il. Mais si ce système marchait avec l'équipe sénégalaise qui s'organise comme une grande famille, soudée, cette méthode peut-elle être transposée à la machine France où, justement, l'esprit d'équipe semble faire défaut ces temps-ci, où la plupart des joueurs évoluent dans de grands clubs européens, sont des stars qui ont parfois besoin d'être recadrés ? Après ce qu'on a vu pendant l'Euro 2004, il est clair que les Bleus ont besoin d'un homme de poigne. De plus, un sélectionneur que connaissent peu les joueurs peut-il vraiment faire l'affaire ? Une période d'adaptation serait nécessaire et la France n'a pas le temps pour cela. Le chantier est déjà assez grand pour rajouter un problème de plus. Enfin, on peut douter de l'implication totale de Metsu dans la course au poste de sélectionneur. Car s'il a présenté sa candidature directement à Claude Simonet, il était, il y a encore peu, en négociation avec la Fédération de Football sud-coréenne pour une éventuelle collaboration. Faute d'accord financier, il ne s'est pas engagé et est resté à la tête de son club d'Al Aïn aux Emirats Arabes Unis. Depuis le début du mois de juin, moment où ont eu lieu ces négociations, jusqu'à aujourd'hui, il aura manifesté la volonté d'entraîner l'équipe sud-coréenne puis la France. Peut-on vraiment croire en son envie profonde d'entraîner les Bleus ? Nous ne pensons pas que ce soit un bon choix.

Raymond Domenech, «l'outsider qui peut gagner»

A la charge de l'équipe de France espoir depuis 1993, il a commencé sa carrière d'entraîneur en 1985 après une carrière de joueur à Strasbourg, Bordeaux et surtout Lyon où il a passé sept saisons. Son palmarès à la tête des Espoirs est plus qu'honorable : vice-Champion d'Europe en 2002 (Suisse), vainqueur du Tournoi de Casablanca 1999, 1/4 de finaliste des Jeux Olympiques 1996, 3ème du Championnat d'Europe Espoirs 1994-1996, 4ème du Championnat d'Europe Espoirs 1992-1994. Déjà sur les rangs il y a deux ans, après la débâcle asiatique, lorsqu'il avait fallu trouver un successeur à Roger Lemerre, c'est le moment où jamais pour lui de passer à l'étage supérieur. Et si, lors d'un débat organisé par le quotidien Le Monde, il a affirmé ne pas faire acte de candidature, il a toutefois concédé «être intéressé» . du moins autant qu'il est intéressé par le poste de Président de la République. «Je ne suis pas candidat, je suis à la disposition de la DTN et de la fédération.
Si les décideurs estiment que quelqu'un de la DTN peut réorganiser tout ça, j'irai. Je ne reculerai pas. Mais je ne fais pas acte de candidature
» a-t-il tout de même lâché.

Son principal atout est d'être l'homme de la DTN, présent depuis onze ans à la tête des Espoirs. Il a donc vu passer toute une génération de joueurs, qu'ils soient issus de la «génération 96» qui a tout gagné ou de la nouvelle génération qui fera l'équipe de France de demain. Les joueurs le connaissent, il connaît les joueurs, Domenech se présente alors comme une solution intermédiaire entre Blanc et Tigana. Assez proche pour avoir la confiance des joueurs, assez distant pour «faire le ménage» chez les Bleus et reprendre l'équipe avec poigne et détermination. Il pourrait être l'homme de la situation même si sa notoriété moindre et son passé de joueurs moins glorieux que celui de Tigana ou de Blanc risquent de le desservir. Mais il aurait le coup de coeur de l'équipe de Maxifoot malgré que l'on parle peu de lui.

Le duel Tigana – Blanc se profile à l'horizon et si Metsu et Domenech restent en course, nul doute que le poste devrait revenir à l'un de ces deux anciens joueurs. Mais quel que soit le nom du prochain sélectionneur, le défi à relever est de taille. Rebâtir une équipe mêlant joueurs d'expérience et jeunes pousses désireuses de faire leur preuve afin de préparer l'avenir et l'après 2006 où la plupart des cadres de la génération championne du Monde se retireront. Redonner la confiance et surtout la motivation à des joueurs qui sont parfois apparus blasés depuis plus de deux ans. Retrouver un niveau de jeu capable d'amener les Bleus à nouveau au sommet. Voilà les principales tâches d'un futur sélectionneur qui devra avoir les reins solides...



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